Isidore nous prend au mot… Chevaleresque : le prince Philip, dernier des princes charmants

philip d'édinbourg

« Chevaleresque » désigne celui qui a le caractère héroïque, dévoué et généreux des anciens chevaliers. Les princes charmants n’existent donc pas que dans le passé, les légendes ou les chansons et les contes pour enfants. Le duc d'Édimbourg en demeurera un des meilleurs exemples de ce dernier siècle.

Pour mieux comprendre, il faut remonter à l’époque de la chevalerie qui est apparue au milieu du Moyen Âge (XIe s.). Le christianisme était en plein essor, on bâtissait des cathédrales. Les qualités fondamentales d’un bon chevalier se jugeaient à sa bravoure, sa vaillance, sa loyauté, sa courtoisie, son souci de justice et sa clémence. Et son humour, aussi : vertus par excellence de la noblesse. Être noble avant d’être une position sociale était une disposition du cœur.

C’est l’accomplissement du devoir et le don de soi qui épanouissaient l’esprit et l’âme et rendaient heureux. Difficile à saisir à notre époque si matérialiste et individualiste où dominent le droit, la consommation, les plaisirs des sens, le jeu et l’argent. Et l’ambition personnelle.

La morale chevaleresque s'imposa progressivement à l'ensemble de l'aristocratie européenne. Les règles du savoir-vivre à la française en découlent naturellement aujourd’hui, même si certaines d’entre elles sont désuètes ou oubliées. À la Révolution, il était bien vu d’utiliser un langage grossier pour faire oublier l’Ancien Régime.

La courtoisie envers les femmes allait de soi. Les mœurs étaient plus puissantes que les lois. La galanterie, moquée aujourd’hui bêtement par les féministes, se voulait une forme d’équité pour compenser la supériorité de la force physique des hommes.

Autre règle de vie : on ne combattait pas à plusieurs contre un. C’était aussi honteux que de frapper une femme. Il n’y a pas si longtemps, avant qu’on vote trente-six lois inefficaces contre la violence, la simple peur du déshonneur suffisait à dissuader certains comportements. Hélas, entre manque d’éducation et multiculture, nos gouvernants et nos élites ont perdu tout esprit chevaleresque.

Il y a quelques décennies, la jeunesse avait encore la chance de recevoir une instruction en rapport avec la littérature et le cinéma. Les films de cape et d’épée incitaient à ressembler à ces héros qu’étaient les chevaliers, qu’ils s’appellent Richard, Arthur, Ivanhoé, Lagardère, d’Artagnan, Monte-Cristo ou Don Diego de la Vega…

Quant au beau prince Philip, il plaisait beaucoup aux femmes qu’il faisait rire, et d’abord à la reine Élisabeth, dont il était le bouffon et peut-être la seule récréation, son oxygène. Du coup, les journalistes se sont épuisés à lui trouver des aventures extraconjugales, projetant ainsi leurs propres fantasmes. Ils le disaient aussi gaffeur, parce qu’ils n’ont pas toujours compris l’« humour anglais ». Cet humour basé sur l’autodérision et le second degré est pourtant considéré comme un des meilleurs du monde, mais il n’est pas toujours à la portée de ces médias plus doués pour le scandale.

Philip se moquait gentiment de tout le monde, de sa famille et de lui-même en premier. Et peu lui importait que son interlocuteur fût noir ou handicapé, sauf pour une basse presse qui, « évidemment », y voyait aussitôt du racisme ou du mal qui n’était que dans ses yeux à elle ! Philip avait surtout cet art de décrisper tout début d’assemblée en quelques secondes.

Citons juste deux bons mots de ce prince si populaire : « Quand un homme ouvre la porte de la voiture à sa femme, c’est qu’il s’agit soit d’une nouvelle voiture soit d’une nouvelle femme. » Et, enfin, ce commentaire à la suite du couronnement de la reine Élisabeth à qui il venait de prêter allégeance : « Où est-ce que tu as eu ce chapeau ? »

Isidore
Isidore
Chroniqueur

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