Gérard Lanvin : la grande lucidité…
2 minutes de lecture
Arrivé à un âge où on commence à comprendre l’essentiel, Gérard Lanvin semble avoir bien compris les mots de René Char : « La lucidité est la blessure la plus proche du soleil. » Invité par divers médias à l’occasion de la prochaine sortie d’un album musical, ce rare acteur français à exhaler encore un peu de testostérone ne mâche pas ses mots sur notre époque : « affligeante », « pourrie par la technologie », où « les sans-couilles parlent derrière leurs écrans. C'est de la dénonciation, de la délation, c'est une époque minable », le tout dans un pays où « rien ne fonctionne » et où « tout merde », « c’est une honte ! »
À côté des réseaux sociaux qui permettent aux minus habens d’épancher anonymement leur bile, on voit que comme à beaucoup, la pandémie a révélé à celui qui aurait été admis sans examen au Club des ronchons l’impéritie d’une haute administration où la morgue le dispute à l’incompétence, et la déconnection à peu près totale entre les attentes du peuple et ce que lui proposent ses maîtres à coups de débats citoyens bidonnés.
Système hospitalier kafkaïen, pompiers caillassés, policiers canardés, Lanvin énumère les sujets régaliens en déréliction, auxquels on pourrait ajouter une Justice aux bras ballants, des centaines de quartiers en sécession, une paralysie de l’action érigée en système par la soumission à des veto bruxellois, et des grands médias qui promeuvent tous les délires des universités américaines - liste non exhaustive...
Atteindre un tel degré de décrépitude dans le pays le plus fiscalisé du monde tient véritablement du prodige. France, qu’as-tu fais de ton talent ? Une question que l’on pourrait poser à beaucoup de ses hauts serviteurs depuis des décennies !
Maurras a eu beau dire qu’« en politique, le désespoir était une sottise absolue », on comprend que, devant ce toboggan infernal, Gérard Lanvin se dise « angoissé de ce monde qui arrive, angoissé pour ma petite-fille », laquelle devra probablement évoluer dans un monde où les féministes rabiques auront, dans le meilleur des cas, réduit les rapports hommes/femmes à une communauté réduite aux aguets.
Oui, Gérard, c’était mieux avant. Bienvenue au club !