Grèves des syndicats : chapeau, Macron, c’est bien joué !
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Les Monty Python, ce groupe de joyeux farfelus britanniques, ont dû largement influencer Macron. Je m’explique.
Le groupe avait créé The Royal Society for Putting Things on Top of Other Things. Intraduisible, mais on peut dire qu’il s’agit de « remplacer une chose par une autre chose plus importante ».
À l’évidence, ce qui foutait « une trouille bleue » au gouvernement, c’était le « mouvement » des gilets jaunes : un « machin » protéiforme sans queue ni tête, sans structures, sans chef(fes), sans revendications précises, un truc incontrôlable et ingérable. C’était une constante implacable sur les plateaux de télé que de voir un ou une « porte-parole » des gilets jaunes se faire systématiquement « allumer » par ces « experts-débatteurs » qui ne comprennent strictement rien à ce que revendique cette « populace ».
Et, d’ailleurs, cette populace sait-elle, elle-même, ce qu’elle revendique ? Et puis la manière extrêmement brutale dont les samedis étaient gérés par « les forces de l’ordre », ça commençait à faire vraiment désordre !
Alors, quoi de plus intelligent que de remplacer « une chose par une autre » ? En termes clairs, remplacer les gilets jaunes par les syndicats ? C’est super sympa, les syndicats, même si cela ne représente quasiment rien des « travailleurs », c’est super structuré, c’est sans surprise et, surtout, ils ont une capacité de nuire sans pareille ! Et puis, il ne faut jamais oublier que les syndicats, c’est l’État qui les fait vivre, les subventionne, leur attribue des postes-clés dans toutes sortes d’organisations diverses et variées.
Savez-vous que l’employeur verse une cotisation de 0,016 % de sa masse salariale au titre de « contribution au financement des organisations professionnelles et syndicales » ? Macron avait cru pouvoir se passer des « corps intermédiaires » et donc des syndicats car ils ne représentent pas grand-chose : 11 % des salariés, fonction publique incluse - en baisse constante.
Grave erreur dont il est vite revenu ! Ces syndicats, pourtant si atomisés, ont une capacité d’action incroyable et il serait, évidemment bien bête, de s’en priver ! Le cinquième de la population Française vit en Île-de-France et une seule grève des conducteurs de trains, métros et bus et « le tour est joué » : des pugilats pour monter dans les rares transports qui fonctionnent.. Qui l’eût cru, en France au XXIe siècle, à Paris ? Mais c’est une bien belle mise en scène concertée que tout cela.
Dans ma jeunesse, quand il y avait des grèves, absolument tout était à l’arrêt et on ne pouvait savoir ce qui s’était passé que le lendemain. Maintenant, tout est en « direct live » !
J’entendais, ce soir, l’hallucinant contre-programme de la CGT sur le sujet des retraites. Tellement absurde que c’est « cousu de fil blanc ». Mais il est probable que le Premier ministre va « lâcher un peu de lest » et que tout cela va être reporté aux calendes grecques. Les syndicats seront contents, le gouvernement pourra dire « Voyez, nous avons écouté vos représentants » et les gilets jaunes seront remisés au fond de la boîte à gants du vieux diesel polluant.
Bien joué, mais c’est une bien vilaine chose qui aura remplacé une chose qui portait pourtant un beau nom : l’espoir de jours meilleurs.
Surtout pour Noël.
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