Une chapelle vandalisée à coups de hache dans le Finistère : un énième acte antichrétien

Début octobre, la chapelle Saint-Joseph, à Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, a été dévastée. Une nouvelle fois, un édifice chrétien a été pris pour cible. En 2021, 857 actes antichrétiens ont été recensés en France, soit plus de 51 % des attaques commises contre une communauté religieuse.

Statues éventrées, tabernacle fracturé, vitres brisées 

Dans les rues de granit, à quelques pas de la cathédrale Saint-Paul-Aurélien, la petite chapelle Saint-Joseph, ancien oratoire des prêtres à la retraite, a été vandalisée. Entre le 3 et le 7 octobre, « un ou plusieurs individus ont pénétré dans l’édifice religieux à l’aide d’une hache, par la porte arrière qui était pourtant sécurisée », rapporte Philippe Abjean, président de l’association L’Œuvre de Saint-Joseph, propriétaire de la chapelle. Sans que leurs motivations ne soient pour le moment connues, une fois à l’intérieur de la chapelle, ces individus ont brisé des vitres, des prie-Dieu et des crucifix. Ensuite, ils ont détruit la porte du tabernacle et éventré des mannequins d’exposition qui étaient rangés depuis la fin de l’exposition sur les vêtements et ornements liturgiques. Le ou les vandales ne se sont pas arrêtés là. Après avoir saccagé la chapelle, ils se sont rendus dans la sacristie où ils ont ouvert les tiroirs et brisé de la vaisselle. Enfin, dans le jardin attenant, la statue de la Vierge a été désolidarisée de son socle et éventrée. Au-delà des dégâts matériels, une Vierge à l’enfant en bois a disparu ainsi qu’une photocopieuse.

« J’éprouve un sentiment de découragement », confie Philippe Abjean auprès de BV. Avec son association L’Œuvre de Saint-Joseph – qui se donne pour mission de sauvegarder, restaurer et animer le patrimoine religieux en Bretagne -, ce Breton engagé pour le maintien des églises a « récupéré cette chapelle, laissée à l’abandon, pour un euro symbolique auprès d’un promoteur, en 2012 ». Depuis, avec l’aide de bénévoles, ils ont tenté de remettre sur pied cet édifice. Après les travaux, des prêtres de l’Institut du Christ Roi, puis de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), ont redonné un souffle spirituel à la chapelle. Chaque semaine, des messes étaient ainsi célébrées devant une centaine de fidèles. « La chapelle était comble », se souvient Philippe Abjean. Mais depuis le début de l'année 2020, après un différend au sein du diocèse, les prêtres de la FSSP ont été contraints de quitter la chapelle. Or, « une église fermée est une église menacée », souligne le président de l’association. Avec la crise des vocations - seulement 122 nouveaux prêtres en 2022 - qui touche l’Église de France, de plus en plus d’églises ferment leurs portes et deviennent donc des cibles faciles pour les vandales.

Au-delà du cas de la chapelle Saint-Joseph, Philippe Abjean s’inquiète pour l’ensemble des églises de France. Rien qu’en Bretagne, plusieurs actes antichrétiens ont été commis en seulement quelques semaines. À une soixantaine de kilomètres de Saint-Pol-de-Léon, à Plounévézel, toujours dans le Finistère, un vitrail de la chapelle Sainte-Catherine, édifice du XVII^e siècle construite en bordure d’une voie romaine, a été vandalisé, début octobre. Au même moment, en Ille-et-Vilaine, non loin de Rennes, une statue de la Vierge, entretenue par les habitants de La Chapelle-Thouarault, a été « arrachée et transportée plus loin », explique la mairie, qui dénonce « un acte odieux ».

Alors que le patrimoine chrétien est en danger, Philippe Abjean, dans son livre Le Royaume du silence (Éd. Salvator), appelle de ses vœux à la création d’une fondation nationale pour la sauvegarde des églises. Ce chrétien engagé souhaite ainsi que les fidèles deviennent propriétaires de leur lieu de culte pour assurer leur survie. Cela éviterait peut-être que les édifices chrétiens ne se transforment en boîtes de nuit ou salles de sport…

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