François Fillon, à Clermont-Ferrand, se dépeignant en chef des Arvernes, le vainqueur de Gergovie qui écrasa les légions romaines, et lançant un ironique "Jules César pourtant le favori dans les sondages" : on aura tout entendu !

Quels points communs entre le sexagénaire distingué et glabre François Fillon, en politique depuis 34 ans, l'homme aux costumes de couturiers et montres luxueuses, et notre ancêtre à peine trentenaire, solide gaillard et valeureux guerrier, poilu et chevelu, Vercingétorix ?

Né en 1954, âgé de 63 ans, François Fillon s'est-il jamais battu, l'épée à la main ou le fusil à l'épaule ? À 20 ans, quand Vercingétorix maniait les armes parmi les légions romaines, Fillon usait ses fonds de pantalon sur les bancs de l'université.

Alors, qu'est-ce qui lui prend, au candidat embourbé jusqu'au cou dans les ennuis judiciaires, pour choisir de se référer à notre si lointain héros plutôt qu'à une figure historique plus récente ? Quel rapport entre la victoire de Gergovie et la sienne, qu'il espère prochaine ?

Franchement, en voilà, un raisonnement biscornu, pour espérer fédérer les Français autour de sa désormais insignifiante personne. Surtout qu'après Gergovie, il y eut Alésia ! Et, sur ce coup-là, les « sondages » n'auraient pas donné vainqueur le chef gaulois, ne croyez-vous pas, Monsieur Fillon ?

Pensez, quelle idée saugrenue que d'abandonner la tactique de la terre brûlée qui lui avait si bien réussi pour aller s'emprisonner lui-même dans un oppidum, sans prévoir la stratégie hors pair de César ! Car il n'y est pas allé par quatre chemins, le Romain : il a pratiqué le siège. Au bout de quelques semaines, enfermé bêtement dans sa citadelle, à court de ravitaillements, ses soldats affamés, Vercingétorix dut rendre les armes. La Gaule était conquise. Conquise par un peuple qui, du point de vue civilisationnel, lui était supérieur.

Faut-il que François Fillon sache une partie du peuple français ignorant de leur Histoire pour vanter Gergovie sans parler de sa suite.

Surtout, si le « rebelle » François Fillon ne roulait pas que pour son élection mais souhaitait défendre la France - contre la submersion migratoire, juste un exemple -, il ne citerait pas une victoire suivie d'une défaite, mais une défaite suivie d'une victoire !

Car, en passant sous silence la reddition du chef des Arvernes à Alésia, prélude aux bienfaits de la romanisation de la Gaule, laquelle permit 300 ans de Pax Romana, on se demande, eu égard au contexte actuel, où veut en venir François Fillon ? Le sait-il, seulement ? Après tout, appeler à la rescousse notre mythique héros, ça fera toujours plaisir à ces balourds de Français qui se sentent - encore ! - une âme de Gaulois, a-t-on dû lui souffler. Mais il aurait dû réfléchir avant d'oser une aussi sotte comparaison.

Voies romaines, aqueducs, théâtres et amphithéâtres, arènes, langue latine, chiffres romains, grâce à la puissance intellectuelle de Rome, les Gaulois n'ont pas perdu au change. Napoléon, avec notre Code civil, s'en inspira.

Gangs de banlieues, voitures incendiées, vitrines cassées, actes criminels ascensionnels, 750 zones de non-droit, tirs de mortier ou de parpaings lancés des étages sur des policiers. Démographie extra-européenne galopante, immigration toujours plus massive, actes de terrorisme islamique de plus en plus rapprochés : c'est cela, la nouvelle colonisation ?

François Fillon se parant des vertus de Vercingétorix, le vaincu d'Alésia : un funeste présage ?

2983 vues

10 avril 2017 à 21:44

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.