En 2017, c’était ça, son projet, à Emmanuel Macron : faire de la politique autrement. Cela s’est traduit par exiger une sincérité, une probité et une exemplarité sans faille des responsables publics. Comme la femme de César ne doit pas être soupçonnée, il fallait que ce jeune parti soit irréprochable, d’où l’exigence, pour être candidat estampillé En Marche !, d’un casier judiciaire B2 (celui qui recense les crimes et délits) vierge. Rappelez-vous : les 30 deniers exigés par François Bayrou pour son ralliement étaient une loi de moralisation de la vie publique.

La réaction de Stanislas Guerini montre combien les instances de La République en marche sont sensibles et réactives : à peine Marlène Schiappa interpellée par Jordan Bardella sur la présence d’une candidate voilée sur une photo électorale, il dégaine aussitôt une incompatibilité entre le port d’un signe religieux ostentatoire et les valeurs laïques du parti. La trajectoire du parti a, certes, traversé une zone de turbulence, mais le message est clair : les candidats de La République en marche sont irréprochables, rompez !

Sauf que.

Aujourd’hui, Jérôme Peyrat, maire de La Roque-Gageac, conseiller d’Emmanuel Macron entre mai 2019 et janvier 2020 et, depuis janvier 2021, conseiller politique de La République en marche pour les élections régionales et départementales de 2021, est le candidat qui conduira la liste macronienne en Dordogne sur la liste régionale de Geneviève Darrieussecq, relate Sud Ouest.

Le curriculum vitae de Jérôme Peyrat serait incomplet si n’était portée à la connaissance de chacun sa récente condamnation en correctionnelle, en septembre 2020, pour violence envers son ex-compagne ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours  ( condamnation dont on ignore s’il a fait appel, au moment de la condamnation, il disait "ne pas avoir décidé" ). Les faits ont été commis le 30 décembre 2019. Condamnation certes légère, même très symbolique : une amende minime avec sursis quand le quantum de la peine est au maximum de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. Faits mal établis ? Laxisme ou favoritisme judiciaire ? Les spéculations sont permises, mais en l’absence de connaissance précise du dossier, elles présentent un risque d’erreur non négligeable.

La pauvre Marlène Schiappa, porte-étendard du féminisme macronnien, aura besoin une fois de plus de se décrocher la mâchoire pour avaler un tel python. Elle doit déjà travailler sous les ordres d’un présumé innocent de viol et là, un hiérarque de son parti qu’il conviendrait de planquer sous la moquette est en charge de conduire une liste dans un département. La grande cause nationale du quinquennat a du plomb dans l’aile.

À part L’Humanité, aucun médias subventionné ou ayant pignon sur rue ne relève l’incohérence, l’indécence et l’hypocrisie de cette candidature. Les accointances de Jérôme Peyrat serait-elles une queue de dragon endormi qu’il conviendrait de ne pas piétiner ? La veulerie de certains médias peut sidérer le quidam.

Le rêve est encore permis. Je rêve d’un Hercule qui, devant de telles écuries d’Augias, parviendrait à charrier ailleurs tout ce fumier malodorant. Je rêve d’un nouveau Cicéron capable de déclamer une catilinaire à notre Président failli. « Jusqu’à quand abuseras-tu de notre patience ? »

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14 mai 2021 à 15:18

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