Faute de « diversité », les entreprises bientôt mises à « l’index » par le gouvernement ?

elisabeth moreno

Autrefois, c’était le Vatican qui mettait à l’index tel ou tel. Vu que les temps changent, c’est désormais Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, de montrer du doigt les mauvais citoyens en proposant un autre « index » aux entreprises qui, ne respectant pas la sacro-sainte « diversité », entendraient se repentir de leurs péchés.

Et la même d’annoncer, le 24 janvier dernier : « Parce que nombreuses sont les entreprises souhaitant se doter de politiques de recrutement plus inclusives, je propose de créer un index de la diversité. » Il est vrai que, par les temps qui courent, il y avait urgence. La France est peut-être au bord de l’effondrement économique, le gouvernement est aux abois, Bercy tire la sonnette d’alarme, Beauvau s’inquiète d’une possible et nouvelle jacquerie de la France périphérique, tandis que nous sommes assaillis par les variants anglais, brésiliens et sud-africains ; sans oublier, évidemment, le Véran français.

Le moment était donc mieux que choisi pour que la ministre.ss.e annonce « une grande consultation citoyenne sur les discriminations », susceptible de « donner la parole aux Français et d’obtenir des remontées d’informations sur toutes les situations de discriminations subies par nos concitoyens ». On notera, toutefois, qu’Élisabeth Moreno, à l’instar d’une Camélia Jordana, fille de la haute bourgeoisie algérienne, actuellement en roue libre, ne vient pas exactement de ces minorités opprimées par une France colonialiste, blanche, patriarcale et participant d’un racisme « systémique », comme on dit. Car même si issue d’une famille modeste du Cap-Vert, Élisabeth Moreno a tout de même suivi la voie royale de la méritocratie républicaine : entre la présidence de Hewlett-Packard pour l’Afrique, des postes tous plus prestigieux les uns que les autres dans des entreprises telles que le français France Telecom, l’américain Dell et le chinois Lenovo, voilà qui prouve assez bien – même si par l’absurde – que la France n’est pas si mauvaise fille quant à ses Françaises de branche et de fraîche date.

D’ailleurs, si l’on poursuit ce raisonnement ministériel, jusqu’à « l’absurde », justement, n’y aurait-il pas d’autres progrès à faire en matière de représentation de la diversité en nos plus hautes instances ? Par exemple, les quotas d’ouvriers, d’artisans et de petits commerçants à l’Assemblée nationale ? Celui de journalistes, pas forcément de droite, mais au moins pas fatalement de gauche dans les médias dominants ? De Pygmées chez les rugbymen et d’unijambistes chez les marathoniens ?

Donc, « donner la parole aux Français » et « obtenir des remontées d’informations sur toutes les situations de discrimination subies par nos concitoyens, afin d’y apporter des réponses concrètes et efficaces ». Voilà une idée à creuser. Personnellement, et en ce qui ne concerne tout particulièrement rien que moi, j’aurais bien une ou deux bricoles à graver dans le marbre de son cahier de doléances : à Boulevard Voltaire, tous les matins que Dieu fait, je suis tenu d’obtempérer aux très viriles directives d'une rédaction plus que très féminine, à quelques exceptions près. Il n’empêche que c’est un plaisir sans cesse renouvelé, même pour le mâle de plus de cinquante berges que je suis, d’assurer mon boulot quotidien.

Et je n’en fais pas une omelette aux lardons pour autant. Bien au contraire, sachant que, tel un coq en pâte, je suis souvent le Charlie de ces drôles de dames. Qu’elles en soient, ici, toutes remerciées !

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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