Le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est attiré un succès facile en proposant la suppression des Flash-Ball® et du jet des balles de défense.

La démagogie a encore, si j'ose dire, frappé.

Alors que la police n'en peut plus, au bout de plus de huit semaines de tensions, de violences et de harcèlement, elle devient la cible des critiques au nom d'un étrange et pervers retournement (Le Monde, de Bruno Pomart, ancien membre du RAID).

Déjà, j'ai toujours refusé le parallélisme choquant entre la violence illégitime de certains gilets jaunes et la riposte légitime de la police. Celle-ci, évidemment, n'intervient qu'à cause des manifestations qui, depuis trop de temps, font vivre la France dans un état d'effervescence et de haine. Elle n'est là que pour maintenir ou restaurer l'ordre. Cette banalité vise seulement à hiérarchiser les rôles et les responsabilités.

Prétendre la priver des Flash-Ball® et des balles de défense revient à la livrer encore davantage à la fureur de ceux qui la détestent, tout simplement parce qu'elle représente l'État et a pour charge d'assurer l'ordre public. Ce serait un mauvais coup qui lui serait porté malgré les blessures indéniables qui ont été causées par l'usage de ces armes et qui résultent de maladresses regrettables, en aucun cas d'une volonté systématique de s'en prendre à l'intégrité d'autrui.

Si ces projectiles, au lieu d'atteindre le torse ou les jambes, ont touché en certaines circonstances, malheureusement, les têtes, il est facile de comprendre ces dysfonctionnements. Un harcèlement de plusieurs heures, une tension éprouvante et durable, une hostilité visant la police de manière systématique, des menaces proférées visage contre visage, le désir forcené des policiers d'échapper à la tentation du pire ont créé autant de conditions qui rendaient quasiment impossible, voire inconcevable, un exercice professionnel toujours serein et constamment maîtrisé.

Au regard de ces éléments incontestables qui ne devraient pas constituer la police en coupable mais en victime des agissements d'autrui, il est absurde, par un progressisme niais qui trouve toujours matière à s'exprimer contre ceux qui nous protègent et qu'on déteste quand on n'a plus besoin d'eux, d'avoir le front de vouloir la désarmer. Qu'on ne confonde pas les minorités qui agressent et la police qui est leur cible.

S'il y a des fonctionnaires de police - l'expérience et l'actualité ont démontré qu'il y en avait - délibérément transgressifs, violents sans aucune nécessité ni justification de maintien de l'ordre, ils devront être poursuivis et éventuellement condamnés.

Il faut savoir distinguer, dans la masse d'une manifestation, les lanceurs d'hostilité principaux.

Et parmi ceux qui ont pour mission de défendre l'ordre républicain, les quelques brebis galeuses et les innocents majoritaires.

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19 janvier 2019 à 9:00

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