Pour son prochain voyage dans l'espace, Thomas Pesquet ne sera pas seul. Par ses déclarations au micro de Jean-Jacques Bourdin, Audrey Pulvar a démontré son aptitude à l'apesanteur. Ce n'est pas une femme politique que le journaliste reçoit, mais une cosmonaute de la gauche. Déjà très peu reliée à la Terre. Son entraînement est intensif.

Dans un premier vol d'essai, à la question de savoir pourquoi le vote populaire s'est tourné vers le Rassemblement national, Audrey Pulvar explique qu'il s'agit des effets du réchauffement climatique : « Je pense surtout que ce qui se passe avec le vote des extrêmes et l'abstention, c'est la traduction concrète des effets du réchauffement climatique. »

Jean-Jacques Bourdin admire la figure de style. Souffrant d'un excès de chaleur, l'électeur se précipite sur le bulletin rafraîchissant de Marine Le Pen, qui agit alors à la manière d'un climatiseur. Certains s'en servent comme éventail. Il y a deux écoles.

Le plus drôle de l'affaire est la déclaration préalable d'Audrey Pulvar estimant que « la gauche n'a pas réussi à continuer à parler au quotidien des Françaises et des Français de leurs difficultés ». Son propos arrive ainsi à point nommé pour illustrer la rupture dont elle parle. Mais modérons les moqueries, l'adjointe d'Anne Hidalgo est peut-être venue faire la démonstration de ces analyses hors-sol qui éloignèrent les Français de la gauche. Dans cette hypothèse, sa prestation frôle la perfection.

Hélas pour les quelques irréductibles qui prévoyaient encore de voter PS ou approchant, l'invitée de Bourdin persiste dans son analyse stratosphérique. « Les personnes qui sont déjà en situation de précarité sont rendues encore plus précaires par les effets du réchauffement climatique. » Lesquels ? Est-ce la chaleur dégagée par les feux d'artifice lancés sur les policiers ? Le téléspectateur peut laisser libre cours à son imagination. L'idéologie « réchauffiste » n'implique pas de donner des exemples concrets. La France est devenue un désert aride entraînant un chômage de masse. Des étendues de sable à l'infini. Thomas Pesquet appelle Jean-Jacques Bourdin pour lui annoncer que la candidature d'Audrey Pulvar est retenue. Sa place est réservée pour la prochaine mission.

Dans une dernière circonvolution, la promise au célèbre cosmonaute déplore un autre effet du réchauffement : il vient accentuer « les difficultés à s'alimenter correctement ». Les quelques cactus parsemant le désert français ne nourrissent pas son homme. Il était important de le préciser.

Après un tour complet du thème, Audrey Pulvar s'est envolée pour la Floride où les équipes de Cap Kennedy l'attendaient avec impatience. Dans un discours de bienvenue, le patron de la base se montrait rassurant : le réchauffement entre la gauche et les Français n'est pas pour demain.

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09 mai 2021 à 21:30

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