Bassine de Sainte Soline : sous les Romains, nos zadistes auraient-ils manifesté contre le Pont du Gard ?

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Au risque de bassiner les antifas et les écolos pastèques, et pour venir en appui de l'excellent article de Marc Baudriller à propos de la manif anti-bassines dans les Deux-Sèvres, me voilà en plongée dans mon passé de syndicaliste agricole à la FNSEA.

En effet, je me souviens encore de mes combats au sujet de projets consistant à pallier le manque d'eau dans nos terres méditerranéennes, lorsque j'étais responsable des questions hydrauliques à la chambre d'agriculture du Gard. C'était il y a plus de 35 ans et déjà les mêmes causes produisaient les mêmes effets. Une alliance objective entre une gauche prête à tout pour gagner les élections, quitte à sacrifier l'intérêt général, et une écologie radicale qui voudrait nous faire vivre comme notre ancêtre Cro-magnon, faisait capoter toute construction susceptible de retenir l'eau en période de forte pluviométrie. Le barrage de La Borie fit les frais de cette alliance scélérate et l'agriculture intensive de la Gardonnenque fut désignée comme bouc émissaire.

Pourtant, les communes manquaient, elles aussi, cruellement d'eau pour faire face à l'augmentation exponentielle de la consommation des ménages et les maires, pas très courageusement, se cachaient derrière les agriculteurs pour répondre à la faiblesse de leurs ressources en eau. Si, moralement, il est inacceptable, pour nos populations écologistes d'opérette, qu'un agriculteur assure une récolte et un revenu décent grâce à l'eau d'irrigation, alors qu'en est-il d'une commune qui arrose son stade de football grâce à un barrage situé dans sa région ?

Face à ce problème majeur que représente la gestion de l'eau, dans une période où le changement climatique nous place dans une situation d'urgence, faute d'avoir anticipé, nos gouvernants ont fait le choix de ne plus faire respecter l'État de droit et laissent l'extrême gauche anéantir des décisions prises dans des conditions parfaitement démocratiques. D'un côté, cet État faible dissout Génération identitaire, un rassemblement d'« extrême » droite qui a pour seuls défauts d'aimer la France et de faire de l'agit-prop, et de l'autre, ce même État est complaisant avec des groupuscules d'extrême gauche, tels des zadistes, qui agissent dans la violence la plus totale contre l'État de droit. On parle tout de même de 61 gendarmes blessés durant cette manifestation ! Et Jean-Luc Mélenchon qui parle de « manif pacifique » sur Twitter...

En remontant le temps et les cours d'eau, me revient en mémoire cet argument phare des opposants au barrage de La Borie (il y a plus de 35 ans) : « Ce n'est plus le temps des grands barrage, il faut aujourd'hui construire des retenues collinaires. » Force est de constater que, du barrage de La Borie en passant par la retenue de Sivens et en terminant par la bassine de Sainte-Soline, aucun projet ne satisfait nos écologistes radicaux. Qu'en sera-t-il demain pour la mare à canard ?

Et pour en finir avec mon passé - le lecteur me pardonne -, il me revient à l'esprit la photo de notre équipe, qui se présentait aux élections de la chambre d'agriculture du Gard. Elle fut prise devant le chef-d'œuvre romain, le pont du Gard, un aqueduc qui acheminait l'eau de la vallée de l'Eure (Uzès) à Nîmes. Comme quoi la gestion des ressources en eau ne date pas d'aujourd'hui ! Nos olibrius zadistes, transportés à l'époque romaine, auraient-ils manifesté contre le projet du pont du Gard ? Et auraient-ils connu la même mansuétude de la part de la République romaine ?

Vos commentaires

37 commentaires

  1. L’état de la France me préoccupe autrement plus que l’urgence climatique , qui lui , continue son cycle naturel , période de réchauffement , période glaciaire qui d’après les vrais climatologues a toujours existé sauf pour le Giec politique .

  2. Excellent article, gâché par une allégeance à la doxa : « dans une période où le changement climatique nous place dans une situation d’urgence, » Je n’ai pas les mêmes yeux que vous, et j’ai beau les écarquiller je ne distingue toujours aucune urgence. Rappelons (pour les nuls?) que la climatologie se mesure en millénaires, voire en millions d’années, et que nos aléas météorologiques annuels la laissent absolument indifférente.

    • Je place l’urgence dans le fait que nous n’anticipons pas les sécheresses qui s’aggravent avec le réchauffement climatique. Ce dernier est certainement beaucoup plus faible que celui inventé par le GIEC, mais il existe, et bâtir des infrastructures hydrauliques pour retenir ou stoker l’eau devaient être une priorité dans les décennies qui nous précèdent. J’aurai donc du dire: <>.

  3. Ils auraient été enrôlés de force pour construire la bassine de rétention ou autres travaux….
    20 millions de français à la Révolution Française, plus de 60 millions maintenant, et le double c a d 120 millions avec les touristes, ceux qui traversent et cohabitent, et les immigrés dont on ne doit plus exactement savoir le nombre avec les illégaux…Donc bien du monde à alimenter, désoiffer, doucher….Sans compter que si l’on veut plus d’agriculture pour alimenter, c a d moins faire venir d’ailleurs, c a d être écologique, il faut plus d’eau, et comme nous sommes en période sécheresse, un lac de plus ou de moins ne changera pas la face du Monde….Allez ouste ! ! !

  4. En parlant de Romains; l’autre jour un reportage TV très intéressant sur un village du sud qui a fait construire une « retenue d’eau » telle que les faisaient les Romains.
    En bas d’une pente créer une retenue remplie de pouzzolane et recouverte d’un légère végétation afin de maintenir l’eau hors évaporation.
    A méditer

  5. @michel Prade
    dans mon commentaire , je ne dis pas que ‘irrigation doit être totalement stoppée , Mais concernant ces bassines , d’une part le financement est à 75 % effectué avec de l’argent public et ces bassines ne profitent qu’à un petit nombre d’agriculteurs . Le maïs nécessite de l’eau à une époque ou lle est la plus rare , contrairement à d’autres cultures comme le tournesol et autres. Vous parlez de l’irrigation de culture maraichère , mais celle ci est effectuée au goute à goute contrairement aux canons à eau utilisés pour les maïs . Canons , qui même si ils arrosent désormais pendant les heures les moins chaudes , sont responsables d’une évaporation importante . L’abaissement du niveau des nappes phréatiques entrainent des mouvements de sol , responsables de la fissuration d’un grand nombre de maisons . Je vous invite à lire les articles publiés par le journal :  » La Nouvelle République » , journal des deux Sèvres , là où vont être implantées ces bassines . Des centaines de propriétaires victimes de ce problème . Ces propriétaires n’ont pas le même pouvoir d’influence que la FNSEA … Utilisation des eaux usées la France , comme d’habitude est en queue de peloton 0,2 % , Espagne 8 % , Italie 12 % ( source Assemblée nationale) Donc avant de faire ces méga Bassines , il faudrait peut être penser à utiliser les eaux usées.
    PS: je suis golfeur , des golfs comme Royan , Ile d’Oléron utilisent des eaux recyclées. Les Golfs génèrent aussi de l’emploi …. Les autres golfs , n’arrosent que les greens et les départs , soit moitié moins de surface qu’un terrain de Foot ….

  6. Les bassines de Poitou-Charentes n.ont pas grand’chose à voir avec le Pont du Gard, ni même avec des barrages.
    Ces bassines ne sont pas non.plus des retenues collinzires, puisque pas remplies par ruissellement grabataire, mais par pompage dans les nappes.
    Ce n’est pas non.plus d’intérêt collectif, mais une privatisation de cette eau mise de côté pour les proprios des bassines, pour des usages privatifs, bien que financées par l’ensemble de la population.
    La géologie, la météo, l’hydrologie du pourtour méditerranéen n’ont rien de commun avec le Poitou-Charentes.
    La répartition de l’eau d’irrigation entre les utilisateurs et selon des priorités d’usage est un préalable.

    • La priorité, il me semble, devrait revenir aux agriculteurs. Mais le mépris affiché pour les agriculteurs et les accuser de maux dont vous chérissez la cause, à savoir se nourrir au moindre coût et privilégier la grande distribution, à conduit l’agriculture dans une impasse. Il faut maintenant toujours produire plus pour produire moins cher. C’est la raison qui m’a fait jeter l’éponge. Et si l’on continue sur cette voie, nous iront vers une agriculture de marginaux, incapables de faire face aux besoins de masse et qui induiront des importations massives.

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