Trois jours après l'attaque au hachoir à Paris, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, les enquêteurs cherchent à connaître la véritable identité de l'assaillant présumé, dont la garde à vue a été prolongée.

Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du Val-d'Oise durant trois ans

L'assaillant s'est présenté comme un Pakistanais, Hassan A., 18 ans, il a reconnu avoir tenté de tuer deux salariés de l'agence de presse Premières lignes en pensant s'en prendre à des journalistes de Charlie Hebdo.
Cette identité est celle d'un migrant entré en France encore mineur, il y a trois ans, et pris en charge par l'aide sociale à l'enfance dans le Val-d'Oise jusqu'à sa majorité, en août dernier. Mais en explorant son téléphone portable, « les policiers de la brigade criminelle et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), chargés de l'enquête sous l'autorité du parquet national antiterroriste (PNAT), ont mis la main sur une photo d'une pièce d'identité » explique La Provence.

Selon ce document, le terroriste islamiste Hassan A. s'appellerait, en réalité, Zaheer Hassan Mahmoud et serait âgé de 25 ans, ont indiqué, à l'AFP, des sources proches du dossier, confirmant ainsi une information du Monde. Ce dernier avait enregistré une vidéo « avant l'attaque et authentifiée par les enquêteurs » dans laquelle, entre invocations et larmes, il dénonçait « les caricatures du prophète Mohammed qui ont été faites ». « Aujourd'hui, vendredi 25 septembre, je vais nous défendre contre ça », avait-il ajouté.

Après l'attaque terroriste, tout le village félicite son père

Il dit venir de Kothli Kazi, un village du district agricole de Mandi du Pendjab au Pakistan.

Contacté par téléphone par l'AFP, Arshad Mahmoud, qui se présente comme son père, s'est dit « très heureux » et « très fier » des actes de son fils, qui a « protégé l'honneur du prophète », à la suite de la republication, par Charlie Hebdo, de caricatures. « Le village tout entier est venu me féliciter », a-t-il assuré.

La garde à vue de l'assaillant, qui parle mal le français et est assisté d'un interprète en ourdou, a été prolongée de quarante-huit heures, dimanche, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Bien que « tout laisse à penser qu'il a agi seul », selon une source proche du dossier, cinq autres gardes à vue étaient encore en cours lundi : trois anciens colocataires du principal suspect dans son appartement de Pantin, son jeune frère et une connaissance.

Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, doit s'exprimer, mardi 29 septembre, à 14 h 00, sur les suites de l'enquête.

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29 septembre 2020 à 14:30

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