On la savait toxique pour nos poumons et pour nos nerfs, mais on découvre qu’Anne Hidalgo, dite "Notre-Drame de Paris", l’est plus encore pour notre porte-monnaie. Ce n’est pas l’opposition municipale qui le dit mais une de ses proches : Myriam Métais, la conseillère chargée du Budget, des Affaires financières et des Marchés publics.

À lire les extraits du rapport que cette dame a envoyé au maire et qui a été aimablement communiqué au Figaro, non seulement Anne Hidalgo a endetté les Parisiens à hauteur de sept milliards d’euros en seulement quatre ans de mandat, mais la charge de cette dette (comme pour l’État, d’ailleurs) risque d’entraîner la ville vers le grand plongeon à l’horizon 2020. Et comme il est peu probable, vu sa cote, que l’actuel maire de Paris rempile, ce sera un cadeau salement empoisonné pour son successeur !

La mise en garde de madame Métais est sans détours : "En effet, même en contenant notre taux d’endettement à 85 % et notre dette à sept milliards d’euros, nous aurons au-delà de 2020 deux contraintes à assumer", écrit-elle. "En fonctionnement, dans les conditions actuelles favorables du marché, le niveau d’emprunt prévu d’ici la fin de la mandature va en effet avoir pour effet d’augmenter, à partir de 2021, à 150 millions d’euros par an en moyenne la charge des intérêts (contre 100 à 120 millions en 2017-18). En investissement, surtout, le remboursement des annuités d’emprunt passera à près de 300 millions d’euros dès 2021 contre 200 millions par an depuis 2014 et atteindra même 300 à 400 millions d’euros en 2030/2040."

Et dire qu’il y en a qui se battent pour avoir la place…

Ben oui, parce que "les conditions favorables du marché", comme dit cette dame, c’est-à-dire des taux d’intérêt quasi nuls, ça ne va sûrement pas durer toujours. Et puis, surtout, il y a la baisse des recettes, sans compter les fiascos à répétition et les initiatives "époustouflifiantes" de notre maire, gadgets écolo-subversifs et autres pissotières-jardinières de plein air.

Les Parisiens seront, ainsi, heureux d’apprendre que, dans leur ville où désormais l’on "grouille" littéralement – "Paris est une spécificité, l’une des villes les plus denses au monde, comparable à des métropoles de pays en voie de développement comme Bombay", confie une spécialiste au Point –, on compte sur les amendes de stationnement pour renflouer les caisses. Seulement voilà, bien que la capitale soit "la ville la plus verbalisée de France", madame le maire s’est pris les pieds dans la machine à sous. On se souvient, ainsi, du scandale des faux contrôles de stationnement, au printemps dernier, lorsqu’il est apparu que les agents de Streeteo, pour certains sans permis, non assermentés, roulant au cannabis voire mieux si affinités, verbalisaient illégalement les automobilistes. On ne sait toujours pas si le contrat entre la mairie et Streeteo a été dénoncé, entraînant la ville dans des procédures coûteuses, mais il est certain que les milliers de contrôles de stationnement fictifs ont été annulés, grevant d’autant les recettes espérées pour la municipalité.

Résultat : un manque à "gagner" de cent millions d’euros dans le budget 2018. Une goutte d’eau dans l’océan des approximations…

En langue de bois labellisée ENA, madame Métais met le maire en garde : "La conjugaison du ressaut des remboursements d’emprunts à partir de 2021 et du solde de l’exécution du Programme d’investissement de la mandature actuel estimé à un milliard d’euros nous invitent à être très vigilants en fonctionnement et en investissement en exécution 2018 et au budget prévisionnel 2019 en vue de la prochaine mandature dans le contexte qui plus est de forte incertitude sur les ressources fiscales des collectivités."

En langage vernaculaire, ça signifie qu’il va falloir mettre un frein à la mégalomanie municipale. Hélas, on sait que la course à la réélection est le temps des promesses qui n’engagent… etc.

6856 vues

19 novembre 2018 à 14:00

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.