15 août, la grande fête mariale française est l’héritière du vœu de Louis XIII
Si le 15 août est une fête importante pour les catholiques de France, la monarchie française y est pour beaucoup. Roi très chrétien, Louis XIII, en remerciement d’un miracle accordé par le Ciel, fit de la fille aînée de l’Église une nation consacrée à la mère du Christ, la Vierge Marie. Cette décision est encore visible dans la culture et les traditions de notre pays.
Marié en 1615 avec Anne d’Autriche, Louis XIII n’a toujours pas d’héritier après vingt-trois ans de mariage. Soucieux de la paix du royaume que viendrait troubler une guerre de succession, le roi de France implore le Ciel de lui donner un enfant mâle. Il réclame ce miracle à la mère du Christ, la Vierge Marie. En cas de succès, le fils d'Henri IV s’engage à lui consacrer son royaume. Par un texte signé au château de Saint-Germain-en-Laye, le 10 février 1638, le roi fait acter ses vœux par lettres patentes. Il voue la France, « notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets » à « la très sainte et très glorieuse Vierge », comme le rapporte François Bluche dans son livre Louis XIV. Dans ces actes soumis au Parlement de Paris, Louis XIII promet aussi que chaque année, lors de la fête de l’Assomption, des processions auront lieu dans chaque paroisse du royaume. Chaque clocher et église doit aussi et désormais se doter d’une chapelle dédiée à la mère du Christ. Le roi de France ajoute qu’il prend la décision de faire ériger un nouveau maître-autel au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce dernier vœu ne put être réalisé par le souverain qui décède en 1643. C’est son fils, Louis XIV, qui rendra hommage à son défunt père en accomplissant ses dernières volontés. Louis XIV qui doit son existence miraculeuse à ce vœu.
En effet, après les nombreuses supplications faites au Ciel par le couple royal, un prince héritier est donné à la France le 5 septembre 1638, par la grâce de Dieu. L’enfant est prénommé par ses parents, conscients du miracle qui leur est octroyé, Louis Dieudonné de Bourbon. Il est prince et héritier du trône de France. Devenu roi à son tour en 1643, Louis XIV attendra la fin de son règne avant de se rappeler les derniers souhaits de son père. Il fait commander en 1708 un magnifique maître-autel pour le chœur de Notre-Dame. Une œuvre achevée en 1723 et que le Roi-Soleil, mort en 1715, ne put admirer.
Grâce à ces deux souverains, marqués par le vœu à la Vierge, le cœur religieux et battant de Paris se dote de joyaux architecturaux, notamment cette émouvante pietà de marbre blanc entourée d’anges de bronze et accompagnée de statues des deux rois bourbons, sculptée par Nicolas Coustou. On peut voir Louis XIII tendant sa couronne d’or en dévotion à la Vierge tandis que son fils, Louis XIV, implore la mère du Christ en posant sa main droite sur sa propre poitrine. L’ensemble était accompagné d’une série de tableaux retraçant la vie de sainte Marie et qui sont encore présentés au public au sein du musée du Louvre, à Paris.
Le vœu de Louis fut renouvelé par Louis XV en 1738, mais aboli le 14 août 1792 par l'Assemblée législative, lors de la Révolution. Remis en vigueur en août 1814 par Louis XVIII sous la Restauration, il est définitivement supprimé en août 1831 par le roi des Français, Louis-Philippe Ier d’Orléans.
L'Église catholique a réintroduit, dans les années 1980, à l’initiative du cardinal Lustiger, la célébration du vœu de Louis XIII en France. Cette décision renforce ainsi le culte marial pratiqué le jour de l’Assomption, proclamée comme dogme en 1950 par le pape Pie XII.
Par sa décision, Louis XIII accomplit la citation presque prophétique du pape Urbain II prononcée au XIIe siècle : « Regnum Galliae, regnum Mariae » (« Le royaume de France est le royaume de Marie »). Une phrase constamment reprise lors des nombreuses apparitions mariales survenues dans notre pays, à Notre-Dame du Laus, de La Salette, de Lourdes, de la rue du Bac, de Pontmain ou encore à l’Île-Bouchard.
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11 commentaires
La Révolution a inversé l’ordre naturel : l’économique devant le politique et celui-ci devant le religieux. Il faudra bien un jour le remettre à l’endroit : le religieux (l’Eglise), puis le politique (l’Etat), enfin l’économique. L’Eglise et l’Etat ne doivent pas être séparés mais distincts. Ceci ne signifie pas que l’Eglise doivent se mêler des affaires de l’Etat, mais l’Etat doit suivre ses recommandations pour participer au bien commun, chacun selon ses prérogatives. La fête de l’Assomption comme fête nationale avait du sens. La fête de la Fédération en a beaucoup moins.
« Regnum Galliae, regnum Mariae » et son véritable hymne, éloigné du « sang impur », qui, qu’on le veuille ou non, aujourd’hui nous détruit, « vive Henri IV » !
Mais où sont donc tous les dirigeants de la France, fille aînée de l’église ? Auraient-ils oublié de souhaiter une bonne fête à tous les Chrétiens de France ? Ces mêmes Chrétiens qui ont construit notre culture judéà-chrétienne, culture ataquée de toutes parts par des barbares qui n’ont pour seul but que de la détruire ….
Je ne voudrais pas être iconoclaste, mais le 10 février 1638, Louis XIV était déjà « en route », à moins qu’il soit né deux mois avant terme.
Mais qui vous dit que Louis XIV n’ a pas été conçu par un autre avant la fameuse tempête qui obligea Louis XIII à rejoindre précipitamment Anne d’ Autriche ,alors qu’ ils étaient séparés depuis longtemps . Louis XIII préférant son mignon Albert de Luynes
Il fait acter son vœu le 10 février. Mais peut être l’avait il fait avant et, comme il voulait remercier le fait que son vœu ait été exhaussé, a t-il fait acter plus tard?
N’oublions pas cette spécificité Française. Même en Pologne ou en Italie, le 15 Août n’est pas un jour férié.
mais ni la Pologne ni l’Italie ne sont et n’ont été la » fille aînée » de l’église –
Très bonne lecture. Bonne fête de l’Assomption à tous les lecteurs.
Notre Dame, priez pour nous car la France aujourd’hui a un grand besoin de vos grâces. Bonne fête de l’assomption à tous les lecteurs et journalistes de Boulevard Voltaire.
Excellent article !!!