[Une prof en France] Le harcèlement au pays de Oui-Oui

harcèlement enfant triste

Tous les jours circulent, sur les réseaux, des vidéos scandaleuses montrant des adolescents se faisant humilier et frapper par d'autres adolescents, généralement en groupe. En plus des coups portés, au visage, à la tête, sur tout le corps, avec une rare violence, on les voit recevoir l'ordre de lécher les chaussures de leurs agresseurs, de se déshabiller, de ramper par terre, d'aboyer comme un chien, de manger des choses immondes, tout cela sous l'œil d'une caméra qui fixera leur honte pour l'éternité et qui changera à jamais le regard que l'on portera sur eux. On couvre tout cela du nom pudique de « harcèlement » alors que c'est une ignominie monstrueuse, une pratique de lâches, et que cela s'approche plus de la barbarie et de la cruauté pure que d'un simple comportement inapproprié.

Que font les adultes, par rapport à cela ? Rien. Ils parlent, déplorent, s'indignent mais n'agissent pas. Cela fait bien longtemps que les adolescents n'écoutent pas les adultes et que seuls les actes importent. Où sont les actes forts et définitifs ?

Et l'administration scolaire ? Pap NDiaye a dégainé l'arme ultime : une heure de sensibilisation, des tracts et la désignation de référents. Les bourreaux tremblent, les victimes sont rassurées, tout va rentrer dans l'ordre !

De qui se moque-t-on, sérieusement ? Où sont les sanctions exemplaires, homériques, qui seules pourraient contenir la violence de ces jeunes à la dérive, privés de tout scrupule moral et de toute inhibition ? Mais je m'enporte… De façon plus raisonnable, où sont leurs parents, ceux qui sont reponsables, devant la société, pour les actes odieux commis par ceux sur lesquels ils ont légalement autorité ?

Avertir ne sert à rien. Dans de très nombreux cas de harcèlement, les enseignants, les CPE, les directeurs sont informés, mais personne ne prend de mesure… car on a désarmé l'institution, qui s'enlise dans la remédiation et l'accompagnement, sans plus jamais sévir. Quelques assistantes scolaires montent parfois au front, mais généralement sans effet, car elles n'ont en réalité aucun pouvoir.

Ces jeunes savent parfaitement ce qu'ils font. Mais ils n'ont aucune empathie, aucune limite morale, aucun remords. Ce sont déjà des nuisibles actifs ; ce sont donc des bombes à retardement pour la société de demain, et l'on ne fait absolument rien pour les désamorcer.

Ces jeunes n'utilisent pas des réseaux anonymes pour diffuser leurs vidéos, ils ne sont pas cagoulés, ils n'appartiennent pas à des mafias ou des armées secrètes : ils agissent à visage découvert, postent sur TikTok ou Instagram, et leur identité est connue de tous, comme dans l'affaire Lindsey ou celle du petit Maël. On sait parfaitement interdire l'accès aux réseaux sociaux aux « dissidents politiques », on sait mettre au ban de la société les gens qui s'opposent à la propagande officielle, mais on ne saurait pas mettre hors d'état de nuire des jeunes de 13 ans, scolarisés, sédentaires, intégrés au réseau social ? Il ne s'agit pas de marginaux, intraçables, nomades, mais de jeunes qui agissent sans entrave, de façon presque ouverte, et qui se vantent de leurs agissements. Les séances de « sensibilisation » ne feront rien d'autre qu'augmenter leur aura et certainement leur audience.

Comme d'habitude, la démission iréniste et lâche des adultes détruit la jeunesse. Un enfant qui commet gratuitement un crime dans l'impunité devient rarement un adulte équilibré. On lui ouvre une porte qu'il n'aura pas de raison de refermer. Il a testé sa puissance, et ce ne sont pas les marches blanches ou les chansonnettes qui lui en feront perdre le goût.

Virginie Fontcalel
Virginie Fontcalel
Professeur de Lettres

Vos commentaires

28 commentaires

  1. quand on n’est PAS sur les « réseaux sociaux » on a peu de chance d’être harcelé CQFD .

  2. Le harcèlement n’est pas un problème scolaire, mais un problème sociétaire, comportement copié par des minorités incontrôlées d’adolescents sur ceux d’adultes.

  3. Petite précision : les structures éducatives évoquées dans mon message ci dessous, portant le nom de  » maisons de correction », et étaient dédiées aux jeunes scolarisables dans le primaire et le secondaire.

  4. Oui, rien ne bouge, rien jamais ! Une espèce humaine devenue amorphe, on tue, on rosse, on humilie à jamais et rien n’arrête ces horreurs.

  5. discipline sans sanction : nouveau combat (enfin, depuis qu’il est interdit d’interdire) des humidés présents sur Terre

  6. Rien n va plus depuis la déferlante de mai 68 consacrant l’impunité de jeunes ennemis de toute contrainte et de toute autorité.. Ne serait il pas concevable de procéder à la réouverture des ‘écoles de redressement’ ; ces structures judico éducatives (dont les générations actuelles n’ont aucune idée ..) ont malencontreusement disparu de l’arsenal représsif et surtout dissuasif qui faisait ses preuves dans l’interêt non seulement des jeunes portés à la violence, mais de toute la société qui bénéficiait de leur neutralisation… ALORS, ON LES ROUVRE ????

  7. Il faut être lucide : ces jeunes sont de la trempe des tortionnaires. Qu’une guerre éclate et ils seront les Gestapistes d’aujourd’hui, aptes à faire souffrir n’importe qui, sous les ordres de n’importe quoi… J’ignore s’il existe des méthodes pédagogiques ou psychologiques pour éradiquer le mal de ces bourreaux en herbe, mais je les imagine dans quelques années, si nous sommes en paix relative comme maintenant, sévir dans les EPAHD contre les plus faibles ou sur des handicapés… Le phénomène n’est pas anodin, il augure du pire. Et plutôt que de projeter des mesures aussi inadéquates que celles proposées, je préférerais que l’on organise des stages d’apprentissage de défense pour les victimes potentielles… Je n’ai pas honte de dire que ces individus, bien que mineurs, ne m’inspirent aucune pitié et que des camps de redressement seraient à la hauteur de leur méchanceté.

  8. Les parents de ces jeunes sauvages appartiennent à la même génération que beaucoup de nos « responsables » politiques, descendants de soixante-huitards. L’exploitation de la pseudo-révolution par la gauche a été d’une remarquable efficacité, on constate aujourdhui les résultats! Il est- très peu probable que ces gens dépourvus de certaines valeurs fondamentales puissent agir sur leur progéniture pour l’amener à une civilisation décente.

  9. Excellente (et désespérante) analyse, comme toujours, chère Virginie. Plus on laisse les filets dériver, plus les mesures à prendre pour vraiment changer les choses vont devoir être brutales, et plus la gauche s’y opposera. Je souhaite bonne chance au Zorro qui s’en chargera……

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