La fabrique d’orphelins : non à la PMA hétérosexuelle et homosexuelle !

enfant pleure

Dans un sondage BVA du 23 avril, 65 % des Français seraient favorables à « la PMA sans père » au nom de « l’égalité » des couples. Si on posait la question sur l’intérêt de l’enfant, dit Mme de La Rochère, les sondages seraient différents. Répétons les choses.

La PMA (ou APM) au sein d’un couple hétérosexuel infertile, remboursée par la Sécurité sociale, signifie un père social qui n’est pas le géniteur. La femme est inséminée par un autre homme que son mari et le mari devient « le père » d’un enfant né d’une autre lignée génétique que la sienne. C’est de cette vérité (ou de ce mensonge) que Caroline Mécary et Marc-Olivier Fogiel sont forts, ainsi que les politiques, pour porter cette ouverture de la loi de « la PMA pour toutes les femmes », au nom de l’égalité.

Cette loi ne se fera qu’avec la levée de l’anonymat du don de gamètes, en vertu de l’article 7 de la Convention des droits de l’enfant, signée en 1990. Quand bien même l’anonymat ne serait pas levé, il y a les tests ADN sur Internet : adieu la paix des familles, comme en témoigne l’histoire des époux Kermalvezen à laquelle nous renvoyons. Quant au principe de gratuité du don, propre au droit français, il sera remis en cause en raison de la pénurie de sperme. Il y aura donc un marché, sans prix, du sperme.
L’étape suivante, c’est la GPA. Faut-il être aveugle pour ne pas voir que PMA et GPA procèdent de la même idéologie ? Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont des juges de la Cour européenne des droits de l'homme : « La GPA est un mode particulier de PMA. » Dean Spielmann, ancien président de la CEDH, prophétisait, il y a peu, non seulement l’impossibilité future, pour les États, d’interdire la GPA, mais la légitimité d’un tel choix législatif. Nous y sommes presque.

Sans parler de catastrophe écologique, nous allons vers des lendemains qui ne chantent pas. Qu’on n’argue pas du droit positif (les choses se font) pour légaliser. Une solution : ne plus rembourser l'APM hétérosexuelle, et que les lesbiennes acceptent la procréation conviviale ou participative, comme l’a dit un généticien. Que chacun, en tout cas, soit mis devant ses responsabilités : la mise au monde d’un petit d’homme.
La question n’est pas de s’interroger sur ce qu’est un père. Un père n’est pas une « figure paternelle ». La vérité est que chacun a le droit de connaître son père et sa mère et d’être élevé par eux, dans la mesure du possible. L’État n’a pas à être une fabrique d’orphelins. Que le gouvernement résolve, d’abord, le problème de la levée de l’anonymat et de la gratuité du don ; on verra ensuite. Et que les Français se posent quelques questions. Avant de faire rond-point, qu’ils s’interrogent sur ce qu’est un être humain. Cette histoire de procréation, ils la paieront cher.

Légaliser la fabrique d’un orphelin, c’est indigne de la patrie des droits de l’homme.

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Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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