Damien Lempereur : « Il faut revenir au peuple, car il y a une crise de la représentativité »
Au matin de la nouvelle grande journée de mobilisation des gilets jaunes du 8 décembre, Damien Lempereur rappelle les propositions de Debout la France, dans un contexte de crise politique et sociale majeure.
Cet après-midi, Nicolas Dupont-Aignan a tenu une conférence de presse en réaction aux déclarations de Christophe Castaner. Ce dernier a déclaré vouloir porter plainte contre Nicolas Dupont-Aignan. Comment la nouvelle a-t-elle été accueillie au sein de Debout la France ?
Nous l’avons accueillie avec surprise. En même temps, c’est assez cohérent avec les manifestations successives auxquelles se livre ce gouvernement. Il a essayé d’instrumentaliser la violence pour discréditer le mouvement des gilets jaunes. Monsieur Castaner se trompe d’adversaire. Je crois qu’il nous a rendu service, d’une certaine façon. Il porte plainte contre un parlementaire qui s’exprime librement dans le cadre de son mandat. Ne ferait-il pas mieux de s’affairer plutôt à garantir l’ordre, à essayer de protéger les gilets jaunes et de ne pas exposer les forces de l’ordre aux casseurs. Rappelons que des casseurs viendront de toute l’Europe à Paris casser pour casser. C’est assez choquant.
La manifestation de demain provoque beaucoup de craintes. Vous avez évoqué que des casseurs viendraient du monde entier pour sévir en France. On a l’impression que cette manifestation sera la manifestation de tous les dangers. Pourtant, Debout la France soutient les manifestants et appelle à manifester…
On a toujours soutenu le mouvement des gilets jaunes, et nous avons toujours expliqué qu’il ne fallait pas venir manifester à Paris. Paris est le lieu où viennent les casseurs. Venir manifester à Paris et être mêlé aux casseurs donne du grain à moudre à ceux qui veulent utiliser la violence pour discréditer le mouvement.
Pour demain, nous demandons à ceux qui se sentent proches de nous et qui sont également proches des gilets jaunes de ne pas venir à Paris. Il faut, bien entendu, que la police puisse faire son travail. D’une certaine manière, nous appelons au calme et à la responsabilité. Pour autant, nous soutenons un mouvement que nous avons soutenu dès les premiers moments. Ce n’est pas incompatible.
Ces deux derniers jours, on a senti le gouvernement et la majorité assez fébriles face au Sénat et à l’Assemblée nationale. Dans quel état d’esprit est la classe politique française ?
Je pense qu’Édouard Philippe, le Premier ministre, est très fatigué et usé. Il sent que le président de la République va peut-être l’utiliser comme un fusible. Le ministre de l’Intérieur est, à mon sens, complètement dépassé. Il a fait preuve soit d’incompétence, soit d’inconscience en laissant la violence se développer le 1er décembre dernier notamment.
On a une classe politique au pouvoir complètement dépassée par les événements. Elle n’a pas pris la mesure de ce qui se passait réellement dans le pays. Il faut arrêter de raisonner en termes de partis politiques et de réponses politiciennes.
La gauche a déposé, aujourd’hui, une motion de censure. C’est totalement hors sujet. C’est de la politique à l’ancienne. Il faut maintenant revenir au peuple avec plus de démocratie directe.
Il y a une crise de la représentativité. Je pense que la plupart des hommes politiques n’ont pas compris qu’ils étaient discrédités et qu’il fallait réfléchir à une nouvelle façon de faire de la politique plus en lien avec les citoyens. C’est le sens des propositions de Debout la France en faveur, notamment, de la démocratie directe avec des référendums d’initiative populaire.
La question du pacte de Marrakech agite beaucoup de gilets jaunes, à juste titre. On demande un grand référendum sur l’immigration. Il faudra aussi un référendum sur les questions fiscales. Bref, il faut revenir au peuple, à la cause du peuple.
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