[Des lectures pour l’été] Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, 1936
« Autant en emporte le vent est un livre unique, exceptionnel, c’est le roman absolu. » Cette appréciation de l’écrivain Jean-Marie Le Clézio a été largement partagée par les millions de lecteurs de cette somptueuse épopée.
Scarlet O’Hara est le centre du livre. De cette adolescente capricieuse et gâtée, qui fait chavirer les cœurs, sortira une femme d’affaires dure et résolue à tout pour ne plus avoir faim et sauver Tara, la plantation bien-aimée. Car la guerre de Sécession et la défaite du Sud ont plongé ces familles de planteurs dans une misère à laquelle ils n’étaient guère préparés. Beaucoup sombrent quand ils ne sont pas morts dans les combats.
Scarlet se bat, perd deux maris qu’elle n’aimait pas, gagne de l’argent et rêve d’Ashley. Mais le beau cavalier est un homme faible dont Scarlet n’aime au fond que l’apparence. Il est marié à la frêle et lumineuse Melanie qui irradie Atlanta de sa bonté.
Le charme et l’incroyable vitalité de Scarlet séduisent le capitaine Butler. Comme elle, il est dur, égoïste et aime l’argent. Mais il l’aime. Il sera son troisième mari car il est riche. Butler pense qu’il a le temps de se faire aimer de ce cœur sec.
En parcourant ces lignes, certains se demanderont s’il faut vraiment lire ces 1.600 pages (en Folio) alors qu’ils connaissent l’histoire grâce au film. Oui, sans hésiter, car si le film est fidèle et brillant, rien ne peut remplacer la profondeur d’un livre, ses descriptions, ses analyses. De nombreux faits sont ignorés au cinéma, d’autres raccourcis, c’est la loi du genre.
Le talent de Margaret Mitchell est éclatant et elle a donné au monde le plus beau roman qui soit sur la guerre de Sécession et la fin du Sud.
Une seule traduction a longtemps existé, celle d’origine rééditée constamment par Gallimard et Folio en poche. Le livre est maintenant libre de droits et une nouvelle traduction vient de paraître chez Gallmeister. Elle est tout à fait acceptable mais, en ces temps iconoclastes, on peut craindre le pire pour les suivantes. Entreprenez ce voyage inoubliable dans le Sud magnifié par un grand écrivain.
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7 commentaires
Entièrement d ‘ accord avec l ‘ appréciation de JM Le Clézio ;
Une qualité de roman que l ‘ on ne retrouve plus du tout de nos jours ….
Dévoré en trois jours quand j’avais 18 ans, je ne cesse depuis de le relire. L’énergie indomptable de Scarlett m’enchante : jamais vaincue, jamais battue. Les pages sur la guerre de Sécession et surtout sur l’après-guerre, sont bouleversantes. Un roman unique dans la littérature, qu’il faut avoir lu au moins une fois.
Livre superbe qui, je crois, devait avoir une suite que l’auteur n’a pas eu le temps d’écrire. Dans la mesure du possible, il est préférable de lire dans sa version originale.
Quant au film, je le trouve indigeste et soporifique, pourtant j’ai essayé de le regarder plusieurs fois….
Bien sûr, comme la plupart des fois, le film n’est pas à la hauteur du roman, mais il m’a bien plu malgré tout.
Espérons que le wokisme ne va pas plomber ce roman. Il sera sans doute peu étudié au collège ou au lycée, à l’université n’en parlons pas… au cas où cela donnerait envie aux étudiants de le lire.
Ou alors, on aura droit à une traduction modernisée genre : »Oh ! la meuf Scarlet, comment elle te l’a niqué l’autre ! »
Livre magnifique, effectivement, qui nous en apprend beaucoup par rapport au film, sur les personnages bien plus complexes qu’il n’y paraît, sur les moeurs et l’histoire du Sud, sur la politique américaine.
Ainsi qui se souvient qu’à l’époque les Démocrates tenaient le Sud, et défendaient l’esclavagisme?
Excellente idée de le conseiller à lire ou à relire.