[Info BV] L’UE engloutit des millions dans des recherches sur l’extrême droite

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« Poste à pourvoir pour le 1er janvier 2024 à Aix-en-Provence : chercheur pour une approche ethnographique des récits extrémistes. CDD de 24 mois. […] Le CNRS recrute un post-doctorant destiné à conduire une enquête ethnographique dans les mouvements nationalistes en France. De 2.992 à 4.204 euros. » Depuis la fin du mois de novembre, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le célèbre établissement public français dédié à la recherche scientifique, recrute un doctorant pour compléter l’une de ses équipes de recherche. La personne embauchée aura pour mission de « caractériser et détecter les récits extrémistes » en organisant, notamment, l'« ethnographie d’un mouvement nationaliste en France ». Alors que la France vit au rythme des attentats islamistes, cette offre d’emploi en apparence absconse s’inscrit en réalité dans un ambitieux programme de soutien à la recherche et l'innovation lancé et généreusement financé par l’Union européenne.

Ce vaste programme intitulé « Horizon Europe » (2021-2027) finance des programmes de recherche fondamentale, de recherche appliquée et d'innovation avec un budget total monstrueux de 95,5 milliards d’euros. Objectif : « renforcer les bases scientifiques et technologiques de l’UE tout en stimulant la compétitivité de son industrie ». Dans un contexte post-crise sanitaire, l’UE entend ainsi guider et accélérer « la reprise, la préparation et la résilience de l’Europe ». Horizon Europe, qui se décline en plusieurs volets - santé, sécurité civile, climat et énergie, alimentation, culture, créativité et société inclusive… - affiche des ambitions louables. À savoir : sauver trois millions de vies du cancer, préserver les océans et les mers, proposer une alimentation saine et équilibrée… Mais voilà, l’un des volets d’Horizon Europe apparaît bien plus politique que scientifique. En effet, derrière le pôle « Culture, créativité et société inclusive », qui représente 2 % du budget global (environ 2,280 milliards d’euros), se cachent plusieurs projets de recherches destinés à contrer ce que l’UE appelle les récits « extrémistes », « nationalistes » et « identitaires ».

7 millions d’euros pour lutter contre l’extrême droite

Trois projets de recherches sur ce thème ont déjà été lancés, avec l’appui financier de la Commission européenne. Le premier, ARENA (Analyse et réponses aux discours extrémistes), lancé le 1er mai dernier et qui court jusqu’au printemps 2027, ambitionne de « mesurer la diffusion des discours extrémistes », d’y « répondre » et de formuler des « recommandations politiques » à ce sujet. D’un montant total de près de 3 millions d’euros, il est financé à plus de 99 % par l’Union européenne. C’est dans ce projet que s’inscrit le travail du CNRS. Lancé un mois plus tôt, le programme OppAttune cherche, quant à lui, à « contrer l’extrémisme politique grâce à un dialogue adapté ». Les chercheurs de ce programme s’inquiètent ainsi que « la crise des réfugiés, exacerbée par la pandémie de Covid-19, a contribué à favoriser l’extrémisme politique, la xénophobie et le nationalisme ». Financé à hauteur de 2,09 millions d’euros par l’Europe, ce programme espère notamment mettre au point d’ici 2025 une boîte à outils d’auto-test (I-Attune) afin de pouvoir « mesurer l’extrémisme des discours au quotidien ». Enfin, le projet SMIDGE, concentré sur la lutte contre l’extrémisme sur les réseaux sociaux, bénéficie d’un budget de 2,14 millions d’euros, alimenté dans sa totalité par l’UE.

Outre ces trois projets de recherche lancés dans les plus prestigieuses universités européennes, d’autres programmes sur la question de l’extrême droite devraient voir le jour prochainement. L’UE recrute ainsi des chercheurs pour plancher sur la question des « rôles genrés dans les mouvements extrémistes ». Cet appel à projets, d’un budget total d’environ 9 millions d’euros - dont 2 à 3 millions financés par l’Europe -, prévoit une enquête sur les « mouvements extrémistes et identitaires […] ouvertement hostiles envers les femmes, les collectifs LGBTIQ+ et les personnes issues de minorités raciales ».

Déjà, lors du précédent programme Horizon Europe 2020, l’UE finançait pour près de 5 millions d’euros un projet de recherche sur la radicalisation dans lequel « islamisme » et « extrême droite » étaient mis sur le même plan comme des menaces aux « sociétés ouvertes et multiculturelles ». Comment lutter contre le droit des peuples à rester eux-mêmes... avec leur argent !

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

62 commentaires

  1. « … contrer ce que l’UE appelle les récits « extrémistes », « nationalistes » et « identitaires » ! »

    Autant voulir modifier le génome humain… Il est vrai que tous ces gens veulent un « homme nouveau », OGM et transhumanisé ! En tout cas, entre leurs mains, l’argent ne coûte pas cher…

  2. Il faut en revenir à la sémantique :
    la droite est bien. La gauche n’est pas bien.
    Tout ce qui est de droite est droiture, honneur et loyauté
    Tout ce qui est de gauche est maladresse et fourberie.
    C’est tout !

  3. Où s’arrêtera la démence dans les programmes européens ? On est dans l’hallucination totale. Mais comment nous débarrasere de ces fous ?

  4.  « la crise des réfugiés, exacerbée par la pandémie de Covid-19, a contribué à favoriser l’extrémisme politique ». Quand on vit aussi grassement du gauchisme, on a intérêt à voir de l’extrême droite partout. C’est une bonne stratégie pour continuer à vivre dans les ors de l’argent public.
    Le souci, c’est que chacun peut faire l’analyse de l’argument fallacieux utilisé dans cette phrase plus haut. Il n’y a pas d’extrême droite en France et si les gens sont aujourd’hui fatigués par les « extra-europeens » qui squattent leur territoire, ce n’est pas à cause du COVID-19, mais tout simplement parce qu’ils ont pu goûter le comportement de ces immigrés.

  5. Une magouille de plus qui permettra à certains de s’enrichir . Il est vrai qu’à coté du problème de l’islamise radical le nationalisme et l’extrème droite est bien plus dangereux….il est vrai aussi que les dirigeant actuels de l’europe risquent gros face à la montée du réflexe nationaliste…fini la bonne vie ! Les sommes annoncées sont ubuesques; la recherche contre le cancer et surtout la nécessité de trouver comme le font les américains de nouveaux traitements est en panne.
    on ne peut pas tout financer !!

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