C'est une « sourate Corona » qui rappelle un peu Skippy le grand gourou du sketch des Inconnus : « Il n’y a pas de différence entre rois et esclaves, suivez la science et laissez les traditions […]. Ainsi parle le grand Jilou. » Enluminée comme un texte sacré et postée sur Facebook, elle a valu à son « autrice » (comme dit Le Monde), une Tunisienne de 27 ans, une condamnation à six mois de prison ferme pour « atteinte à la religion et incitation à la haine ». À laquelle s'ajoutent, sur Internet, menaces de mort et de viol façon Mila, la révocation de son bail par son propriétaire et un casier judiciaire propre à lui barrer la route de nombreux emplois.

On connaissait le sens de l'humour assez limité des islamistes, mais on voit mal ce que l'incrimination de « haine » vient faire ici ; à moins que, là-bas aussi, ce ne soit le fer rouge que la police de la pensée applique sur tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Heureusement, la Tunisie est une « jeune démocratie », que diable, et la condamnée a tout de même dix jours pour faire appel. Ah… que le printemps arabe était beau, sous Ben Ali !

La sentence a évidemment outré Amnesty International : « Un tel procès envoie le message que toute personne osant exprimer une opinion controversée sur les réseaux sociaux risque d’être punie. » Et pas seulement sur les réseaux sociaux.

Heureusement, nous sommes en France, dans une démocratie « adulte », où on peut mettre des mots sur les réalités. On ne risque donc pas d'y voir un grand écrivain poursuivi pour avoir assimilé l'islam à une religion de conquête ou un journaliste pour avoir cru discerner une composition ethnique particulière dans la population délinquante…

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16 juillet 2020 à 14:00

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