20.000 postes supprimés aux Finances

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Macron aurait-il trouvé « le » moyen de redorer son blason ? Il est vrai que la cote du Président que se sont, fort maladroitement, choisi les Français descend au rythme des gaffes, des erreurs, des provocations insolentes ou cyniques.

Quel moyen ? Toujours le même : taper sur ce qui constitue l’armature sociale de la France - la fonction publique. Une vieille recette initiée doucement par Chirac, grandement développée sous Sarkozy puis sous Hollande.

La Poste, l’ancien petit travail tranquille (PTT), a été privatisée. Depuis, tous mes voisins se plaignent de la distribution aléatoire, des petits bureaux supprimés, des contractuels désagréables et toujours pressés… "Dieu se rit des hommes qui pleurent les effets dont ils chérissent les causes"

Les cheminots, ces privilégiés payant rubis sur l’ongle l’impôt sur la fortune, viennent d’être mis au pas sous les applaudissements des Français qui ne prennent jamais le train. Ceux qui utilisent ce bel outil qu’est la SNCF et connaissent les qualités de la grande majorité des cheminots n’ont, à ma connaissance, guère applaudi.

À qui le tour ? Mais au fisc, bien sûr ! Comme tous les gauchistes nous le répètent dans la presse complaisante, « tout le monde déteste la police », eh bien, le Français moyen, lui, déteste le fisc. Disons-le, les services des finances publiques n’ont jamais brillé par leur convivialité naturelle. À leur décharge, existe-t-il un rôle plus ingrat que le leur ? Appliquer une réglementation aride et complexe pour faire payer le commun des mortels, quand on sait que la fraude fiscale des grands de ce monde, bien renseignés, se chiffre en milliards d’euros. Quand on sait, aussi, ce que l’État - non, pardon, ceux qui nous gouvernent - fait de l’argent…

Donc, notre annonce hebdomadaire de réforme macronienne, c’est la suppression de 20.000 postes aux finances publiques. Grâce à l’informatisation, dit-on, alors que ceux qui connaissent savent que tout est informatisé depuis les années soixante-dix... défense de rire. Et, surtout, grâce à l’impôt à la source, qui fera des entreprises - grandes et petites - des collecteurs d’impôts, elles qui n’ont que ça à faire de toute évidence. Le président de la commission des finances de l’Assemblée, Éric Woerth, un homme qui connaît la question, est plus que réservé sur ce sujet qui promet, à mon sens, de monstrueux effets pervers à découvrir avec délice.

Mais le Français, informé par son « journal » télévisé et sa feuille de choux locale, jubile. « Ah, ces fainéants de la Trésorerie vont enfin voir ce que c’est que la vie ! » Oui, d’ailleurs, la Trésorerie de son chef-lieu de canton fermera bientôt, emportant avec elle cinq ou six familles de clients des commerces et artisans locaux.

Dieu se rit des hommes qui pleurent les effets…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/08/2018 à 20:32.

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