[ÉDITO] Budget 2025 : LFI veut la peau de l’enseignement privé

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LFI a encore fait très fort. Sous couvert d'instaurer la gratuité de la cantine pour tous les élèves, du primaire au lycée, ses députés viennent de s'attaquer à l'enseignement privé en proposant de lui retirer tout simplement 6,2 milliards d'euros. Une paille ! Cela dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2025 (PLF). Le budget de la nation, comme d’ailleurs celui d’une commune, est, en principe, la transcription en chiffres d’une action politique. C’est pourquoi, d'ailleurs, les Français devraient s’intéresser un peu plus à ce qu’il se passe en ce moment à l’Assemblée nationale. Il est vrai que pour le non-initié, s’atteler à suivre sur LCP, ne serait-ce qu’une petite heure, une séance de votes d’amendements relatif au budget, relève soit d’une sorte de sado-masochisme aggravé, soit d’une forme d’héroïsme qui mériterait plus de reconnaissance de la part de la Nation ! Et pourtant…

Et pourtant, il faudrait. Car à travers tous ces chiffres, ces numéros d’amendements défendus, pas défendus, retirés, tombés, rejetés, adoptés, ces avis favorables, défavorables, « de sagesse », etc., ces références à l’alinéa tant ou tant, c’est avec les sous des Français que nos députés jonglent. Des sous que le Trésor public n’a pas encore dans ses caisses et qui seront prélevés l’an prochain à travers le long et triste cortège d’impôts, taxes… et emprunts qui seront levés par l’État pour équilibrer recettes et dépenses…

LFI a de la suite dans les idées

Et pourtant, il faudrait. Car à travers toute cette mécanique parlementaire, qui repose à la base et en principe, rappelons-le, sur le consentement à l’impôt des citoyens (la bonne blague !), c’est la tentative, pour ne pas dire la tentation, de la gauche et l'extrême gauche (ce qui, avec le magistère LFI, revient au même aujourd'hui) de faire passer leur idéologie à travers des amendements au projet de loi de finances. Ainsi, LFI vient de réussir à faire adopter, en commission des finances, à travers un amendement, qui peut paraître pétri de bonnes intentions, l'instauration de la gratuité, à l’école, au collège et au lycée, de la cantine, du transport scolaire, des sorties scolaires, des activités périscolaires, des manuels ainsi que des fournitures scolaires, pour tous les élèves. Rien que ça. Mesure qui était déjà dans le programme du NFP pour les dernières élections législatives. On ne pourra donc pas leur reprocher de ne pas avoir de la suite dans les idées. Des voix, à l’époque s’étaient élevées pour dénoncer le coût de cette mesure pour les collectivités (respectivement communes, départements, régions) qui ont déjà du mal à assurer les charges relevant de leurs compétences. Le NFP avait répliqué que ça ne coûterait rien à ces collectivités, que l’État compenserait, un grand classique, sachant que l’argent vient toujours de la même poche, celle du contribuable. Donc, nous y voilà.

Le tout gratuit : à quel prix ?

Pour justifier cette mesure de gratuité, les députés LFI s’appuient sur le préambule de la Constitution de 1946, intégré à notre bloc constitutionnel, préambule qui stipule : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ». Gratuité de l’enseignement mais pas de la cantine, me direz-vous ? Mais LFI a réponse à tout. « Dans la majorité des communes, la cantine est payante, ce coût n’est pas toujours proportionnel aux revenus des familles, et il est impossible pour les parents qui travaillent d’assurer eux-mêmes l’organisation des repas de leurs enfants scolarisés ». Et donc, pour les députés LFI, « l’égal accès de l’enfant à l’instruction n’est donc pas, de fait, garanti. » On peut pousser loin le raisonnement jusqu’à envisager d'encaserner les enfants. Quelque part, ça doit s’appeler le communisme. Étrange, du reste, qu’ils n’aient pas poussé le raisonnement jusqu’à la gratuité de l’habillement. Il est vrai qu’ils sont contre l’uniforme à l’école…

Mais tout ça, ça coûte des sous. Et là, les Insoumis ont trouvé la solution comptable idoine, la martingale idéale, genre deux en un. Cette mesure coûterait, selon leur estimation, 6,2 milliards par an ? Que cela ne tienne : transférons (retirons) 6,2 milliards prévus pour l’enseignement privé du premier et second degrés, pour les affecter à une nouvelle ligne de dépense publique appelée « Gratuité de l’école publique », ce qui, au passage, sous-entend avec cet intitulé que les élèves du privé seraient exclus du dispositif de gratuité de la cantine, du transport scolaire, etc.. Ces gens-là ne veulent peut-être pas la guerre civile dans notre pays, comme certains le prétendent, mais, visiblement, ils font tout pour relancer la guerre scolaire. C'est un bon début...

 

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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41 commentaires

  1. Selon l’étude des contribuables associés sur l’école public/privé sous l’angle financier uniquement un élève inscrit dans une école privée coûte en moyenne 30 à 40% moins cher qu’un élève inscrit dans une école publique donc pour alléger le budget, supprimons l’école publique. J’espère que les députés savent compter.

  2. C’est parce que les députés ne font pas leur travail qu’ils votent n’importe quoi, un amendement ça s’étudie, on ne vote pas pour se débarrasser, puis il faut venir à l’assemblée au moins pour les choses importantes. J’ai eu une expérience qui m’a scandalisé, un ami mes demande de lui faire gracieusement un rapport sur ce qui me semble important de réformer en fiscalité pour me dit-il une assos de commerçants, je fais le rapport sur mon papier à entête et dans le rapport il y a des points que je laisse volontairement incomplets pour pouvoir en discuter avec les responsables du syndicat, me faire connaitre et mettre un pied dans la maison, le business c’est ça aussi. Trois ou quatre mois après je vois mon rapport transformé en loi, avec les carences bien sur et personne a cherché à me connaitre ou regarder la réalité de ce que j’avais écrit, pourtant c’est un minimum, un peu comme si vous signiez un contrat sans savoir ce qu’il y a dedans, je demande des explications a mon ami qui me dit faire partie d’une commission avec le ministre de l’époque, je suppose qu’il a recopié mon papier, mis sa signature et c’est parti sans que personne relise ou analyse le rapport. Heureusement depuis c’est devenu deux articles du CGI ça a été étudié et complété. Voilà le travail, alors je ne suis pas surpris que les députés votent n’importe quoi.

  3. La première mission des parents qui ont des enfants c’est de les nourrir et les éduquer . Dans le monde animal c’est la première raison de survie de l’espèce pour pouvoir survivre et de se développer . L’état socialiste est d’une hypocrisie sans nom pour accepter de pareils amendements qui préfigure de l’assistanat a géométrie variable à des fin électorales . LFI sont des radicaux qui sont utiles pour diviser les Français avec la bénédiction du pouvoir en place. La Haine de l’excellence est le fondement de cette société marxiste révolutionnaire qui soumet l’individu par l’assistanat pour mieux le contrôler intellectuellement . Notre pays pourra jamais se développer ainsi que l’individu si celui ci n’est pas confronté à faire des efforts pour devenir autonome. C’est celà l’excellence des écoles privées et des entrepreneurs privés. Ce cancer nous ronge de l’intérieur depuis 1968 et 1981au début on ne ressent pas et puis vient les métastases qui se développent la mort de notre société est proche il va falloir faire de la chirurgie .

  4. Elle est pas belle la vie pour LFI ? La gratuité des repas, des sorties, des manuels, des fournitures… allez-y les enfants, c’est pas cher, « c’est l’état qui paie »… comment vont faire les communes ? Déja qu’avec l’idée géniale de la suppression de la taxe d’habitation (mesure bidon car pour beaucoup elle a été remplacée par une augmentation drastique des impôts locaux) ounlescresponsables bont-ils trouver les moyens de le faire tout simplement ailleurs, mais dans tous les cas TOUJOURS DANS LA POCHE DES FRANCAIS… Après l’école gratuite, la CME, et autre joyeusetés, ça va être repas gratuits… Mélenchon c’est Chritophe Colomb : il est parti sans savoir où il allait, il est arrivé sans savoir où il était, et tout ça avec l’argent des autres…

  5. Je trouve intéressante cette idée de favoriser (enfin !) l’enseignement public plutôt qu’un enseignement privé, séparé , qui devient de plus en plus élitiste, réservé aux catégories sociales aisées (on l’a vu avec l’affaire Stanislas/Oudéa Castera). Après tout puisqu’ils en ont les moyens, ils peuvent payer non ?

  6. Les parents qui placent leurs enfants dans des écoles privées payent leurs impôts comme ceux qui placent leurs enfants dans le public. Ces impôts servent notamment à l’éducation gratuite des enfants, de tous les enfants. Il est donc tout naturel que l’Etat participe au financement de l’éducation des enfants du privé. Il serait anti-constitutionnel de discriminer les parents des enfants du privé sous l’angle d’une inégalité de traitement entre français en matière de financement de l’éducation des enfants.

  7. L’obsession première de la gauche française , depuis la révolution, c’est la lutte contre le cléricalisme, tout ce qui touche de près ou de loin le catholicisme ; ça leur monte à la tête ; c’est leur raison d’exister . Vous vous rendez compte , la culture chrétienne qui a eu pendant plus de 2000 ans une emprise sur les esprits est jalousée et à abattre …

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