L’élection de 2017 est à peine terminée, mais celle de 2022 commence déjà. Comme un outsider a gagné et que les partis traditionnels ont été court-circuités, les appétits se sont aiguisés. En particulier celui de Mme Pécresse, et c’est vrai qu’elle a des atouts dans son jeu.

M. Macron, malgré ses promesses de parité, n’a pas donné aux dames de postes importants. Matignon, l’hôtel de Lassay leur ont échappé et, donc, beaucoup de nos compatriotes seront enclins à choisir, en 2022, une femme afin de compenser.

Ensuite, malgré ses zigzags (ou à cause d’eux ?) entre les candidats aux primaires, Mme Pécresse ne génère dans son camp aucune hostilité franche ; elle surfe sur sa victoire aux régionales (contrairement à son ancienne rivale de droite NKM, désormais hors jeu). Sa gestion de l’Île-de-France est plus lisse et plus maîtrisée que celle de Mme Hildago, l’autre prétendante de poids pour l’Élysée (chez les femmes. Chez les mâles, c’est le trop-plein). Aucune de ses mesures ne suscite de tollé, contrairement à celles du maire de Paris ; celui-ci donne une image plus agressive et paraît moins bon gestionnaire. Enfin, qui est capable de dire à quel camp de la droite rattacher Mme Pécresse ? Est-elle sur la ligne identitaire de M. Wauquiez ? Ou plus proche des Constructifs ? In fine, être à droite, mais sans être trop marquée politiquement, lui sera un atout précieux.

Néanmoins, on veut lui faire endosser une bourde. Tout prétendant doit avoir à sa botte une petite structure disciplinée, soi-disant pour réfléchir aux grandes orientations à donner au pays (comme si on allait trouver tout à coup de nouvelles idées performantes et géniales !), en fait pour chanter les louanges de l’impétrant. Elle a donc lancé, dimanche, son mouvement (à l’intérieur de LR) au nom évocateur de « Libres ». Ce vocable, sans doute mûrement pesé comme celui d’une marque de lessive, est destiné à attirer le client (pardon, je veux dire l’électeur) et est, de ce point de vue, sans doute bien choisi. Mais plusieurs médias reprochent à Mme Pécresse une erreur qu’ils estiment grave dans le logo de son groupe de « réflexion ». Il contient la cocarde britannique, celle des avions de la Royal Air Force, à la place de celle de notre pays ! En fait, la méprise est excusable, car en partant de l’extérieur, on trouve chez les Britanniques le bleu foncé (de notre drapeau), le blanc et un rond rouge. Chez nous, dans le même ordre, le rouge, le blanc et un bleu plus délavé. Celle employée par Mme Pécresse rappelle bien notre drapeau et se trouve intégrée dans le "B" de "libre". Une tempête dans un dé à coudre d’eau ou un "mauvais buzz" compromettant les chances de la présidente de l’Île-de-France ? L'avenir le dira, mais à la veille de la fête nationale, cette cocarde ratée était malvenue.

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14 juillet 2017 à 11:15

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