Batailles d’idées : Le « racisme » hallucinatoire ? Parlons-en !
Les criminologues ont pour boussole le Code pénal, qui réprime bien sûr le racisme en son sens original : décréter une race humaine supérieure, s'arroger le droit de dominer les autres. Or, préoccupant dérapage, ce racisme d'origine devient, à mesure où une société individualiste sombre dans le ressentiment personnel, la nébuleuse de toutes les discriminations. Hier pleuraient ainsi, en victimes exigeant justice, les porteurs de... taches de rousseur. Bientôt, sans doute, les affligés de cors au pied empliront de leurs plaintes les "réseaux sociaux".
Cela pourrait faire rire, mais est en fait dangereux, en tant qu'actuelle version de la légende du berger qui criait "au loup !" Pour le meilleur et pour le pire, les États-Unis reflètent notre possible avenir - voyons donc ce qui s'y passe, en matière de "racisme" et de discriminations. Chaque jour, désormais, en un constant affolement des médias et réseaux sociaux, l'opinion y est bousculée par des offenses aux bienséances du jour - dont nombre d'inventions d'esprits fragiles ou de cyniques profiteurs.
Acteur de séries télévisées, Jussie Smollett est métis et openly gay (homosexuel avéré). En janvier passé, il se dit victime d'une agression dans son quartier de Chicago. Des Blancs aux casquettes Make America Great Again - slogan de Donald Trump - l'abreuvent d'injures racistes et homophobes, lui passent une code au cou (genre lynchage du Ku Klux Klan), le tabassent et l'aspergent d'eau de javel. Ayant aussi reçu une lettre d'analogues injures, Smollett, visage marqué de coups, crie au "crime de haine".
Déchaînement ! Deux candidats démocrates à la future présidentielle, médias, show-biz, mannequins : tous en mode intolérable-inadmissible-insupportable. Et, bien sûr, ce serait le cas si l'agression était avérée. Or, la responsable (noire) du parquet de l'Illinois, le chef (noir) de la police de Chicago, le juge (noir) chargé de l'enquête condamnent vite une "méprisable et odieuse mascarade". Smollett risque trois ans de prison - cinq si l'affaire vire au crime fédéral.
Loin d'être un cas isolé, ces provocations se multiplient aux États-Unis. Dans les semaines suivant l'élection de Donald Trump :
- Une église noire du Mississippi est incendiée, façon Ku Klux Klan. Angoisse nationale. L'incendiaire est un des paroissiens.
- À Ann Arbor (Michigan), une musulmane clame que des Blancs pro-Trump l'ont menacée de la brûler si elle n'ôtait pas son hijab. Tempête médiatique. L'attaque est fictive.
- Dans l'Indiana, un temple est couvert de graffitis homophobes et de svastikas. Séisme médiatique. L'acte provocateur est le fait de l'openly gay organiste de l'église.
- Dans le métro de New York, Yasmin S., 18 ans se fait arracher son hijab au cri de "Vive Trump". Émoi, manifestations, longue et coûteuse enquête. Affaire bidon, encore.
Faut-il hausser les épaules face aux affligeants actes d'abrutis ? Non, dit le chef de la police de Chicago, qui déplore le temps passé à ces enquêtes, l'argent dépensé, les policiers mobilisés, aux dépens des crimes et criminels réels. D'où des morts, des blessés et braquages en plus. Et de la drogue empoisonnant plus encore la jeunesse.
Passons à la France et aux récents - eux, réels - actes antisémites. Là, le problème est aussi grave mais différent. Médias et instances communautaires accusent sans cesse la droite nationale d'actes tous commis par des djihadistes, des voyous issus de l'immigration ou des terroristes du Moyen-Orient, frappant sur notre sol de totaux innocents.
Or, cette confusion est dangereuse, d'abord pour les Juifs de France :
- Parfois égarés par leurs propres ministres, combien de fausses pistes des magistrats ou policiers ont-ils suivies, retardant ainsi l'arrestation d'antisémites, libres de récidiver ?
- Combien de Juifs de France ont-ils été menacés, ou pire, par des individus sûrs de leur impunité - magistrats et policiers s'abstenant d'enquêter sur eux ?
France : attentats ou actes visant des Juifs ou des Israéliens
Date | Acte accompli | Culpabilité réelle |
Décembre 2018 | Profanation du cimetière juif de Herrlisheim | Enquête en cours |
Février 2015 | Profanation du cimetière juif de Sarre-Union | Jeunes crétins, dont l'un se dit "antifasciste" |
Janvier 2015 | Hyper Cacher, porte de Vincennes, prise d'otages et massacre - 4 morts | Islamiste issu de l'immigration africaine |
Décembre 2014 | Jeune couple juif séquestré-maltraité à Créteil | Voyous maghrébins |
Septembre 2012 | Épicerie Naouri à Sarcelles, jet de grenades | Convertis à l'islam radical |
Mars 2012 | Collège Ozar-Hatorah, Toulouse, massacre, 4 morts | Islamiste maghrébin |
Septembre 2009 | Ecole juive de Marseille, jet d'engins incendiaires | Adolescents débiles |
Janvier 2009 | Synagogue de Toulouse : voiture-bélier en flammes | Pas d'arrestation, "contexte du Proche-Orient" évoqué |
Janvier 2006 | Enlèvement et assassinat de Ilan Halimi | gang de voyous issus de l'immigration africaine |
Novembre 2003 | École juive de Gagny (93) : incendie criminel | Pas d'arrestation |
Avril 2002 | Synagogue Or-Aviv, Marseille, incendie criminel | Pas d'arrestation, "contexte du Proche-Orient" évoqué |
Décembre 2001 | Incendie à l'école Ozar-Hatorah, Créteil | Pas d'arrestation |
Septembre 1995 | École Na'halat-Moché de Villeurbanne, 14 blessés | Groupe islamique armé algérien |
Mai 1990 | Profanation morbide du cimetière de Carpentras | Skinheads alcooliques |
Mars 1985 | Bombe au cinéma Rivoli, Paris, lors du Festival du cinéma juif, 18 blessés | Extrémistes palestiniens ou libanais |
Septembre 1982 | Diplomates israéliens blessés - explosion d'une voiture piégée, Paris XVII | Extrémistes palestiniens ou libanais |
Août 1982 | Restaurant juif de la rue des Rosiers, Paris - 6 morts, 22 blessés | Extrémistes palestiniens (Abou Nidal) |
Avril 1982 | Yacov Barsimantov, diplomate israélien, assassiné à Paris XV | Extrémistes palestiniens ou libanais |
Octobre 1980 | Synagogue, rue Copernic, Paris, attentat à la bombe, 4 morts, 10 blessés | Extrémistes palestiniens ou libanais |
Mars 1979 | Attentat visant un foyer juif, rue Médicis, Paris VI, 33 blessés | Extrémistes palestiniens ou libanais |
Mai 1978 | Aéroport d'Orly : rafales à l'embarquement d'un vol El Al, 4 morts, 5 blessés | Extrémistes libanais |
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