« Humour » de service public sur Arte Radio, annonçant… la mort de Bolloré

Arte est une chaîne du service public, dotée d’une double chaîne de commande franco-allemande. Notre argent la finance à hauteur de 294 millions d’euros. Jusque récemment, Arte était plutôt connue pour être la chaîne de télévision des intellos. Elle en possédait, dans l’inconscient collectif, tous les codes : reportages documentaires longs et bilingues, vision élitiste de l’art (plaisamment parodiée par Gad Elmaleh et ses « danseurs comptant pour rien »), films d’auteur ou téléfilms exploratoires comportant, çà et là, quelques scènes de cul un peu glauques… Bref, Arte était une télévision chiante et grisâtre, qui portait admirablement la parole de l’entre-soi, une télé dont les profs d’université soixante-huitards étaient le cœur de cible. Un marché de niche qui coûtait un peu cher au contribuable pour ce qu’il apportait à l’audiovisuel, mais une curiosité somme toute inoffensive.

Arte a désormais une radio, que l’on appelle Arte Radio, sans excès de recherche. Très « Arte » aussi, ce goût de la grisaille et de l’apparent conformisme industriel, jusque dans les choix de noms et les chartes graphiques. Très « new wave clean », pour ceux qui ont connu les années 80. Sur Arte Radio, difficile de faire abstraction du propos (et pour cause), puisqu’il n’y a rien d’autre que le son pour divertir le spectateur. On est donc ouvertement de gauche, d’une manière poussive et un peu indigente qui rappelle volontiers France Inter. Entre « histoires de quartier », hymnes au féminisme, témoignage d’avortement et immersion au tribunal des mineurs, il y a le Radio Show, dont le slogan bien trouvé (« en léger direct ») ne fait malheureusement pas oublier le niveau. Le numéro 7, daté du 28 octobre, intitulé « La chute de la maison Bolloré », est un exemple emblématique. Le titre est un clin d’œil savant à Edgar Allan Poe, qui ravira les profs du secondaire (La Chute de la maison Usher, une nouvelle dont plus personne ne se souvient), le thème contient une des cibles favorites de la gauche, bref : l’auditeur sent qu’il est à la maison.

Consternant simulacre de nécrologie

Ne manquez pas les premières minutes de ce simulacre de nécrologie, amis lecteurs. C’est consternant. Le mauvais goût a tous les droits quand il est drôle et talentueux, mais là… Entre la découverte du cadavre « une Rolex à la main » (Rolex que son fils a évidemment récupérée immédiatement pour éviter l’ISF), le micro-trottoir savamment échantillonné pour ne faire parler que des citoyens indifférents ou haineux, les supputations fielleuses (« Est-ce un complot islamo-gauchiste ? »), rien ne sera épargné à l’auditeur. On dirait du Charline Vanhoenacker. La haine des patrons, les blagues de collégien, l’imitation stupide de ce qu’ils pensent être la droite (racisme + goût du lucre)… Il y a des gens à qui ça fera plaisir, et c’est tant mieux. Imaginons, un instant, la même violence en face : disons, une émission spéciale factice, sur Europe 1 (qui appartient à Vincent Bolloré), consacrée à la nécrologie de Jack Lang, Jean-Luc Mélenchon, Bernard-Henri Lévy ou Sandrine Rousseau… Ce serait, à mon avis à raison, interprété comme une attaque ad personam pleine d’une haine irrationnelle et, pour tout dire, assez moche à voir.

La gauche médiatique a encore quelques jours devant, peut-être de beaux jours, mais ce qui est certain, c’est qu’ils sont comptés. Plus grand monde ne s’esbaudit devant les lourdes pitreries des amuseurs subventionnés… d’autant qu’ils sont payés par un peuple chez qui le premier parti de France est le RN et qui en a un petit peu assez de se faire insulter en permanence.

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