Des bracelets à la place des QR codes, Homo festivus est bientôt mûr pour la puce !

Baguage_ornithologique

Bagués comme des pigeons. En Gironde, les bons et les mauvais citoyens se distingueront désormais dans les cafés, terrasses et restaurants par ce bracelet qu’ils pourront arborer fièrement. Pratique, plus besoin de sortir constamment le QR code, les clients fidèles doublement vaccinés n’auront qu’à donner la patte et montrer ce signe distinctif avant de pouvoir s’attabler.

Ainsi, dès mercredi, et en accord avec la préfecture de Gironde, l’UMIH 33 (Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie) va tester la distribution de 20.000 bracelets sur la base du volontariat dans les bars et les restaurants adhérents. Laurent Tournier, le président de l’UMIH 33, justifie son idée lumineuse dans 20 Minutes : « Nous avons des clients qui reviennent plusieurs fois par semaine, voire par jour, dans nos établissements, et devoir redemander dix fois le passe sanitaire au même client, cela commence à devenir vexant pour tout le monde. Résultat : on finit par ne plus contrôler ces clients que l’on connaît bien et qui ont leur passe, mais du coup les autres clients se demandent pourquoi, eux, doivent montrer leur QR code… Cela nous a donné l’idée d’avoir un signe de reconnaissance pour ces clients, avec un bracelet de couleur siglé UMIH 33. »

Manifestement plus soucieux de la différence de traitement entre les vaccinés habitués des lieux et les autres vaccinés, aucune attention à l'inverse n'est portée aux citoyens de seconde zone, déchus de leur droit d’accès aux terrasses et aux cafés. La société de surveillance instaurée et les privations de libertés ne semblent pas rentrer en ligne de mire. Non, l’UMIH 33 se réjouit plutôt de l’accueil favorable des professionnels. « Maintenant, on va voir comment les clients réagissent, mais je pense que ce sera plus facile pour eux d’avoir ce bracelet à usage unique, destiné uniquement aux personnes doublement vaccinées, et qui va permettre de naviguer clairement dans l’ensemble des établissements. »

La distribution de petits bracelets bleus des passagers en gare de Lyon déjà contrôlés avait fait polémique, la semaine dernière. « Jusqu’à quel niveau de soumission et d’humiliation symboliques allons-nous tomber en France ? » relevait cet internaute dans une vidéo vue plus de 38.000 fois.

Et voilà comment, pas à pas, notre Homo festivus s'avère bientôt mûr pour la puce. Une simple question de temps et de conditionnement. Si, attaché à sa liberté de jouir sans entraves, il consent parfaitement à être identifié, fiché et désormais bagué comme un animal, pourquoi pas, dès lors, tatoué ou pucé ? C'est tellement plus pratique qu'un bracelet qui se déchire ! Nul doute qu'au train où vont les choses, la proposition d'un carnet de vaccination sous la peau ne devrait pas tarder à arriver. Encore une folle théorie du complot ? L'AFP révélait, dès décembre 2019, ce qui se tramait pour le monde d'après : « Des ingénieurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont inventé des nanoparticules injectables sous la peau qui émettent une lumière fluorescente invisible à l’œil nu mais visible par un smartphone, et qui pourraient un jour servir à confirmer que la personne a bien été vaccinée. » La machine hygiéniste s'est emballée. Faut-il le répéter, Houellebecq le visionnaire avait raison lorsqu'il nous prévenait : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. »

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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