Kotarac : qui trahit qui ?
La trahison n’est pas de quitter un parti, si c’est quitter un parti qui quitte ses lignes directrices, ses fondamentaux ; donc, pour ne pas trahir sa conscience, on quitte l’ancien parti pour être bien avec soi-même !
J’évoque le cas d'Andréa Kotarac, ce jeune responsable LFI, un des proches de Mélenchon au moment de l’élection présidentielle et qui en a eu marre de bouffer des couleuvres dans un parti qui ne correspondait pas ou plus aux idéaux auxquels il aspirait, et qui appelle à voter pour la liste RN de Jordan Bardella.
Ce n’est pas à moi de sonder son cœur et ses reins, mais ses réponses étaient limpides et cohérentes, même si pas toujours faciles à exposer face à une intervieweuse l’interrompant régulièrement. Il a exposé son ras-le-bol de la ligne immigrationniste, du communautarisme, et son souci de lutter efficacement contre la ligne politique d'Emmanuel Macron. Je recommande d’écouter son propos clairvoyant. Il a donc au moins de l’honnêteté intellectuelle, puisque quittant Jean-Luc Mélenchon, et surtout son entourage avec qui il divergeait, et il a du courage, car s’il était resté à LFI, il aurait été épargné des attaques de la bien-pensance de gauche ; ce ne sera plus le cas, désormais, le front politico-médiatique va s’appliquer à lui affubler une belle chemise brune bien moisie en lui envoyant des crachats pavloviens !
Et quand les gens de LREM, électeurs comme dirigeants, parlent de trahison, on s’esclaffe ! Qui d’autres que les En Marche ! ont trahi au mieux leurs partis ? Ils ont été centristes, MoDem, LR, PS, Radicaux, Verts, LCR, PC, et les voilà coagulés derrière Macron, un Président qui s’est fait connaître sous Hollande, qu’il a trahi dès qu’il a pu ! Cette leçon d’intégrité est à mourir de rire !
Alors, maintenant, on entend les commentaires qui, comme à l’accoutumée, ne sont d’aucune analyse politique mais se contentent, après le mot « trahison », d’autres mots insultants comme « arrivisme » et « postes promis » : si tel était le cas, c’est sur la liste des européennes qu’on aurait dû le voir et on aurait pu, éventuellement, émettre cette hypothèse ; ce n’est pas le cas. Autres insultes habituelles proférées par les responsables de partis qu’on persiste à dire « traditionnels » (ces adversaires de façade et toujours de collusion en période électorale, bonjour l’intégrité aussi !) : « danger fasciste », et d’évoquer pêle-mêle des noms leur servant de repoussoir, étant les épouvantails lugubres, Trump, Poutine, Salvini ou Orbán ! Alors, oui, attention, planquez-vous dans les bunkers ! Comme d’habitude, aucun argument avancé, comme pour Nathalie Loiseau qui n’a que les mots « extrême droite », « nationaliste » ou « populiste », et qui ne soumet aucun programme…
Et, d’ailleurs, on n’a pas pu photographier la tête de Loiseau, étant dans le sable ; on a mis celle de quelqu’un qui n’est pas candidat aux européennes : Macron !
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