[EDITO] Dans la série « Qui veut la peau de CNews », voici… le Conseil d’État !

conseil Etat

Alors que CNews poursuit sa montée en puissance et fait vaciller BFM TV, l’étau se resserre. Le Conseil d’État, saisi par Reporters sans frontières, vient de sommer l’Arcom de veiller « à la diversité des courants de pensée représentés » sur CNews en « [prenant] en compte », non plus seulement « le temps d’intervention des invités politiques » mais « l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».

Une sommation qui laisse pantois

« Qui jugera de l’appartenance de tel chroniqueur ou de tel animateur à tel courant de pensée ? Et sur quels critères ? », s’interroge Bruno Retailleau.  De fait, de quelle façon va s'opérer ce fichage ? Chaque invité ou journaliste devra-t-il produire son bulletin de vote avant de rentrer ? Si ledit invité avance, dans la même phrase, qu’Emmanuel Macron n’a pas complètement tort mais que Marine Le Pen a néanmoins un peu raison, dans quelle petite case va-t-on le classer ? Et qui va décider de la couleur, éminemment subjective, de l’étiquette ? Où le curseur du point O de la neutralité va-t-il être posé sur l’axe des convictions politiques ?

Au vu de cette jurisprudence, le même traitement sera-t-il réservé à BFM TV et, surtout, aux médias publics qui eux, au premier chef, sont payés par nos impôts pour faire montre, dans l’information, d’une stricte neutralité ?

« Application mutatis mutandis de la jurisprudence CNews du Conseil d’État à France Inter, France Télévisions, etc. Que les citoyens saisissent dès aujourd’hui l’Arcom pour exiger le respect du pluralisme politique chez les chroniqueurs et invités. On va bien rigoler ! », s’écrie le magistrat Charles Prats, sur X. Peu ou prou même son de cloches du coté de l’avocat Gilles-William  Goldnadel, qui annonce, lui aussi sur X, que Avocats sans frontières va donc demander à l’Arcom que soient comptabilisés les temps de parole sur le service public : « J’entrevois un effet comique », rajoute-t-il, finement.

Et comment les mêmes qui refusent de venir ou de répondre à CNews, comme Sophie Binet de la CGT, peuvent-ils déplorer un manque de pluralité qu’ils contribuent eux-mêmes à créer ? On n'a jamais vu d'intervenants de droite refuser d’aller à France Inter. S'ils n'y sont pas, c'est parce qu’ils n'y sont pas invités. La nuance est de taille.

Et puisqu’on parle de diversité, qui va en insuffler au Conseil d’État ? Celui-ci, dont les membres sont nommés par décret en Conseil des ministres, devrait commencer à balayer devant sa porte. Rappelons, pour ne citer que deux membres, mais de poids, que celui qui le dirige depuis le 5 janvier 2022, Didier-Roland Tabuteau, fut un proche de Bernard Kouchner, Claude Évin et Martine Aubry. Et le dernier arrivé (3 mars 2023) à la tête de la très stratégique section « Intérieur » est le grand immigrationniste Thierry Tuot. Uniformément de gauche. On cherche vainement la pluralité qu'ils réclament à CNews.

Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire - celui-là même qui a été choisi par Emmanuel Macron pour piloter les États généraux de l'information -, exulte. « UNE GRANDE VICTOIRE POUR RSF MAIS SURTOUT UNE DÉCISION HISTORIQUE POUR LA DÉMOCRATIE ET LE JOURNALISME », écrit-il sur X en lettres majuscules, comme les trolls qui veulent crier sur X.

Robert Ménard, interrogé par Laurence Ferrari sur CNews, ne décolère pas. Il ne reconnaît plus Reporters sans frontières, qu’il a fondé. Il est vrai qu’il est assez cocasse de lire, en guise d’objet, sur leur site : « RSF assure la promotion et la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde. » Mais pas en France, apparemment : réclamer en France la censure que l'on prétend dénoncer dans le reste du monde.

Cette annonce a été publiée par le Conseil d’État le jour du 50e anniversaire de l’expulsion de Soljenitsyne d’URSS : 13 février 1974. Chacun y verra le symbole qu’il voudra. Un demi-siècle plus tard, c’est à l’expulsion de ce qu’il reste, ici, d’URSS qu’il faudrait enfin songer.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

136 commentaires

  1. Une preuve de plus pour confirmer que nous sommes en pleine dictature. Et comble du culot on va donner des leçons de démocratie en Afrique, en Chine et ailleurs. Quelqu’un a dit que le ridicule tue et c’est exactement ce qui se passe. La France est devenue la risée de tous en perdant toute crédibilité pour épargner une bande de débiles qui prétendent vouloir changer le monde; A quand la Sibérie façon française!
    Victorine31

    • Il y a longtemps que la France est un état « soft totalitaire ». Le peuple français qui se dit intelligent est la plus belle matière à manipuler. De la pâte à pain, ou des la terre de moulage dont on fait les tasses et les pots de chambre.

  2. Et ces gents sont tellement idiots qu’ils ne réalisent même pas qu’en attaquant Cnews, ils renforcent considérablement sa popularité. Je ne serais pas étonné que le taux d’audience monte encore en flèche…
    Le vaisseau de la bien pensance prend l’eau de toutes parts. Comme l’a écrit un commentateur, ils tentent d’écoper mais les voies d’eau se multiplient. Les scandales succèdent aux drames qu’ils n’arrivent plus à étouffer. L’épouvantail « extrêêême droooite » n’effraye plus personne. C’est la panique à bord et les rats ne vont pas tarder à quitter le navire…

  3. Pas un mot de France Inter, France Culture, C’dans l’air etc dont les sujets et invités , toujours bien choisis, ne me semblent pas spécialement représenter la diversité d’opinion ! Je ne parle pas de BFM et de l’accueil réservé aux invités « mal-pensants » .

  4. Pourquoi pas par BV un sondage de soutien à CNEWs ? La prochaine cible…le JDD ,  »Causeur….à soutenir aussi.
    La pluralité pour tous et l’équité dans tous les médias !

  5. Nous avons maintenant le Conseil des Censeurs, installé dès 2017. Heureusement nous avons des représentants efficaces et très professionnels : Charles PRATS, Robert MENARD, Gilles William GOLDANEL, etc…

  6. Nous sommes dans un régime de Censeurs. Merci Mr Robert Ménard pour votre intervention, ça devrait calmer RSF et l’Arcom.

  7. Nous sommes dans un régime de Censeurs. Les Bolchéviques sont de retour ! Merci Mr Robert Ménard pour votre intervention, ça devrait calmer RSF et l’Arcom.

  8. Si je comprends bien, en peu de mots, le Conseil d’État demande à ce que l’ARCOM se transforme en Ministère de la Censure.
    Il faudrait faire une enquête sur TOUS les membres du Conseil d’État avec leur curriculum vitae et les politiques qu’ils ont servis.
    Il faudrait faire de même sur reporteur sans frontière. Robert Ménard a fort justement arrosé Ch Deloire.
    Encore que deloire a eu le courage d’affronter Praud, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
    Ah cette gauche polpotiste qui classe à l’extrème droite des personnes comme Finkielkraut ou les membres de Front populaire.

  9. Hormis les opinions politiques, il faudra aussi demander la ou les orientations sexuelles de certains. De l’humoriste au ministre en passant par les députés et sénateurs.

  10. Impossible de ne pas y voir la patte macroniste, Cnews dérange et surtout influe sur le vote. Le gouvernement des juges nous a insidieusement imposé macron en dézinguant Fillon, puis la sphère journalistique de gauche a repris le flambeau en 2022. Les sondages favorables au RN les inquiètent et le retour possible de Trump les terrorisent. Ils sont si enferrés dans leur haine des partis nationalistes qu’ils ne décèlent pas à quel point le bouleversement électoral en cours leur échappe. La volonté de censure aux moyens d’arguments fallacieux, traduit une surprenante fébrilité. Attention cependant à l’acharnement remplaçant la conviction, restons vigilant

  11. En sus du taux d’imposition à plus de 30%, la censure médiatique. La France est bien un pays communiste stalinien (sans le dire)

  12. La magistrature est aux mains de l’ultragauche, les formations comme Sciences Po et l’ex ENA aussi , il est logique que ces gens essaiment dans ces organisations et portent leurs contrevaleurs .Question pourquoi leur avoir laisser le champ libre , comme dans les organisations européennes .Les prochaines élections seront l’ultime chance de commencer à redresser la barre.

  13. Oui, sur le plan du droit, c’est extrêmement grave : le Conseil d’Etat non élu s’érige en Police de la pensée ! Un mauvais curseur pour la démocratie. En même temps, 2024 est l’année des révélations, DAVOS et sa clique tentent un coup d’accélérateur. De qui ont-ils peur ?

  14. Rien de nouveau sous le soleil. Quand j’étais petit patron de presse, reconnu de droite… Les coups bas, de la part des administrations, n’ont pas manqué. Personne pour me soutenir et surtout pas nos élus, prétendus de droite, en fait où portent leurs intérêts du moment. Pauvre France…

  15. Ce matin, & fois n’est pas coutume, j’ai écouté CNews qui avait invité Mr C. Deloit. Un véritable instant de bonheur à l’état pur. Ca a commencé par une injonction de P; pros qui a intimé à Deloit l’ordre de se taire le temps de la présentation des présents sur le plateau. Il lui a même demandé comme on le fait pour les gosses de dire bonjour avant de parler. Puis il a posé une question simple : Qu’avez-vous contre C.News ? Pas de réponse mais une échapatoire maladroite qui a forcé la répétition de la question, et ce à 5 ou 6 reprises question relancée par Mr Noleau puis par Mr Dartigol, pourtant tous deux de tendance de gauche. Ce pauvre Deloit a offert une image illustrant le pitoyable, le médiocre, le lamentable, le meprisable, etc… Je n’ai jamais vu un tel niveau de médiocrité tenter de s’orienter au milieu d’un débat. Une boule de Loto qui ne trouve pas le goulet de sortie. N’allons pas plus loin amis prolongeons le propos et se posant la question de sa nomination en tant que président des états généraux de l’information. Et il a été nommé par qui ? Macron. Quand on désigne une telle nullité, c’est dire à quel niveau on se place. Après çà, ne me parlez plus de la fierté d’être français.

    • Et dire que ce Monsieur DELOIRE est « Directeur du centre de formation des journaliste ».
      Je n’ai jamais vu un tel affabulateur. Nous n’avons pu voir et entendre que ses pensées haineuses, justes haineuses et sans aucun argument.
      Un minable rageux qui doit passer son temps à refaire le monde dans des bars.

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