[ANIMAUX] « Puppy yoga » : quand un délire de bobos citadins prend le pas sur le bien-être animal

L’Italie a encore beaucoup de choses à nous apprendre, à commencer par une prise de conscience plus conséquente en matière de bien-être animal. La Péninsule a en effet pris de l’avance en interdisant, le 29 avril dernier, la pratique du « puppy yoga ». La tendance débordait partout sur les réseaux sociaux transalpins mais aussi français. Le concept est simple : des chiots (parfois des chatons) participent aux séances de yoga des pratiquants qui peuvent donc s’émerveiller et les caresser toute l’heure durant. Cela, au détriment du bien-être de ces petites bêtes qui n’ont pourtant rien demandé.
Une pratique de citadins déconnectés
Après les « bars à chats » où les félins paradent entre tables et fauteuils pour attirer une clientèle aisément sensible à la présence de ces animaux antidépressifs - et où ne compte que le plaisir du client (et de la cliente) qui s’extasie devant ces petites boules de poils, lassés pourtant de tant d’humains -, la dernière mode venue d’outre-Atlantique que sont les séances de « puppy yoga » n’échappe pas à cette règle : tout ce qui vient des États-Unis ne mérite pas forcément d’être importé en France.
Et pour cause : née du business de la « mignonnerie animale », cette nouvelle tendance n’a rien de tendre quand on se place du côté des chiots mais s’apparente plutôt à un énième délire de bobos citadins. En premier lieu, ces séances ne sont disponibles à la réservation, quand on interroge les sites d’établissements proposant le « puppy yoga », que dans de grandes métropoles nationales et internationales telles que Paris, Toulouse, Lyon, Marseille ou encore Madrid. À croire que cette nouvelle lubie ne s’adresse qu’aux urbains privilégiés, avec une dose prononcée de « marketing » que dénonce même le pourtant très parisien site LeBonbon, qui ne semble pas avoir apprécié l’expérience.
Plaisir pour les uns, maltraitance pour les autres
L’association italienne de défense des animaux, la LNDC Animal Protection, qui a remporté la première bataille en Italie après avoir dénoncé les différents travers liés à cette pratique, a été suivie de près par la fondation Brigitte-Bardot, qui a récemment communiqué, elle, sur l’aspect commercial de cette lubie, évoquant « une occasion rêvée pour les éleveurs de présenter des portées à des clients potentiels […] une nouvelle discipline qui encourage donc l’achat impulsif de chiots d’élevage et favorise l’abandon »...
Parmi ces travers également, dénoncés par le président de l’association italienne, une « véritable exploitation […] qui ne tient aucun compte du bien-être et de la santé psychophysique de créatures encore trop fragiles pour être traitées de cette manière ». Des chiots en effet très - trop - jeunes pour être soumis à une présence aussi intense et continue d’humains les sur-sollicitant et les détachant de leur environnement maternel natal.
Si, en Italie, le ministère de la Santé a décidé de mettre fin à cette pratique fin avril, le sujet n’est pas encore d’actualité en France mais pourrait rapidement être discuté, au vu de l’intérêt grandissant des Français pour la cause animale.

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