Trump et Macron à l’ONU : drôle de climat !
Donald Trump et Emmanuel Macron continuent de s’affronter à l’ONU. Emmanuel Macron a mis en avant la carte climatique. Ça n’engage à rien, même si ce problème d’ordre planétaire mérite mieux que de simples effets de manche et de tribune. Donald Trump lui, en proie à la même dérive narcissique, a aussi fait sien ce ministère de la parole, suscitant l’hilarité de la digne assemblée, lorsque se vantant de ses succès, en matière de politique extérieure comme intérieure.
Pourtant, ne serait-ce que sur le dossier nord-coréen, force est d’admettre que le milliardaire fougueux n’a pas démérité. On nous promettait une guerre nucléaire du côté de Pyongyang et de Séoul ? L’heure serait désormais à la réconciliation entre les deux Corée. Quant à son protectionnisme économique, il convient également d’avouer que ses effets, outre-Atlantique, ne sont pas que néfastes.
Ces numéros de claquettes achevés sur la grande scène onusienne, il y a ensuite ce qui se joue dans les couloirs ; soit ce qui occupe tous les esprits, le dossier iranien. Là, les positions sont évidemment plus tranchées. Comme à l'accoutumée, Donald Trump frappe fort : « Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète et de menacer l’Amérique ou Israël. » Et d’ajouter : « Nous demandons à toutes les nations d’isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit. »
Certes, la personnalité fantasque du magnat de l’immobilier est encore appréciée dans quelques cénacles d’une certaine droite française, ce qui est pour le moins alarmant quant à l’état mental de cette dernière. Car de là à faire de Donald Trump le héraut d’un Occident chrétien menacé par la gangrène islamiste, il y a tout de même un pas que tout homme ou femme, à peu près sain de corps et d’esprit, ne saurait franchir.
De même, on ne voit pas très bien en quoi l’Iran menacerait les USA, ou même Israël, sachant que si Tel Aviv détient l’arme nucléaire, ce n’est pas le cas de Téhéran.
Pour le reste, on notera que si les hordes de l’État islamique ont fini par être globalement éradiquées au Proche-Orient, c’est plus par le sacrifice humain consenti par les armées russe, syrienne et iranienne que par les USA et leurs alliés locaux, Turquie, Arabie saoudite et Israël au premier plan ; alliés dont le moins qu’on puisse prétendre est que leurs rôles n’ont pas été toujours marqués du sceau de la cohérence et de la transparence.
Dans le même temps, tout arrive, ce sont les autorités européennes qui tentent d’accomplir le travail auquel la France aurait dû s’atteler, soit celui consistant à desserrer l’étau américain quant à nos relations commerciales avec l’Iran. Qui a dit que jamais le diable ne pouvait porter pierre ?
Ainsi, Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, promet-elle de mettre en place un dispositif permettant « aux États membres de l’Union européenne d’instaurer une entité légale pour faciliter les transactions légitimes avec l’Iran ». Voilà où en est donc réduite la diplomatie du Vieux continent… Bricoler des systèmes parallèles afin de contourner une loi internationale n’ayant plus d’international que le nom, puisque assujettie aux seuls intérêts états-uniens et à ceux de leurs proches obligés.
Drôle de climat, effectivement.
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