La pression pèse de plus en plus sur la liberté de conscience et d'information en France en matière d’IVG.

Le vote du délit d’entrave numérique à l’IVG impulsé, en 2017, par madame Rossignol, alors ministre de la Santé, avait amorcé un tournant liberticide dans notre pays. Le droit a muté profondément, s'immisçant jusque dans le champ de la conscience humaine, dernier refuge de la liberté individuelle. La seule règle n'est plus l'interrogation sur le sens et la finalité des actes, elle est l'automatisme et surtout l'interdiction de penser et de s'opposer.

Cependant, il n’est pas possible de réduire les femmes au silence. La vérité trouve toujours un chemin, quels que soient les obstacles, et elle jaillit parfois là où on l’attend le moins.

Le 13 mars dernier, Anne Élisabeth Lemoine invitait, sur le plateau de "C à vous", plusieurs jeunes femmes venues témoigner de leur IVG, dans un seul but : faire la promotion du droit à l’IVG.

Or, quelle ne fut pas notre stupeur d’entendre une des jeunes mamans, mineure, témoigner en termes saisissants : « Je sens que ça va être beaucoup plus sale que ce qu’on m’avait expliqué, je perds du sang, beaucoup de sang, en fait. Je m’assois sur la cuvette des toilettes. Mais ce que je perds, c’est… de la chair, il faut le dire, c’est de la chair. »

Et l’autre journaliste de reformuler : « Lola exprime son expérience avec des mots très forts, c’est de la chair qui se termine en chasse d’eau. »

Un malaise palpable se répand sur le plateau.

Et là, on sent qu’on atteint la vérité profonde sur l’IVG. Cette vérité jaillit de façon brute dans la bouche de cette jeune fille désormais détruite, qui n’a comme seul tort que de s’être laissée berner par un système qui lui a fait croire que tout serait simple, facile, indolore, propre et aseptisé.

Non, l’IVG, ce n’est pas ça.

Dans ce domaine, il ne devrait y avoir qu'une source d'information : celle dont témoignent les femmes elles-mêmes. Comment ne pas s’en saisir ?

Les élites qui nous gouvernent savent-elles à quelle aberrations conduit ce système de l’IVG, qui fonctionne comme un entonnoir, une machine bien huilée dont le seul mot d’ordre est la dédramatisation, mais qui génère en réalité tant de souffrances ignorées ? Quand on entend ces témoignages, on ne peut que prendre conscience du fossé absolu qui existe entre l’idéologie et l’expérience vécue. Le droit impose sa vision désincarnée, ses principes et ses codes ; quand, à l'autre bout de la chaîne, se trouvent des hommes et des femmes, broyés par un système inhumain.

Entrer dans le système, c'est s'y risquer. On ne ressort pas indemne d'une telle expérience, même lorsqu'on n'a été qu'un témoin souvent impuissant de drames toujours marqués par l'absence de repères, d'espoir, d'écoute et de mains tendues. Les vies brisées, les détresses côtoyées, les pressions subies et les injustices dont on a été témoin vous poursuivent durablement. Et surtout l'omerta généralisée sur les risques psychologiques de l'IVG, qui touchent aussi les soignants.

Rares sont les politiques qui osent, aujourd'hui, dénoncer les dérives d'un système qui a, au fil des années, opéré une mutation profonde, se transformant en hydre tentaculaire et totalitaire. Pourquoi aucune mission parlementaire d'évaluation des enjeux et des risques médicaux, psychologiques, de la pratique de l'interruption de grossesse aujourd'hui n'a-t-elle été encore décidée ?

Un pan entier est à ouvrir, et il faudra oser s'y risquer, non pas par idéologie, mais parce que les données cliniques abondent, et parce que la santé des femmes en dépend.

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17 mars 2019 à 10:51

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