[Coupe d’Afrique des nations] Victoire rimera-t-elle encore avec désordre ?

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La 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des nations de football bat son plein, en Côte d’Ivoire. Commencée le 13 janvier, elle prendra fin le 11 février avec la finale. Cette coupe n’en finit pas de créer la surprise avec l’élimination des têtes d’affiche, en phase de poules ou en huitièmes de finale. Le Sénégal, tenant du titre, le Maroc qui avait atteint le dernier carré à la dernière Coupe du monde et l’Algérie, victorieuse en 2019, ont été sortis par des équipes sur qui peu de monde aurait parié.

C’est cette élimination prématurée des pays maghrébins, très représentés et manifestes en France, qui a permis d’éviter des incidents, des destructions du mobilier urbain, des incendies de voitures. Les commerçants, les banques, les bijoutiers et les automobilistes peuvent donc se rassurer. On devrait les laisser tranquilles, cette année.

283 interpellations en France en 2019

En effet, la France est habituée à subir les violences et le vacarme de binationaux maghrébins lorsque leur équipe de foot triomphe à la CAN. L’édition 2019 qui avait vu le sacre de l’Algérie avait laissé des stigmates. La demi-finale opposant l’Algérie et le Nigeria s’était soldée par une victoire à l’arraché des Algériens, qui n’avaient pas manqué d’exprimer leur liesse dans les rues. Celle-ci s’était traduite en débordements dans des villes comme Paris, Lyon et Marseille, avec 282 interpellations ! Avec le concours de casseurs, des commerces avaient été saccagés et des dizaines de voitures brûlées. Des policiers et gendarmes avaient été blessés et des touristes et des habitants avaient dû s’enfuir face aux violences.

L’édition 2024 n’est pas encore vraiment comparable, puisque le coup d’envoi de la petite et de la grande finale n’a pas encore été donné. Il faudra attendre le soir du samedi 10 et du dimanche 11 février. Chacune des finales verra s’opposer un pays francophone et un pays anglophone. La République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud, puis la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Les deux pays francophones ont une représentativité non négligeable dans la population française et des débordements sont à envisager.

800 millions de téléspectateurs

Sans compter les nombreux débordements sur place en Côte d’Ivoire, un événement indésirable est à déplorer en France. À l’issue de la victoire de la Côte d’Ivoire sur le Mali, le samedi 3 février, un supporter a multiplié les embardées au volant d’une berline dans les rues parisiennes au milieu d’une circulation dense. Trois policiers ont alors surgi, se sont dirigés vers lui et l’un d'eux a pointé son arme sur le chauffard. Les passagers ont tenté de discuter avec les policiers. Très rapidement, le policier a rangé son arme. La préfecture de police a regretté que la joie provoquée par une victoire ait entraîné un comportement dangereux. Elle a déclaré que le conducteur avait été interpellé pour rodéo urbain.

Les risques de répercussions négatives en France sont à mettre en perspective avec l’explosion de l’audience qui augmente la chambre d’écho de la compétition. Selon la CAF, Confédération africaine de football, l’audience de la CAN devrait augmenter de 50 % depuis l’édition 2021, passant ainsi de 500 millions à 800 millions de téléspectateurs ! Sans être alarmiste, il conviendra donc d’être vigilant ce week-end.

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Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

10 commentaires

  1. Peut-on raisonnablement penser que la violence des supporters subsahariens, si violence il y aura, sera plus festive et moins vandale que celle qu’auraient réservée les supporters d’Afrique du Nord en cas de victoire d’une équipe de leur pays ? Raisonnablement, je dis oui !

  2. Et là, pour ces gentils supporters y a t’il condamnation avec prison pour les violences et dégâts occasionnés… Ben non, ils sont du bon côté…

    • Une pub mettant en scène des mannequins africains me semble être une pub discriminante pour la population indigène…

  3. Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent , certains se manifestent par des violences , de la casse . Il faudrait interdire le public sur place , dans un premier temps et si cela ne suffit pas supprimer ces compétitions .

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