Joseph Thouvenel : « Ces radios de service public qui prennent des positions idéologiques n’ont qu’à se faire financer par ceux qui soutiennent ces idéologies ! »

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Joseph Thouvenel partage la pétition des Emancipés, un collectif qui exige la suppression de la contribution à l'audiovisuel public. Une manière de protester contre le refus des radios de service public de passer des publicités payantes pour les Chrétiens d'Orient en raison de leur dénomination "chrétien".

L'occasion de revenir avec Joseph Thouvenel sur ces "humoristes" qui tournent les chrétiens en dérision.

 

 

Vous avez partagé une pétition des émancipés pour qu’ils exigent la suppression de la contribution à l’audio visuel public, le nouveau nom de la redevance télévisée que toute personne est censée payer à partir du moment où elle possède la télévision. Pourquoi avoir lancé cette initiative ?

 

Une très grosse goutte vient de faire déborder le vase. Les radios de service public annoncent qu’elles ne vont pas passer de publicités payantes pour une organisation. Dans cette publicité, il y a le terme infamant de chrétiens d’Orient. On nous dit dans un premier temps que les règles déontologiques ne permettent pas de parler de chrétien dans les publicités des antennes de radio de service public. Il se trouve que je suis chrétien et j’estime qu’avec des millions d'hommes pendant des générations et des générations, nous sommes de ceux qui avons fait ce pays. Nous n’allons pas nous faire ni ignorer ni insulter par les radios de service public que nous finançons.

 

 

Vous êtes le secrétaire confédéral de la CFTC, le syndicat des travailleurs chrétiens. Doit-on supposer dans cette logique que la CFTC ne peut plus avoir la parole dans le service public ?

 

Je m’exprime à titre, à la fois personnel, et de ceux qui vient d’émerger, qui s’appelle émancipés, pas du tout au nom de l’organisation syndicale CFTC. Effectivement, dans CFTC, le terme de chrétien apparaît. Dans la logique du service public, on pourrait nous interdire d’avoir accès à l’antenne, parce que nous avons ce terme de chrétien. On est franchement en train de marcher sur la tête. Des gens se mettent comme des gardes-chiourme de la pensée unique autorisée et se posent en arbitre. Une vague de protestation se lève. Par conséquent, le service public revient en arrière et nous dit que, puisque c’était un appel pour une action humanitaire au bénéfice de toutes les populations dans le besoin quelles qu’elles soient, c’est ainsi compatible. De quel droit la radio de service public qui dépend de l’État peut venir nous dire que la publicité que nous faisons est acceptable ou non. On nous explique que l’on peut parler de presque tout, mais il ne faudrait pas parler de Dieu dans l’espace public. Je suis désolé, ils nous parlent de neutralité. Lorsqu’on évacue Dieu de l’espace public, on n’est pas neutre. Lorsqu’on évacue la foi, on n’est pas neutre. Lorsqu’on évacue la transcendance, on n’est pas neutre. Il ne s’agit pas de neutralité, mais d’une position idéologique que chacun peut avoir, mais une position idéologique qui veut s’imposer à tous par nos impôts. Tous ceux qui refusent cette idéologie de surveillance, de gardien des idées et des pensées, demandent que l’on cesse de financer.

 

 

Vous avez parlé de goutte d’eau en début de cette interview. À quoi, faites vous allusion ?

 

De façon presque récurrente, il y a un certain nombre de sketches sur la radio de service public absolument insultants. Je ne peux même pas vous retranscrire les termes qui ont été utilisés pour parler du Christ.

 

Vous faites sans doute allusion à une chanson de l’humoriste Frédéric Fromet.

 

Lorsque vous dites humoriste, je vous laisse la responsabilité de vos propos.

 

Cette redevance est évidemment au cœur des débats depuis de nombreuses années. Certains députés, certains politiques et certains membres du gouvernement voudraient la rendre obligatoire que vous ayez ou non la télévision. Le sens à l’air d’aller à l’opposition de ce que vous voudriez…

Je comprends tout à fait leur logique, l’obligation de se prosterner devant ceux qui nous attaquent, c’est-à-dire la logique de la grande lâcheté. Je suis désolé, ces radios qui prennent des positions idéologiques n’ont qu'à se faire financer par ceux qui apprécient, aiment et soutiennent cette idéologie. Et les autres, on peut faire autre chose. Nous sommes en train de tomber dans une société qui veut nous supprimer toutes les libertés. Elle nous donne des obligations, même si nous ne voulons pas. Sous l’emballage de liberté, c’est tout sauf de la liberté. C’est ce que nous voulons exprimer avec cette pétition. Je crois que cela va se faire dans la durée. Vous n’avez pas fini d’entendre parler des émancipés. Nous en avons assez ! Tout à fait pacifiquement, nous allons arrêter de nous faire piétiner.

 

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:35.
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Joseph Thouvenel
Secrétaire confédéral de la CFTC, président de l'Union départementale de Paris.

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