Dans les vapeurs de la rencontre Trump-Macron

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Pour Emmanuel Macron, la mission consistait à se rabibocher avec Donald Trump. Son désir de création d’une armée européenne exprimé sur Europe 1 avait bien énervé le bonhomme. Dans un tweet rageur, le président américain avait fait connaître sa grande désapprobation : « …très insultant, mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'OTAN, que les États-Unis subventionnent largement !" Venir commémorer le 11 Novembre et entendre de telles inepties. Ah, quel accueil !

Le rétropédalage des services présidentiels n’ayant rien donné, il ne restait plus à Emmanuel Macron qu’une seule cartouche : la séduction, le tête-à-tête raccommodeur, le rattrapage par une attitude enamourée. Ce qui fut fait. Hélas, sans résultat. Apposition de la main sur le genou du président américain, puis sur la cuisse avec l’air ému du gars qui retrouve un copain pas vu depuis trente ans. Regard attendri. Peine perdue. Donald restait imperméable aux avances du Français. Grognon il était, grognon il resterait.

Lors de sa visite à la Maison-Blanche, Emmanuel Macron avait déjà montré son aptitude à la diplomatie par le contact physique. À cette époque, le grand blond avec une mèche orange ne semblait par opposé à un flirt sans conséquence. Je t’enlace, tu me prends la main, mais attention, je ne couche pas le premier soir.

À peine revenu en France, le chef de l’État français avait eu des mots qui laissaient entrevoir toute son amertume de ne pas avoir conclu avec son homologue un accord de tacite liaison amicale hors mariage.

Pour cette rencontre de commémoration, l’entreprise de re-séduction s’avérait complexe pour le Président français. Au caractère retors de Donald Trump venait s’ajouter la boulette commise sur Europe 1. Quelques mains caressantes sur la jambe ne pouvaient suffire. Une bouche en cul-de-poule, non plus. La diplomatie internationale progressiste façon « En Marche ! » nécessitait le déploiement de moyens que les services de l’Élysée n’ont pas su mettre en œuvre. Lumières tamisées, coupes de champagne et démarrage du slow de La Boum en milieu de rencontre ont été cruellement absents de l’entrevue. L’intervention d’un ostéopathe pour compléter les esquisses de manipulations sur la jambe du président américain pouvait également contribuer à apaiser les relations franco-américaines. La traductrice en langage des signes a eu beau suggérer à Emmanuel Macron qu’il vienne s’asseoir sur les genoux de Donald Trump, rien n’y a fait. Malgré la gestuelle explicite, le Président français est resté sur une certaine réserve. Timidité ? Manque de professionnalisme ?

En guise d’au revoir, Donald Trump fit procéder à un lâcher de fumée d’échappement sur le couple présidentiel français qui le raccompagnait dans la cour de l’Élysée. Craignant un jet d’huile de vidange, Emmanuel Macron et son épouse se réfugièrent dans le hall du Palais et, après un rapide rinçage, reprirent le cours des cérémonies du 11 Novembre. La création d’un pot d’échappement européen était désormais à l’ordre du jour.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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