Islamisme à l’école : Les professeurs sont-ils à plaindre ou à blâmer ?

voile islamique

C’est le compte X de L’Humanité qui a posté ce message édifiant : une enseignante du lycée Maurice-Ravel, celui dont le professeur vient de démissionner, témoigne : « On a envie de montrer que nous n’avons pas peur. » C’est bien, c’est beau, c’est courageux. Pour ne pas laisser gagner les islamistes ? Non. « Car personne ne va renoncer à défendre des valeurs qui doivent pas être laissées à l’extrême droite, à ceux qui attisent la haine. Non ! » Un pari avec des amis ? Caser le mot extrême droite à tout prix ? Las, tout porte à croire que l'explication est à chercher ailleurs et porte un nom : idéologie. Son proviseur, menacé de mort, ne trouve pas d’autre issue que quitter le lycée. La loi française, en la personne d’un représentant de l’autorité à l’Éducation nationale, vient de capituler face au voile islamique et ce professeur a bien vu les attiseurs de haine… ils sont à l’extrême droite. C’est désespérant.

L’historien et professeur des universités Éric Anceau se demandait, sur X, il y a quelques semaines, au moment de la colère des agriculteurs, pourquoi tant de Français faisaient montre de solidarité avec les agriculteurs et si peu avec les enseignants ? Peut-être pour cela. On plaint les pompiers en première ligne au feu, un peu moins quand ils sont pyromanes.

Déjà, dans mon collège, jadis, mon professeur de français qui ressemblait à Danielle Mitterrand nous faisait chanter Balavoine, qu'elle trouvait très poétique : « Ton étoile jaune, c’est ta peau, tu n’as pas le choiiiiiiaaa ! » (C’était la génération SOS Racisme). L'Aziza plutôt que La Princesse de Clèves, c'était son choix. J’avais dû aussi réciter par cœur sur l’estrade Le Déserteur, de Boris Vian. Mon père, médecin militaire, détestait et était furieux, mais il ne lui serait pas venu à l’esprit de menacer la prof. Évidemment. Le professeur d’histoire, qui ressemblait à Robert Hue, ne craignait nullement, lui non plus, de m’offenser, pas plus qu’il ne redoutait l’ire de mon père quand il parlait de torture-en-Algérie. Bien tranquille. En toute impunité. Il était un antimilitariste fanatique, faisait passer l'armée pour un ramassis de brutes sanguinaires. Mais ne redoutait pas d'être inquiété pour ses propos. Et il avait raison.

Une génération est passée, rien n’a changé. En première, mon fils a dû faire une fiche de lecteur sur Eldorado, de l’écrivain proche de LFI Laurent Gaudé : une ode aux migrants clandestins.

Bien sûr, il en va des profs comme des autres professions : ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac. Citons, par exemple, Jean-François Chemain, ancien cadre dirigeant en entreprise, qui a passé l’agrégation d’histoire avec pour seule ambition de devenir prof de ZEP. En 2011, il a publié Kiffe La France (Via Romana). Il y décrit cette boîte pétrie du choc des civilisations qu’est une classe de collège de « quartier sensible ». Il y dénonce aussi les discours d’auto-dénigrement servis en classe par ses collègues venant encore renforcer un ciment identitaire explosif, nourri de « fierté exacerbée, de préjugés ressassés, de frustration collectivement confite ». Jean-François Chemain, lui, enseignait l’histoire « en vérité ». Un exemple parmi d’autres ? Le sujet des croisades, dont le seul mot générait dans sa classe une véritable fureur collective, entre ignorance, mauvaise foi et naïveté. Il leur explique, lui, l’affaire à sa façon :

« C’est comme si les Américains occupaient La Mecque et interdisaient aux musulmans de s’y rendre : vous feriez quoi ?

-Ben, on irait de force !

- C’est exactement ce qu’ont fait les chrétiens ! ça vous choque ?

- Pas du tout ! »

Et l’auteur de conclure : « Je suis persuadé qu’une bonne partie de la colère de la jeunesse qui pourrait bien se muer en irréparable violence prend sa source dans le refus d’épancher sa soif d’absolu. […] Alors nous n’avons plus aujourd’hui d’autre choix que de redécouvrir ces racines chrétiennes, […] que nous sommes en droit de proposer, parce que ce sont les nôtres et que nous sommes chez nous, et en devoir de le faire […] »

Car il met en garde : « À défaut, cette jeunesse, innombrable, avide de posséder ces biens matériels qui sont tout ce que nous avons désormais à lui proposer, gorgée de discours politico-religieux appelant à nous "punir", cette jeunesse, comme jadis les barbares, détruira notre civilisation. »

Mais les Jean-François Chemain ne sont pas légion. Depuis 2011, l’impéritie migratoire s’est encore aggravée, il est arrivé Samuel Paty et Dominique Bernard, et certains professeurs, pourtant, n’ont visiblement toujours rien compris.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

71 commentaires

  1. « Qui sème le vent récolte la tempête »: il est nécessaire d’observer l’idéologie qui nourrit les enseignants depuis plusieurs décennies pour bien comprendre qu’ils se prennent un grand retour de boomerang en pleine figure ; pour ma part je ne pense pas qu’ils soient à plaindre et, en outre presque 3 mois de vacances d’été , qui dit mieux dans le monde ?

    • Arrêtez avec les à peine 2 mois de vacances d’été. Début le 7 juillet et retour fin août. Les enseignants n’ont jamais eu à les défendre puisque les professionnels du tourisme s’en chargent. La plupart des élèves ne viennent plus en juillet car il ne faut pas toucher aux congés des parents.
      Comment expliquez-vous la crise du recrutement avec des conditions si alléchantes

  2. Chère Madame,
    Votre article semble parfaitement convainquant lorsque vous citez le professeur Jean-François Chemain, qui explique à ses élèves Musulmans que les Croisés allaient libérer le tombeau du Christ. Remarquez que ses élèves musulmans l’ont tout de suite approuvé parce opposer la violence à la violence c’est justement se conduire selon l’enseignement de Mahomet, et non celui du Christ.
    Les croisades se sont terminées en guerres de conquêtes dans la fureur et dans le sang !
    Vous le savez aussi bien que moi : Les habitants juifs et musulmans de Jérusalem ont été sauvagement massacrés par la première Croisade.
    Pardonnez-moi de le souligner ici.
    Hélas nous savons tous que la violence n’a jamais converti personne.
    Seul l’exemple de la crucifixions que nous a laissé le Christ est la Vérité du Salut pour l’humanité.
    Opposer la violence à la violence c’est suivre l’enseignement de la loi de la Jungle, celle des Islamistes et des Athées qui nous gouvernent aujourd’hui.
    L’humanité n’a qu’un seul et même Créateur et lorsqu’un soit disant-chrétien, ou un soit-disant Juif verse le sang d’un Arabe, il enfreint la loi de Moïse, celle du Christ, et il en porte la responsabilité devant notre seul et même Créateur.
    Si nous voulons laisser à nos enfants un monde en Paix, il serait temps de nous remettre en question
    Avec toute ma sympathie. Marie Genko

    • On ne décrasse pas la maison en caressant la poussière, il faut frotter, gratter et pour cela utiliser la force qu’elle soit de l’huile de coude, de la javel ou des cristaux de soude. Pour la politique, c’est pareil, il faut se comporter par la violence envers les violents tout simplement. Le musulman ne reconnait que la force, à nous de la pratiquer car on n’explique pas à un âne pourquoi il doit avancer.

  3. Monsieur Chemain est bien seul.. Des génerations de professeurs endoctrinés au lycée et à l’univetsité ont préparé le terrain oû s’ebattent les musulmans islamistes ou pas…Fiers devleur religion, eux celle de leurs ancêtres, quand nous, avons pietiné et detruisons celle de nos propres ancêtres, le christianisme qui a orné nos villes et villages et parsemé nos campagnes de monuments à la gloire du Dieu des Chrétiens !
    Aujourd’hui nous sommes le Vendredi Saint, qui le sait ?

  4. Outre la faute dans l’expression, on note que l’extrême droite a des valeurs dignes d’être défendues
    ..Bienvenue au royaume des voyants, une aveugle dont les yeux se désillent mérite d’être célébrée quelles que soient ses tares…

  5. Chère Madame Cluzel, sans ressembler forcément à Robert Hue, on a tout de même le droit d’aimer Boris Vian (et sa verve littéraire)…ledit Boris qui n’était pas « communiste » comme vous l’affirmiez ni n’a écrit « J’irai cracher sur vos tombes » pour cette raison…

  6. « La loi française, en la personne d’un représentant de l’autorité à l’Éducation nationale, vient de capituler face au voile islamique et ce professeur a bien vu les attiseurs de haine… ils sont à l’extrême droite. C’est désespérant. » Arrêtons de nous voiler la face ; l’Education Nationale est dirigée par les syndicats enseignants depuis Edgar Faure en 1969 qui leur a cédé la place au ministère sous prétexte de « cogestion ». En 55 ans, le ver a eu amplement le temps de tout pourrir, ne laissant d’autre issue à tout réformateur que la table rase.

  7. Lorsque j’étais au lycée, avant 1968 – bien sûr, ce n’étaient pas les premiers de la classe qui se dirigeait vers l’enseignement. On voyait déjà se pointer pour ce métier les baba-cool fainéants, gueulards et bien naturellement bien à gauche.
    Ce sont leurs fils qui ont pris la relève dans l’enseignement. Le mien à fait CYR!

    • J’étais également au lycée en 1968 j’avais des professeurs merveilleux , Français , Maths , Physique qui m’ont fait passer du stade de cancre à celui de bon élève . Des professeurs merveilleux il en existe encore , mes enfants ( 40 ans aujourd’hui) ont tous des bac + 6 ou 7 grâce a des profs avec lesquels ils ont gardé des contacts ( même à 10 mille kilomètres) et maintenant , il y a mes petits enfants , Normal Sup + agrégation à 23 ans , vous le fait sans d’excellents prof vous ? Ils sont nombreux , très mais trop silencieux , c’est eux qu’il faut écouter et entendre .

  8. Évidemment que les profs sont totalement responsables de ce qui arrive leur angélisme et leur endoctrinement a permis à l’islam de faire son nid et de prospérer en toute impunité… à voir les paroles de cette prof on sait qu’elle ne vote pas à droite …

  9. La discrimination positive et l’ADN de cette éducation nationale depuis 1968 . Les professeurs ont laissé faire et les politiques se sont servis pour se faire élire surtout pas d’amalgame pour culpabiliser les esprits libres s’ajouta la déresponsabilité des parents . Ce cocktail qui perdure pénalise les nouvelles générations de professeurs et des élèves de bonnes volonté car je ne mettrai pas tout le monde dans le même sac . Les gauchistes qui critiquent l’école privée et qui refusent de reconnaître l »Excellence n’ajoute rien à l’affaire et pour pouvoir avoir un minimum d’améliorations il faudrait sanctionner des parents irresponsables pour leur faire comprendre que l’instruction qu’elle soit publique ou privée est le seul moyen de s’affranchir d’une idéologie mortifère.

  10. Sont-ils à plaindre ou à blâmer, à vrai dire c’est selon car je pense qu’une partie des enseignants se range du coté des islamistes. Pae conséquent, le corps enseignant est partagé entre ceux qu’on doit plaindre et les autres qui sont à blâmer. Quelle est la part de l’une et de l’autre, je n’en sais rien.

  11. Les professeurs sont-ils à plaindre ou à blâmer ?… Les deux mon capitaine ! Ils sont victimes d’être seuls face au danger quotidien de devoir affronter des élèves qui entendent en découdre avec eux sachant que la hiérarchie leur donnera raison au nom du « pas de vagues ». Ils sont également blâmables car ils n’ont pas le courage de ruer dans les brancards pour exiger le rétablissement immédiat de leur autorité avec soutien de leur hiérarchie, même si certains sont complaisants pour ne pas dire complices de ces désordres. Manque de courage à tous les étages du gouvernement et soumission obligatoire dictée par le funeste Pacte de Marrakech signé en catimini il y a quelques années !

  12. Qui sème le vent récolte la tempête….de nombreux enseignants sont de gauche voire d’extrême gauche et récoltent ce qu’ils ont semé d’où mon indifférence aux problèmes qu’ils rencontrent aujourd’hui . En politisant l’école au lieu de partager leurs connaissances ils en ont fait un vivier d’insatisfaits prêts à tout donc qu’ils ‘assument leurs erreurs .

  13. Nous savons tous que beaucoup de professeurs sont d »extrème gauche,celle qui parle en vidéo en est un exemple,elle ne peuvent pas parler dans une phrase sans méttre le mot extréme droite c’est dans leur ADN,et je pense quel est pour le foulard à l’école.

  14. En mai 68 le jour où mon fils alors en terminale est arrIvé à la maison en me disant que «  c’était chouette parce que les profs descendaient de leur piédestal acceptaient la critique et le tutoiement et qu’il n’y avait plus de barrières ». j’ai compris que nous allions vers un changement radical où l’autorité et que le respect n’était plus de mise.
    C’est allé de mal en pis et « l’interdît d’interdire ». la déliquescence des mœurs et l’apologie de l’épanouissement personnel ont si bien fonctionnés que nous en sommes arrivés au pire.

  15. En mai 68 le jour où mon fils alors en terminale est arrIvé à la maison en me disant que «  c’était chouette parce que les profs descendaient de leur piédestal acceptaient la critique et le tutoiement et qu’il n’y avait plus de barrières ». j’ai compris que nous allions vers un changement radical où l’autorité et que le respect n’était plus de mise.
    C’est allé de mal en pis et « l’interdît d’interdire ». la déliquescence des mœurs et l’apologie de l’épanouissement personnel ont si bien fonctionné que nous en sommes arrivés au pire.

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