Cumul des mandats : les Insoumis pris à leur propre piège ?

autain

S’il est parfaitement louable de vouloir changer le monde, surtout quand on fait de la politique, il est autrement plus difficile d’en faire de même de ses mauvaises habitudes, tel que les élus de La France insoumise sont aujourd’hui en train de le démontrer.

Ainsi, les quatre mélenchonistes élus au conseil régional d’Île-de-France rechignent-ils à abandonner leurs postes respectifs pour cause de cumul de mandats. Notons que nous n’avons pas exactement à faire à des sans-grade ou des soldats de l’ombre, s’agissant de Clémentine Autain (l’une des égéries de LFI), Sophia Chikirou (qu’on a longtemps donnée pour être très proche du Líder Mínimo), de Raquel Garrido (compagne d’Alexis Corbière, l’un des bras droits du même Líder) et de Paul Vannier (l’un des espoirs du mouvement en question), tous quatre élus députés en juin dernier. Mais si nous sommes manifestement entre personnes de bonne compagnie, la base de semble pas l’entendre de cette oreille. Bref, place aux jeunes et aux moins capés !

Seulement voilà, ce « quarteron de généraux et de suffragettes en retraite », pour paraphraser le général de Gaulle à propos d’autres « insoumis » – ceux du putsch d'Alger –, tient bon sur ses barricades, à en croire Paul Vannier : « Si nous démissionnons tous les quatre, notre groupe passera de dix à six élus. Or, la barre pour constituer un groupe est de sept élus. » Est-ce à dire que la gauche n’existera plus en cette enceinte ? Non, EELV, PS et PCF seront toujours là, pouvant à eux trois continuer à former un groupe constitué ; mais lequel serait enfin débarrassé de la tutelle de LFI. Ce que confirme Le Figaro de ce 13 octobre : « Paul Vannier, en charge des négociations, souhaiterait la "création d’un seul groupe commun à toutes les forces de la NUPES". Mais ses partenaires communistes, ainsi que leurs collègues écologistes et socialistes, semblent prendre leur temps pour réfléchir. » En un mot comme en cent, les négociations ne sont pas près d’aboutir.

Ce, d’autant plus que nos quatre élus sur un possible départ se gardent bien de communiquer sur les raisons de leur entêtement, sachant qu’en cas de démission, ceux qui prendront leur place seront, une fois encore, communistes, écologistes, socialistes ; mais pas mélenchonistes. Plus primordial que la lutte des classes : celle des places, en d’autres termes.

Tortueux comme peuvent l’être les trotskistes, nos quatre trublions n’ont donc pas hésité à proposer que ce jeu de chaises musicales se fasse au profit de l’impétrant LFI le mieux placé. Inutile de préciser que cette demande demeure pour l’instant lettre morte…

Histoire d’enrober la pilule et de glisser la poussière sous le tapis, Clémentine Autain et Raquel Garrido font savoir que leurs indemnités de conseillères régionales sont méticuleusement reversées, pour l’une au parti et vers des « œuvres » pour l’autre. « Des caisses de grève », tient à préciser madame Corbière. On se doutait bien que cet argent issu de la poche du contribuable n’était pas destiné à renflouer celles des orphelins de policiers tombés en mission. Pour anodine qu’elle puisse être, cette anecdote n’est pas moins révélatrice de la nature humaine, peut-être plus dure à changer que ce monde évoqué au début de ces lignes.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

17 commentaires

  1. LFI parti politique à supprimer d’urgence , pour violence envers la France et les Français , manipulation des minorités musulmanes , cumul de mandats et racisme anti blancs et chrétiens !

  2. LFI est constamment pris à ses propres pièges.  » faites ce que dit mais ne faires pas ce que je fais » Le cumul est interdit, point, ils remboursent, le contribuable saura bien de lui-même reverser à des « œuvres ». On est jamais mieux servi que par soi-même.

  3. Mais que font les entités suprêmes pour faire respecter la loi… depui le mois de juin…
    Il est vrai qu’il faut préserver la récente alliance entre le parti d’état et celui d’extrême gauche !

  4. L sinsoumis suivent leur chef ainsi que les grévistes de la cgt…tous à plus de 5000 euros net par mois….Alors ils n’en sont pas à un cumul près…pour eux bien entendu.

  5. Il est temps pour la droite de profiter de ces situations anormales et d’en faire un prétexte pour pousser à la suppression pure et simple de cette loi sur le cumul.
    On voit les dégats qu’elle fait en éloignant les députés de la France profonde (ce qui n’était pas le cas avant).
    Surtout qu’on a déjà eu le précédent Le Drian (restant ministre après avoir été élu président de région)

  6. Bonjour Mais il faut bien garder un poste de secours en cas de dissolution n’étant pas sûr d’être réélu

  7. Ce qui est bon pour moi , pour conserver mes petits privilèges ,est grave et indécent chez le voisin .Voilà bien le raisonnement de ces gauchos .

  8. Sur bien des sujets LFI et affiliés appliquent des règles différentes selon qu’il s’agit d’eux-mêmes ou des autres.

  9. Mais bien sûr, élus par l’immigration ils peuvent cumuler, rien à voir avec un code électoral franchouillard, voyons!

  10. Ho la la . LFI aurait-elle des us et coutumes « d’extrême -droâte » ?
    Ces gens sont pitoyables et misérables.

  11. Mélanchon n’a jamais travaillé. Il n’été qu’un politicien toute sa vie et qui lui a permis de se constituer un joli petit patrimoine immobilier. Il devrait être à la retraite depuis au moins dix ans. Le  » faites ce que je dis mais pas ce que je fais » règne à LFI. il ny a pas de raison pour que les cadres du mouvement n’agissent pas de même.

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