Wokisme : « le côté sombre du nationalisme » d’un paysage de Constable

Constable paysage détail

Il y a le wokisme qui ne dissimule rien de ses intentions ni de ses actes. Et il y a le wokisme rampant, passé dans les mœurs. Un wokisme ordinaire. Ce qui se passe au Fitzwilliam Museum de l’université de Cambridge semble relever de cette dernière catégorie. Le musée a entrepris la refonte de ses cimaises et de ses expositions, explique le Telegraph. Luke Syson, son directeur, les veut « inclusives et représentatives » - mais il souhaite que sa démarche ne soit pas ressentie comme « woke ».

Échantillon des nouvelles thématiques : « les hommes regardant les femmes », « l’identité », « la migration et le mouvement »… Rien de woke, n’est-ce pas ? À propos des portraits, le musée prévient que ceux-ci « sont devenus des outils essentiels pour renforcer l'ordre social d'une classe dirigeante blanche, laissant très peu de place aux représentations de personnes de couleur, de la classe ouvrière ou d'autres personnes marginalisées ». Si ça n’est pas du wokisme, ça y ressemble.

La campagne, lieu nationaliste entre tous

Dans la section Nature, il est expliqué au public que « les peintures de paysages ont toujours été liées à l’identité nationale ». Cela paraît réducteur, mais ne chipotons pas. Pour une fois que le sentiment national est mis à l’honneur ! « Les peintures montrant des collines anglaises ou des champs français luxuriants renforçaient la loyauté et la fierté envers une patrie. » Un paysage de Constable est l’occasion de préciser de quoi est tissée cette fierté. « Le côté le plus sombre de ce sentiment nationaliste est qu’il implique que seuls ceux qui ont un lien historique avec la terre ont le droit d’en faire partie. » Sic… et flûte !

John Constable, Hampstead Heath, v. 1820. Fitzwilliam Museum.

Le tableau de Constable est une vue de Hampstead Heath, un coin de campagne que l’artiste a peint souvent dans les années 1820 quand il y séjournait avec sa famille. Un magnifique paysage où la profondeur est exprimée avec de subtiles modulations de tons, que ce soit le ciel ou les terrains. Un petit chef-d'œuvre. Comme on comprend l’influence qu’eut Constable, bien au-delà de l’Angleterre ! Géricault et Delacroix lui doivent beaucoup, et l’école de Barbizon, et l’école de Crozant. Lorsque John Constable exposa trois toiles au Salon de Paris de 1824 (dont la célèbre Charrette de foin), ce fut une révélation pour les peintres. Nous voilà loin du méchant nationalisme.

Un musée qui trahit sa raison d’être

La position du Fitzwilliam Museum semble inspirée par de récentes « études » que relaie l’ONG écolo Wildlife and Countryside Link : « La campagne est considérée à la fois par les groupes ethniques noirs, asiatiques et minoritaires ainsi que par les Blancs comme un environnement véritablement "blanc". » Il était urgent d’y remédier. Voilà à quoi s’attelle le musée, oublieux de sa tâche première qui est de conserver, de faire aimer et faire comprendre les chefs-d'œuvre. À rebours, donnant au tableau un sens qu’il n’a pas, il empêche un public non formé d’en saisir la beauté. Trahison !

Comme son nom l’indique, le Fitzwilliam Museum a été créé grâce à un certain Fitzwilliam, qui légua 100.000 livres sterling pour le financer. Un avertissement accompagne désormais le portrait du donateur. Sa richesse « provenait de son grand-père, Sir Matthew Decker, qui l’avait amassée en partie grâce au commerce transatlantique des esclaves africains ». Cette ingratitude, cette impiété filiale est encore un trait du wokisme, et peut-être le plus déshonorant.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

13 commentaires

  1. S’il est urgent d’ouvrir de nouvelles prisons, il est encore plus urgent d’ouvrir, pour chaque prison, dix hôpitaux psychiatriques qui seraient remplis eux aussi à une vitesse folle, tant notre société occidentale regorge de détraqués. Ce monde ressemble de plus en plus à un zoo où les bêtes fauves sont en liberté et où les individus encore sains d’esprit devraient s’enfermer pour ne pas en être les proies.

  2. Nous vivons des temps où le racisme et le fascisme reviennent en force : le racisme est partout, il s’exprime à propos de tout, et même de l’art. Il est maintenant possible d’étaler son racisme sans qu’il soit immédiatement condamné, au moins par la société. Ceux qui parlent de racisme à tout bout de champs (même ceux des tableaux de Constable) sont tolérés et, parfois, approuvés – – – – – Le fascisme, archétype de la dictature, est revenu en force. Il est la dégénérescence normale de l’extrême gauche, autoritariste par nature (B. Mussolini, Hitler, Staline, étaient tous d’extrême gauche). Pour ceux-là, l’art devrait se soumettre à leur dictature, quitte à détruire les insoumis. Quelle horreur !

  3. Mais bon sang, que ce musée (et les autres semblables) n’achètent et donc n’exposent que des oeuvres venues d’Afrique : tableaux, sculptures, livres… Ainsi n’y seront présents que des Africains. Ah, mais, me direz-vous, il n’y a pas de tableaux, de livres… anciens en Afrique. Quant aux sculptures, peu nombreuses, elles sont réclamées par les pays où elles ont été pillées… Enfin pour ce qui est des Asiatiques, il y a fort à parier qu’ils se moquent éperdument de ne pas apparaître sur des oeuvres « blanches », leurs propres cultures étant largement pourvues en objets d’art, diffusés partout dans le monde.

  4. Coupables, les blancs sont tous coupables. Même la campagne est un environnement blanc selon ces tarés. Par contre, la colline du crack ou les taudis des banlieues c’est un environnement quoi, au juste ?

  5. Ces gens là sont des fous. Leur folie se répand parce que les gens normaux se taisent et bientôt la parole censée sera censurée. « Il n’y a pas de persécuteurs s’il n’y a pas de victimes. »

  6. Il faut oser le dire, l’assumer et le revendiquer : oui, une terre appartient à ceux qui ont un lien historique avec elle ! Ceux qui l’ont labourée et ensemencée, ceux qui y ont bâti leurs villages, châteaux et temples,, ponts, digues, ceux qui y reposent. Après tout, ne dénonçons-nous pas la colonisation comme un crime contre l’humanité ? Une terre appartient à un peuple. Ce peuple a le droit d’y inviter et d’y accueillir ceux qui sont prêts à se donner eux aussi à cette terre. Ce peuple a le droit, aussi, de refuser de s’en faire déposséder.

  7. N’y a-t-il pas de descendance à ce généreux donateur Fitzwilliam pour porter plainte contre cet établissement qui crache dans la soupe ?

  8. Va falloir rapidement les empaillé(e)s, avant que leurs idées saugrenues fassent long feu !… Et les sortir une fois par an à la St Neneus, pour qu’ils prennent l’air … On est pas des Bêtes, tout de même !…

  9. Il suffit juste de boycotter ce lieu de perdition et le temps fera son travail pour que dans quelques années toutes ces œuvres redeviennent visibles dans leur juste contexte

  10. Une des citations de Coluche s’avère ici : »il y a de plus en plus de c… au point de se demander si ceux de l’année prochaine ne sont pas déjà la »

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