Campagnes TV s’en va, il nous reste le pire sur notre écran…

campagnes-tv

Pendant que certains grimaient leur progéniture en Jack l’Éventreur ou en Dracula prépubères pour fêter Halloween, une triste et discrète nouvelle s’abattait sur le paysage audiovisuel français, déjà passablement éprouvé, notamment depuis l’arrivée de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions, armée de son jeunisme branché : Campagnes TV arrêtait définitivement ses programmes, nouveau coup porté à la ruralité dans ce monde hors-sol, qui nous abreuve pourtant de ses messages écologiques.

Nous espérons que vous avez eu autant de plaisir à découvrir nos programmes que nous avons eu à vous les proposer.
Merci à tous ceux et celles qui partagèrent cette belle aventure, construite autour des femmes, des hommes et de leurs terres qui chaque jour nous rappellent ce bel adage de Voltaire : Il faut cultiver son jardin !

 

indiquait, en forme d’adieu, un bref et digne communiqué de la chaîne.

Campagnes TV, c’était l’antithèse de la suffisance parisienne d’un Yann Barthès ou de la vulgarité décomplexée d’un Cyril Hanouna, toutes choses qu’on nous assène à longueur d’antenne.

"Entièrement dédiée au monde rural et à ses problématiques", Campagnes TV était "la première chaîne en France d’information et de divertissement, proche des gens, vivante et incarnée, au contact du monde réel, qui fait découvrir ou redécouvrir la campagne", comme elle l’expliquait fort justement dans sa présentation, sur son site Internet.

Les programmes diffusés par cette chaîne nous faisaient découvrir, ou redécouvrir, ce terroir auquel nous attachons, pour la plupart, une grande importance. Pour preuve, ici-même, dans les colonnes de Boulevard Voltaire, nombreux furent les lecteurs des articles « Douce France » publiés cet été, aujourd’hui réunis en un volume vendu au profit de SOS Chrétiens d’Orient.

On se souviendra des émissions telles que « 1.000 pays en un », « Ma vie d’agricultrice », « Ma vie d’agriculteur », sans oublier « Détours de Mob », où François Skyvington, sur sa mobylette orange, parcourait les routes de France – et quelquefois d’ailleurs – à la rencontre de personnages hauts en couleur exprimant si bien leur attachement à une région.

Grâce à ces programmes – faits maison ou achetés –, on soufflait un peu, on prenait un bol d’air par procuration. Surtout, on venait se rassurer, se dire que tout n’était pas fichu, que les villes tentaculaires – selon Émile Verhaeren – et l’agressivité d’une société du déracinement n’avaient pas encore calciné tous nos espoirs. Il restait, chez nous, des espaces encore vierges de cette folie mondialiste.

Pour autant qu’ils font vivre, les espoirs ne sont pas toujours couronnés de succès. Malgré une pétition lancée pour sauver la chaîne, Campagnes TV s’en est allée, sur la pointe des pieds, tandis que continueront de claironner longtemps ces faiseurs de vide, et moralistes par-dessus le marché, qui peuplent le petit écran. C’est l’époque qui veut ça, sans nous demander notre avis, à nous autres les amoureux de la terre.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois