C’est L'Obs qui a sorti l’information, hier : l’énarque Jean Messiha, responsable aux études du Rassemblement national, quitte la formation de Marine Le Pen.

Reconnaissant des divergences de fond et la nécessité, pour lui, de prendre du recul, l’homme bien connu des médias et des réseaux sociaux assure, toutefois, qu’il ne s’agit pas d’un divorce sanglant. Il nous confirme avoir rendez-vous avec la présidente du RN demain, en fin de matinée, pour évoquer ce départ.

« Je ne voulais pas que la presse l’apprenne avant Marine » souligne-t-il.

Mais, comme il l’expliquait à l’hebdomadaire Valeurs actuelles : « À un moment donné […] vous êtes obligé de vous poser des questions. C'est un peu comme une équipe de foot qui a beaucoup de supporters et un sélectionneur plein de bonne volonté mais qui ne gagne pas ou très rarement. On ne peut pas constamment dire que c'est la faute du terrain, de l'arbitre, du ballon ou des journalistes sportifs. Il y a, sans doute, d’autres explications et je me sens plus à l'aise et plus libre pour y réfléchir en dehors du RN. »

Un départ qui n’est pas sans lien, non plus, avec ses déconvenues électorales. Sans mandat, il a tenté à plusieurs reprise de s’investir dans les campagnes, qu’elle soit municipale à Paris, européenne ou, plus récemment, dans les régionales où on ne lui aurait proposé que des « strapontins », mais sans jamais recevoir l’approbation de Marine Le Pen.

Un départ sur fond d’aigreur ?

Il le balaye d’un revers de main, toujours chez Valeurs actuelles : « Je crois que dans la vie, il faut s'interdire de toute arrogance. Mais je crois également que lorsque l'on estime, à tort ou à raison, que ses compétences et son engagement ne sont pas reconnus, il faut savoir en tirer les conséquences. Pour moi, ce n'est pas grave, ma passion, c'est la France et je pense qu'il vaut mieux avancer que de ruminer. »

Pour son entourage, cette décision intervient aussi dans un cadre d’opposition interne entre Messiha et quelques membres de la garde rapprochée de Marine Le Pen. Dans tous les cas, l’ex-« énarque du RN » a plein de projets. La création d’un think tank porté sur l’économie en fait partie.

Le trublion du RN a donc retrouvé sa liberté hors de toute famille politique.

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04 novembre 2020 à 19:10

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