Et un nouveau revers électoral pour Angela Merkel !
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Les trois partis qui constituent le gouvernement allemand de la chancelière CDU Angela Merkel sont au plus bas dans les sondages : les démocrates-chrétiens de la CDU, leurs alliés bavarois de la CSU et les sociaux-démocrates du SPD n’en finissent pas de chuter.
Ainsi, un sondage paru le 27 octobre dernier et réalisé par EMNID pour le Bild am Sonntag donne la CDU/CSU première, à seulement 24 %, et le SPD en quatrième position à 15 %, devancé par les écologistes, donnés à 20 %, et les patriotes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) à 16 %.
Ces mauvais résultats dans les études d’opinion se concrétisent dans les urnes lors des scrutins pour les Parlements des divers États allemands. Après la débâcle enregistrée par la CSU et le SPD, ainsi que la percée des écologistes et des patriotes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), lors des élections pour le Parlement de Bavière du 14 octobre 2018, les élections de ce dimanche 28 octobre pour le Parlement de Hesse ont donné des résultats similaires.
La CDU et le SPD tombent fortement, en perdant respectivement 11,3 % et 10,9 % par rapport à 2013. Ils atteignent 27 % et 19,8 %. Les grands gagnants sont les écologistes, qui progressent de 8,7 % et décrochent aussi 19,8 %. Les patriotes de l’AfD progressent de 9 % et reçoivent 13,1 %. Ils entrent au Parlement de Hesse et siègent, désormais, au sein des Parlements des seize États allemands. L’AfD et le SPD sont les deux seuls partis dans cette situation, car la CDU ne siège pas au Parlement de Bavière et la CSU n’est pas présente dans les quinze autres parlements d’États allemands.
Les libéraux du FDP et les post-communistes de Die Linke progressent également de 2,5 % et 1,1 % et obtiennent respectivement 7,5 % et 6,3 %.
Un sondage Infratest dimap réalisé à l’issue du scrutin montre que, proportionnellement, plus de personnes d’origine étrangère ont voté pour les patriotes de l’AfD que de personnes d’origine allemande. Cette surreprésentation avait déjà été mise en avant en 2016 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) lors du scrutin pour le Parlement du Bade-Wurtemberg, mais également aux Pays-Bas à propos du PVV de Geert Wilders. Entre autres, une étude de la très sérieuse Nationaal Kiezersonderzoek (NKO) avait montré que le PVV avait obtenu, lors des élections législatives de 2012, 11,8 % chez les allochtones non occidentaux, alors que ce parti avait décroché 10,3 % chez les autochtones néerlandais.
La montée en puissance des écologistes et des patriotes est la conséquence de la politique mise en œuvre par la chancelière fédérale CDU Angela Merkel. En désirant remplacer en tant qu’alliés de coalition de la CDU/CSU, tant au niveau national que dans les divers États allemands, les libéraux - à l’époque centristes du FDP qui flirtaient avec le seuil des 5 % et n’étaient pas certains d’être présents dans les assemblées - par les écologistes et devant, en conséquence, rendre compatible la CDU/CSU avec ce parti, elle a crédibilisé les opinions des Verts. Les électeurs préférant l’original à la copie ont fini par voter pour les écologistes. De plus, en faisant virer son parti et son allié bavarois vers le centre gauche afin de courir en direction des écologistes, Angela Merkel a ouvert la porte à l’AfD, qui surfe sur le rejet de l’immigration et sur la question de la sécurité.
Le gouvernement allemand et sa chancelière Angela Merkel luttent désormais pour leur survie.
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