Des parcs éoliens condamnés à payer huit millions de dollars pour la mort de plus de 150 aigles aux États-Unis

éoliennes

La société ESI Energy a été condamnée à payer huit millions de dollars pour la mort d’au moins 150 aigles, dont celui représentant l’emblème des États-Unis, le pygargue à tête blanche, dans 50 de ses 154 parcs éoliens, rapporte le New York Times, dans un article cité par Courrier international, ce lundi 11 avril.

L’entreprise américaine avait plaidé coupable pour trois chefs d’accusation de violation de la loi concernant les oiseaux migrateurs, « chacun basé sur la mort documentée d’aigles royaux en raison d’un traumatisme contondant après avoir été percutés par des pales d’éoliennes dans des installations particulières du Wyoming et du Nouveau-Mexique, où ESI n’avait pas demandé les permis nécessaires », détaille le ministère de la Justice des États-Unis dans un communiqué.

Cinq ans de probation

« La société ESI Energy, filiale à 100 % de NextEra Energy Resources, a également été condamnée à cinq ans de probation au cours desquels elle doit mettre en place un plan de gestion des aigles », explique le quotidien de New York. « La société n’a pas pris de mesures pour protéger les aigles ou obtenir les permis nécessaires lorsque des décès d’aigles sont documentés ou prévisibles », assure le ministère de la Justice, avant de poursuivre : « En ne prenant pas ces mesures, ESI a acquis un avantage concurrentiel. »

La présidente de NextEra, Rebecca Kujawa, s’est défendue de ces accusations : « Nous sommes réputés, depuis longtemps et à juste titre, pour notre attachement à la protection de l’environnement et à la mise en œuvre, autour de nos installations, d’une coexistence positive et même bénéfique avec la faune et la flore. Jamais nous n’avons implanté une seule éolienne à un endroit où nous savions qu’un aigle risquait de passer, jamais nous n’avons fait quoi que ce soit qui ait enfreint les lois fédérales. »

Un phénomène connu par les experts

Le New York Times souligne que la mort d’oiseaux par collision dans les pales des éoliennes est un phénomène connu et documenté par les chercheurs depuis plus d’une dizaine d’années. Parmi ces chercheurs, certains réfléchissent à des systèmes pour rendre les équipements moins dangereux pour les volatiles, par exemples des boudins gonflables quand l’un d’entre eux s’approcherait trop près. De jolies perspectives pour les paysages déjà bien enlaidis par les éoliennes… D’autre chercheurs pensent aussi à des « danseuses du vent, comme celle que l’on voit souvent chez les concessionnaires automobiles, pour effrayer les oiseaux », raconte le quotidien américain.

Matthieu Chevallier
Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Bon début mais qui va réellement payer ? : les actionnaires de ESI Energy ou les consommateurs qui vont voir leur facture d’électricité augmenter ?

  2. Cette arnaque aux éoliennes est intolérable ! Des magouilles des pots de vin on connaît l’histoire. Ces trucs immondes sont à interdire en France. Pauvres américains quand on voit Palm Springs ça fait peur. Quand aux aigles et autres oiseaux c’est une honte un scandale. L’amende devrait être bien plus méchante !

  3. Comment peut on en arriver là ? Je souhaite que ces projets éoliens soient complètement abandonnés.

  4. Halte aux éoliennes qui ne rapportent qu’à ceux qui investissent. Le financement est en partie supporté par le contribuable , le consommateur en amont(taxe sur facture) et vu le coût de revient de cette énergie le consommateur paiera encore.
    De plus cela n’a rien d’écologique (métaux rares, millions de tonnes de béton,…) et en plus cela dégrade les paysages alentours! Merci les verts.

  5. Oui, enfin la société n’avait pas demandé les permis nécessaires. Cette justice tordue ne va pas tarder à mettre le vent sur le banc des accusés.

  6. Un citoyen normalement intelligent n’a pas besoins des conseils du cabinet Mackinsey pour savoir que ces éoliennes sont, entre autre, des guillotines à oiseaux et criminelles pour d’autres espèces vivantes ! Et que dire de l’impact sur les populations voisines ? Et que dire de l’impact nocif sur l’écologie lorsque l’on connaît la toxicité et l’impossibilité de recycler les matériaux utilisés pour leur construction ?

  7. Voilà l’image type du nouveau monde de fainéants et d’assistés que l’on retrouve particulièrement en France. Que les Aigles disparaissent n’est pas le vrai problème la seule solution est de toucher du fric. Quelle misérable société mondiale qui n’est capable que de marches blanches et de tirer un maximum de fric sans jamais avoir la compétence de gérer et de régler le problème. Un monde d’escrocs et de fainéants qu’est devenu ce nouveau monde.

    • Personne ne parle de la réhabilitation des sites en fin de vie (20 ans). Sachant que l’installateur provisionne 50 000 € sur un total de l’ordre de 400 à 450 000€ si l’on évacue les masses colossales de béton, le reste sera à charge du propriétaire du terrain qui a accordé cette installation sans en être bien informé. S’il ne peut y faire face, la commune devra compenser. On en reparlera sans doute assez vite!

    • Plus que d’accord avec vous et je crains le pire dans un futur proche, au sujet des éoliennes et de bien d’autres choses.

  8. Il y a une autre solution pour éviter la mort de ces magnifiques rapaces c’est le démantèlement pur et simple de ces moulins à vent qui polluent le paysage, détruit la nature et dont la « rentabilité » est estimée à quelques heures par jour. Le reste du temps on met en branles des centrales à gaz ou à charbon pour palier ce « petit » inconvénient !! Hélas on veut faire pareil chez nous. Macron veut en installer … 60 000 ! Une paille.

  9. MLP veut mettre fin à l’implantation de ces moulins à vent , elle a entièrement raison , d’une part ,peu productive , rendement 25 %, pas si écolo que ça , le recyclage des pales n’est pas assuré. Maintenant Macron veut des parcs en mer . Un KWH qui coute 3X plus que le KWH nucléaire . Les pêcheurs ralent , car l’accès est interdit , ils doivent aller plus loin et quand on voit le prix du gazole ! Près de chez moi 80 machines , hauteur 220m , implantées dans une zone natura 2000 . Un Scandale.

    • et vous avez oublié la pollution générée par la fabrication/installation: en combien d’année ces éoliennes vont avoir un impact positif sur l’environnement???

  10. Les éoliennes qui tuent des oiseaux, dont certains protégés, les centrales électriques charbon ou gaz pour pallier la fermeture de centrales nucléaires, des véhicules électriques dont l’empreinte carbone et les conditions de travail d’extraction de métaux rares sont catastrophiques, … voilà où mène une écologie politique qui n’a rien à voir avec l’écologie scientifique.
    À quand Jadot, Rousseau ou Cohn-Bendit prix Nobel de physique ?

  11. Et pourtant, si j’en crois certains experts, il suffirait de peindre des bandes noires perpendiculaires sur les pales. Ça doit être trop cher. Ou alors ça doit être vilain dans le paysage ?
    Les oiseaux ne peuvent pas voir les pales à leur extrémité qui tourne presque à la vitesse du son par grand vent… peut-être les fabricants pourraient il simplement essayer ? Et vérifier si oui ou non le nombre de décès d’oiseaux par collision avec les éoliennes baisse.

    • Alors: une machine d’offshore (les plus grandes) a des pales de 88 mètres, qui tournent à une vitesse maximale de 15t/mn. Un rapide calcul montre que la périphérie à cette vitesse se déplace à 135m/s. Quelle est la vitesse du son, Monsieur le spécialiste??? pour mémoire, c’est 340m/s.
      Je ne suis pas spécialement pour l’éolien, qui n’est qu’un « mal pour un bien », mais quand on veut attaquer une technique ou un système, il faut de vrais arguments.

  12. Et si on arrêtait tout simplement l’implantation de ces machines à tuer qui ne servent à rien , qui polluent avant , pendant et après utilisation .

  13. Les éoliennes sont placées dans des couloirs géographique où le vent souffle de façon régulière et récurrente. Or, dans certaines régions, ces couloirs sont également utilisés depuis des millénaires par les oiseaux migrateurs qui utilisent ces courants porteurs. Ils sont alors la proie des pales. Des sociétés ornithologiques ont dénoncé ce drame depuis longtemps. Mais rien n’y fait. Bravo les pastèques !

    • Quand un plateau éolien se construit, toutes les études de risques ont été faites, et des appels aux avis de population sont faits, par les développeurs; c’est d’ailleurs pourquoi ils mettent si longtemps à voir le jour quand le projet est lancé (chez moi, on en est au troisième, sur 15 ans, et ce n’est pas encore en construction!). Alors dire que personne n’est écouté est une contre-vérité. On se trompe de débat: l’éolien est une solution d’attente du nucléaire nouvelle génération.

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