En toile de fond des régionales : pour la moitié des Franciliens, la sécurité et… l’islam ?

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Voilà bientôt un demi-siècle que la novlangue politiquement correcte s’est immiscée dans notre quotidien ; longtemps, déjà, qu’on ne dit plus « aveugle » mais « malvoyant », « clochard » mais « SDF », « technicienne de surface » pour « femme de ménage », « physiquement discriminé » pour « obèse », « personne à mobilité réduite » pour « handicapé », etc. La liste s’allonge de jour en jour et chacun sait bien aujourd’hui que le mot « quartiers » désigne des lieux où la police ne va plus sans se faire caillasser, et « jeunes » ceux qui balancent les caillasses sur la police pour mieux protéger leurs trafics.

Ce champ de l’édulcoration continue néanmoins de s’étendre. Certes, le pli est pris, on se surveille. La police des meurs et des mots justes veille au grain. Il n’en reste pas moins que la réalité est là, pesante, derrière ces formules allégées à 0 % de matière critique.

On apprend ainsi, en ce lundi matin 29 mars 2021, que la grande préoccupation des Franciliens est « l’insécurité ». À moins de trois mois des élections régionales – si elles ont lieu comme prévu les 13 et 20 juin prochains –, RTL et Orange ont demandé à BVA d’effectuer un sondage auprès des habitants de la région parisienne sur ce qu’ils estiment être une question prioritaire pour leur devenir. Il en ressort – ô surprise – que le « sentiment d’insécurité » arrive en tête des préoccupations. Qui l’eût cru ?

RTL résume cela curieusement, d’ailleurs : « Près d'un Francilien sur deux place la sécurité et la délinquance comme les priorités pour améliorer la situation dans la région Île-de-France. » Il me semble que c’est « la lutte contre la délinquance » et non la délinquance elle-même qui serait susceptible d’améliorer la situation, mais bon, tout dépend de quel point de vue on regarde la chose…

Sans surprise, c’est donc ce sujet qui s’impose bien loin devant les autres, dix points même devant la santé (numéro deux). Dans le détail, « 74 % des sympathisants du Rassemblement national placent la sécurité en tête, 66 % les sympathisants de droite ». Sans surprise, là encore, « plus de la moitié des Franciliens se déclarent aujourd’hui inquiets de ces rixes entre bandes de jeunes, une inquiétude non tant pour eux mêmes (58 %) que pour leurs enfants (82 % des parents dont 41 % "très inquiets") et surtout pour la société en général (86 %, dont 41 % également "très inquiets") ».

Précision : « Les femmes, mais également les sympathisants de droite et du RN, manifestent une inquiétude plus vive (plus intéressant) de même que les habitants de la Seine-Saint-Denis. » Voilà qui devrait interpeller la gauche morale, car on ne sache pas que la Seine-Saint-Denis soit un repère de « fachos »…

Bref, a priori, rien de surprenant là-dedans, pour peu qu’on feigne d’en rester à la surface des choses. À l’évidence, il y a pourtant à creuser derrière ce mot bien vague d’insécurité et nécessité de déciller le regard d’une classe politique malvoyante et malentendante. Derrière tout cela, il y a les rivalités de bandes ethniques, les conflits issus d’un immigration non maîtrisée, d’une intégration ratée et d’une assimilation que notre lâcheté a rendue impossible. Il y a surtout, en lettres clignotantes, la crainte de ne plus pouvoir contenir la montée d’un islamisme rigoriste qui gagne chaque jour du terrain.

BFM TV diffuse, ce lundi, « une enquête sur la réalité de la pression islamiste ». Dans l’extrait proposé en avant-première, on découvre de ces choses qu’on nous dit anodines : c’est un magasin de jouets où l’on vend des ours en peluche sans les yeux, « parce qu’en islam, la représentation de la figure est taboue » ; c’est le libraire qui a comme produit phare La Voie de l’islamisme, « livre de chevet de nombreux djihadistes ». On peut y lire les peines à infliger aux homosexuels : « les jeter du haut du plus grand immeuble de la ville, la tête la première, puis les achever avec des pierres ».

C’est en vente libre en France.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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