Sur les ronds-points, dans les manifs, combien sont-ils, ces gilets jaunes, qui avouent, le cœur serré, se mobiliser et « faire tout ça » pour leur grand-mère, leur mère, l’avenir de leurs enfants ?

La famille n'a donc pas disparu…

Et pourtant, parmi toutes les revendications, rien sur la baisse des allocations familiales, des primes à la naissance, l’allègement de l'impôt pour les familles nombreuses… Exclue par avance, condamnée au silence, la politique familiale n'intéresse plus personne.

Et pourtant, la famille a encore la cote. Malgré toutes les tentatives des gouvernements successifs pour la dénigrer, l'appauvrir, la dissoudre : mariage pour tous, enfant pour tous, baisse des allocations familiales, rabotement du quotient familial, abaissement de la PAJE (prime d'accueil du jeune enfant), divorce plus rapide et sans juge, elle demeure une valeur cardinale dans le cœur des Français. C'est un sondage Ipsos (2017) qui le dit : 72 % des sondés "se considèrent comme plus proche de leur famille que de leurs amis. Près de 9 sur 10 jugent que la famille constitue le premier lieu de solidarité (91 %), qu’elle est une valeur partagée par tous et qui n’est ni de droite ni de gauche (90 %), qu’elle est le principal amortisseur social (89 %), qu'elle favorise le vivre ensemble (88 %)." "Pour trois quarts des Français, la politique fiscale menée par le gouvernement pénalise fortement les familles (76 %), un tiers en étant même intimement convaincus (32 % sont tout à fait d’accord avec cette affirmation)."

Lieu suprême de protection de l'individu, garante du lien social, de la stabilité des individus et aussi de l'avenir des citoyens, la famille s'appauvrit, c'est indéniable. Les conséquences sont dramatiques, la crise des gilets jaunes en est une des manifestations mais il ne se trouve personne pour analyser la raison profonde de ce mal être.

Marie Delarue, dans ces colonnes, décrivait la misère de ces femmes premières victimes de la paupérisation des classes populaires. Fragilisées par des mesures législatives comme le "divorce express sans juge" car "la séparation entraîne une baisse de niveau de vie de 3 % en moyenne pour les hommes et de 20 % pour les femmes » (étude de l'INSEE), incapables d'accueillir "l'enfant de plus" (la raison de faiblesse économique demeure la première cause d'avortement).

Les femmes de Mai 68 se sont battues pour mettre à bas la famille traditionnelle. Celles de 2018 sont seules et appauvries.

Peu de voix, également, pour pointer du doigt le catastrophique déficit des berceaux français. Aujourd'hui, le quart de la population française n'a pas d'enfant. Jacques Bichot, qui déplore le suicide démographique français, estime à 200.000 le nombre de naissances qui manquent à la France pour résoudre le problème des retraites. Aucun politique n'aurait donc le courage d'affirmer, à l'exemple d'Alfred Sauvy, que "la meilleure façon de cotiser, c'est de procréer ?"

La Hongrie et l'Italie prennent des mesures pour relancer leur natalité, affolées par les risques de submersion migratoire.

En France, pour les familles, on ne fait rien, au contraire ; mieux, on les disqualifie en les accusant, tels de vulgaires moteurs diesel, de crime de pollution. L'homme est devenu un animal nuisible. Sauver la planète, c'est faire moins d'enfant. À ce stade, ce n'est plus du suicide, c'est de l'autodestruction !

Parmi les perpétuelles attaques contre la famille, certaines auront un impact direct sur le portefeuille des Français. La PMA pour toutes, par exemple. Remboursée par la Sécurité sociale. Encore un effort demandé à la communauté pour satisfaire les désirs de certaines… qui va payer ?

Où sont les défenseurs de la famille traditionnelle dans ce grand débat "démocratique" qui s'annonce ? Quid des militants de la manif pour tous ? Où sont les hommes d'Église, les responsables d'associations familiales ?

Découragés par la manière dont le gouvernement a réglé le sort de cette grande consultation nationale qu'étaient les États généraux de la bioéthiques ? On peut les comprendre : 80 % de non à la PMA mis à la poubelle puisque le gouvernement ne daigne pas en tenir compte… Mauvais augure pour les grandes consultations citoyennes qu'on nous promet.

Il n'empêche, l'occasion de cette grogne populaire est trop belle. La famille mérite d'être défendue, ne serait-ce que parce qu'elle conditionne l'avenir de tous les Français, à commencer par celui des gilets jaunes. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !

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21 décembre 2018 à 18:38

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