“Emilia Pérez”: un film transgenre pour représenter la France aux Oscars

Emilia Perez affiche

Vous avez aimé Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière d’après le roman d'Alexandre Dumas ? Vous pensiez que ce film épique et populaire méritait bien quelques honneurs, et notamment celui de représenter la France aux prochains Oscars ? Vous allez être déçus. À la surprise générale, le CNC a fait un autre choix en vue de la cérémonie américaine qui se tiendra le 2 mars 2025 à Los Angeles. Exit la fresque vengeresse aux huit millions d’entrées ! C’est sur le drame musical Emilia Pérez de Jacques Audiard que le comité de sélection a jeté son dévolu.

Si vous faites partie des 67 millions de Français qui n’ont pas vu cette œuvre, la description qu’en a faite France Info vous sera d’une grande aide. « Emilia Pérez, c'est l'histoire d'un narcotrafiquant sanguinaire qui veut libérer la femme en lui. » En clair, c’est le récit de la « transition de genre » d’un criminel qui trouve la rédemption en même temps que son moi profond… Sur BV, Pierre Marcellesi avait exprimé ses réserves quant à ce film militant, relais des théories d’auto-affirmation chères aux mouvances transactivistes, et estimé que les critiques élogieuses reçues reflétaient moins la bonne foi que « l'engagement idéologique de leurs auteurs ».

Alors, certes, rien ne dit que l'académie américaine retiendra ce film dans sa dernière liste de nominations, mais il est permis de penser que la France a mis toutes les chances de son côté. Après avoir écarté, l’an dernier, le très féministe Anatomie d'une chute, le comité de sélection du CNC a eu à cœur, cette année, de rester dans les clous d’un politiquement correct très apprécié de l’autre côté de l’Atlantique. La thématique trans y est devenue incontournable, voire indispensable. Pour être cités aux Oscars, les longs-métrages doivent désormais employer devant et derrière la caméra des représentants de « communautés sous-représentées », notamment les LGBT. Ceci explique donc, peut être, cela.

Un film qui coche toutes les cases

Toujours plus conformiste, le Festival de Cannes n’avait d’ailleurs pas manqué de récompenser la comédie musicale queer de Jacques Audiard. Il avait même choisi de décerner le prix d’interprétation féminine à la trans espagnole Karla Sofía Gascón… Un trophée que l’intéressé.e avait immédiatement dédié à « toutes les personnes trans qui souffrent tant » lors d’un discours lacrymal à souhait.

Sur X, Marion Maréchal avait réagi à cette attribution pour le moins étonnante. « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation… féminine. Le progrès pour la gauche, c’est l’effacement des femmes et des mères. » Immédiatement, l’artiste ibérique avait porté plainte pour outrage sexiste. Pas moins de six associations LGBT avaient également annoncé saisir la Justice pour « injure à raison de l’identité de genre ». D’après leur avocat Me Étienne Deshoulières, « les propos de Marion Maréchal nient l’existence même des personnes transgenres, ainsi que les violences et les discriminations dont ces personnes sont victimes au quotidien ».

On ne voit pas bien en quoi le tweet de Marion Maréchal nie les souffrances de qui que ce soit, mais nul doute que ces procès en transphobie ne diminueront en rien les chances de succès du film Emilia Pérez à Hollywood. Bien au contraire.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

9 commentaires

  1. On dit que les chiens ne font pas des chats, mais dans le cas de Michel Audiard il est avéré que les gènes du géniteur ne sont pas vecteurs de son talent, il doit être difficile à sa progéniture d’exister dans l’ombre d’un Michel, alors il s’adonne à la mode de son milieu, soutien du transactivisme, pour paraître sur la scène de l’entre-soi éclairée par quelques photons.

  2. J’ai vu ce film dont on m’avait dit grand bien. Bof.
    Déformation professionnelle oblige, je suis prof d’espagnol, j’ai surtout constaté que Audiard ne connaît rien au Mexique. Il a exploité un filon trouvé sur Netflix, les narcotrafiquants, il y a ajouté une sauce woke LGBT et quelques chansons.
    Ce film représente donc la France, sans parler français, sans acteur français, juste parce qu’il y a des narcos et une trans.
    Et moi j’ai eu l’impression d’avoir perdu mon temps et quelques euros.
    J’ai résilié mon abonnement UGC illimité. Et je ne le regrette pas. Le cinéma, entre les acteurs bobos gauchistes et les réalisateurs politiquement corrects, ça ne m’intéresse plus.
    Je préfère bouquiner.

  3. Pour monter le budget d’un film, il faut un sujet porteur, des racisés des trans et une louche de tolérance bien pensante. Il serait grand temps de mettre de l’ordre dans les attributions de subventions « rigolez pas, c’est avec vos sous »

  4. Le propos rapporté de Mme Maréchal niait la particularité de l’ actrice primée, l’ assimilant simplement à un homme, et on peut comprendre que cette personne se sente blessée de l’absence de reconnaissance de la féminité qu’elle revendique ouvertement.
    En l’ occurrence il me semble qu’il n’ y a pas lieu de parler « d’effacement des femmes » alors qu’il s’agit d’une personne qui s’affiche en femme.
    Si une femme transgenre, à l’inverse, obtenait un prix d interprétation masculine, ce serait un « effacement de l’homme » et une victoire féministe?

  5. Qu’est-ce-qui justifie cette image de Sacré-Cœur ? Est-ce l’affiche du film ? Pour visibiliser une « catégorie sous-représentée » , celle des trans-mystiques ? En tout cas le blasphème fait recette en 2024 après cette ma-gni-fi-que cérémonie d’ouverture des J O , nul doute c’est un thème vendeur . Pendant ce jubilé des 350 ans des apparitions du Sacré-Cœur de Jésus à Marguerite-Marie dans un couvent de Paray-le-monial , nul doute non plus que Jésus lui-même viendra se proposer à ceux-là même qui prétendent se passer de Lui .

    • J’ai vu une crois en premier abord, effectivement. Maintenant je vois un coeur…Et bien au pays du blasphème, il ne faut donc plus s’étonner.

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