Les images se succèdent, à une cadence presque métronomique. Généralement sous la bannière « C pas des Lol », qui signifie « c'est sérieux » en français, des films tournés au smartphone envahissent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour et se retrouvent, de temps à autre, sur les chaînes d'information en continu. Dernière en date, cette vidéo, évoquée ce vendredi matin par CNews : on y voit des policiers pris à partie par des « jeunes » dans un « quartier populaire » de Draveil (Essonne) où officia jadis Georges Tron en tant que maire et réflexologue amateur. Apparemment peu respectueux du vivre ensemble et des valeurs de la République, ces jeunes essaient de sortir d'une voiture de police l'un de leurs camarades qui vient d'être arrêté. Cette action solidaire se double d'interjections: « fils de p... », « On va vous tuer », « wallah », qui signifie « je m'y engage » (littéralement « je le jure ») en français d'aujourd'hui. La fascination malsaine pour les sévices sexuels infligés aux mamans ainsi que les interjections dans une langue qui n'est pas celle de Shakespeare ne laissent guère de place au doute : ces « jeunes » issus des « quartiers populaires » ne sont pas tous originaires du Poitou.

L'élection d'Emmanuel Macron pour un triomphal second quinquennat s'était, on s'en souvient, accompagnée d'un déplacement à Cergy. Le Président y avait été accueilli par des jets de tomates, ainsi que par un « jeune » issu des « quartiers populaires » qui s'était jeté dans la foule, façon concert de rock. La banlieue, une fois encore, manifestait sa joie d'être livrée à elle-même, et occasionnellement arrosée de milliards, pendant « cinq ans de plus ». On semblait, dans le Val-d'Oise, remercier bruyamment, d'une manière certes un peu particulière, le Président « Manu » pour l'impunité totale dont les trafiquants et les prédicateurs avaient bénéficié. De manière plus générale, le macronisme a également contribué à préserver un mode de vie en passe de devenir majoritaire. La France d'aujourd'hui, c'est la guerre civile en bas de chez nous ; c'est le pays dans lequel, chaque jour, des policiers sont attaqués au mortier ; c'est le pays dans lequel on ne peut pas entrer partout ; c'est le pays dans lequel on considère la Seine-Saint-Denis comme une nouvelle Californie alors que des pans entiers du département sont livrés à la délinquance.

À l'exception de la police, on ne vit certes pas encore face à face, dans notre beau pays de France, parce que les citoyens honnêtes font de plus en plus d'efforts pour ne pas rencontrer certains de leurs compatriotes. Les femmes évitent de rentrer seules ou de rentrer tard, la police se tient à l'écart des points de deal équipés d'armes de guerre ; dans les transports en commun, les usagers élaborent des stratégies d'évitement, descendent avant l'arrivée, ne demandent pas de baisser la musique. Cette semaine encore, dans la cité marseillaise Kalliste, envahie par des gangs de Nigérians armés de machettes, les descentes de police se font rares et les familles vivent dans la terreur, en attendant des jours meilleurs. D'autres, lassés de voir leur pays devenir une zone de non-droit, sale et dangereuse, s'expatrient tout bonnement. Le Figaro s'en est fait l'écho, cette semaine : des Français de tous âges quittent leur pays pour la Hongrie, le Portugal ou même l'Asie du Sud-Est. Ils racontent tous la même histoire : cambriolages, filles insultées, garçons tabassés, sentiment de dépossession.

Marine Le Pen, dans une audacieuse métaphore chirurgicale, parlait, durant la campagne, de « recoudre les fractures ». On n'en est plus là : les fractures ne peuvent plus être recousues, désormais (ni les déchirures replâtrées, d'ailleurs). Pour qu'il y ait guerre civile, toutefois, il faut qu'il y ait deux camps qui combattent, comme au Liban par exemple. Les restrictions auxquelles sont soumis les policiers ainsi que la passivité des Français font plutôt penser à une lente soumission. Les élections législatives ne devraient pas nous détromper.

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14 mai 2022 à 10:10

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74 commentaires

  1. les policiers, qui se plaignent souvent de ne pas etre soutenus par le pouvoir politique ont été les premiers a protéger ce mème pouvoir politique qui aurait été balayé par les gilets jaunes. ils l ont fait au prix de violences pour lesquelles je pense que la majorité d entre eux n a pas été sanctionnée.
    un tel aveuglement ne m incite pas a me sentir concerné par leurs ennuis…..

  2. pour moi tout va bien puisqu’on a remis macron , de toutes les façons nous sommes foutus et c’est voulu ça couve depuis 1962 , c’est pire que l’ukraine ….

  3. Femme, j ai la peur au ventre dans ma petite ville. Les « diversite  » paradent dans la ville voiture et vetements flambant neuf etcherchent l affrontement pour un regard un trottoir pas degage une place dans la queue pas laissee..ou rien juste un jeu.. ils se savent impunis. Le blanc lui se sait perdant il faudra demenager perdre son boulot raser les murs.

  4. Un Macron narquois observe les agitations de ce petit peuple de lépreux, sans lever le petit doigt, heureux. Voyez-vous un plan d’envergure pour combattre la délinquance ? Non, il observe avec des consignes de bisounours « évitez l’emprisonnement ». Immigration incontrôlée, libre délinquance, trafics de drogue en développement, quartiers interdits, mansuétude de la justice aux ordres, forces de sécurité humiliées, un cocktail détonnant, propice à la déconstruction de la France, l’objectif du Mac .

  5. Ce n’est pas une guerre civile, en effet, puisqu’il n’y a pas de combat. Il y a simplement un agresseur, violent et sûr de l’impunité, et une victime, qui a eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. La violence, gratuite la plupart du temps, est face à l’anomie de tout un peuple. C’est la rencontre éternelle du nomade et du sédentaire, c’est à dire du prédateur et du soumis. La réélection de Macron nous dit une chose: perdez tout espoir, c’est fini, la messe est dite.

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