[Tribune] « Surtourisme » : vraie dramatisation pour un faux problème

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Les vacances aidant, et à l’aide d'une pléthore d’images d’aires d’autoroutes prises d’assaut, de poubelles débordantes et de sites touristiques bondés, les médias se sont efforcés, ces derniers temps, d'instiller les horreurs du « surtourisme » dans la tête des Français.

Effectivement, qui n’a pas connu dans sa vie les désagréments de ces queues interminables, de ces longues file d’attente et la déception de se retrouver bien loin des images idylliques figurant dans les brochures touristiques, le tout dans une cohue inimaginable ?

Pourtant, nous savons tous qu’il s’agit, dans la grande majorité, de ces souvenirs désagréables, d’expériences vécues lors des pointes de fréquentation (vacances d’été, week-ends du mois de mai ou événements sportifs et culturels exceptionnels), et cela, dans des lieux bien précis.

Qu’apprend-on à regarder les chiffres ?

L’activité touristique n’est pas répartie de façon homogène sur le territoire français : 80 % de cette activité touristique se concentrent sur seulement 20 % de notre territoire. Même au sein de ces bassins touristiques, dès que vous vous éloignez des principaux pôles d’attraction, vous retrouvez le calme.

L’activité touristique n’est pas, non plus, étalée de façon homogène dans l’année : les pics de fréquentation sont bien connus des professionnels et se situent lors des vacances de février, de Pâques, d’été et des longs week-ends.

Le vrai problème, en France, c’est le « sous-tourisme »

Le « surtourisme » n’est pas un problème généralisé dans notre pays, il s’agit en réalité de pics ponctuels de fréquentation, très localisés. Ces pics sont certes très désagréables pour les visiteurs comme pour les habitants, nuisent à la qualité de l’expérience et peuvent endommager la nature et nos monuments, mais il ne s’agit aucunement d’un problème généralisé. Bien au contraire, la grande majorité des bassins touristiques en France souffrent de sous-fréquentation !

Le grand défi : la gestion des flux touristiques au XXIe siècle

La France dispose de richesses patrimoniales, culturelles, naturelles et gastronomiques exceptionnelles. Notre pays abrite un trésor touristique d’une valeur inestimable qui recèle des possibilités de croissance et de développement jusqu’alors inexploités.

La France accueille plus de 90 millions de visiteurs par an et notre potentiel de croissance est bien réel.
En réalité, le grand défi est d’adapter l’offre touristique en France à la demande des Français d’une part, mais aussi des étrangers pour qui la France reste parmi les favoris, en prenant en compte la gestion de l’espace (sur tout le territoire national) et du temps (sur toute l’année), du profil des touristes et des flux touristiques.

Le « surtourisme » : nouvel avatar de la décroissance

La raison pour laquelle on veut nous culpabiliser avec le concept de « surtourisme » et nous proposer comme solution le « dé-tourisme » avec, comme corollaire, la diminution de la fréquentation touristique procède en réalité d’une vision purement idéologique.

Ceux qui brandissaient, hier, l’arrêt du nucléaire, l’interdiction de la voiture thermique et les prétendus dangers des pets des vaches, et qui aujourd’hui brandissent les dangers du « surtourisme », s’inscrivent en réalité dans une vision de décroissance de notre société.

Alors que l’oligarchie se fiche bien des prix de l’énergie, abuse des voyages en jets privés et ne se prive pas de manger du bœuf de Kobe importé du Japon tout en fréquentant des havres de paix privatisés sous les tropiques pour passer leurs vacances, les Français doivent se serrer la ceinture, baisser le thermostat dans leur logement et maintenant… se préparer à voyager moins, ce qui, pour la France, se traduira par moins de revenus touristiques !

Les retombées économiques du tourisme : des revenus essentiels pour la France

Les recettes du tourisme représentent, aujourd’hui, environ 7 % du PIB français. C’est proche des recettes générées par le secteur agricole français. Elles constituent une part importante des ressources en devises étrangères pour notre pays.

Avec une véritable volonté politique, le tourisme nous offrirait de formidables possibilités de développement pour attirer du pouvoir d’achat dans des territoires reculés qui en ont tant besoin, pour faire vivre des producteurs locaux, artisans et entreprises et créer des emplois là ou veulent vivre les Français.

Un faux problème mais un vrai clivage

Le « surtourisme » est un faux « drapeau rouge » hissé par ceux qui prônent le repli sur soi et la décroissance pour notre pays.

Pour nous, le tourisme représente au contraire une richesse inestimable pour la France. Il s’agit, bien sûr, de faire face aux défis que pose la gestion des pics de fréquentation ponctuels, qui sont bien réels, mais surtout surmontables dans le cadre d’une vraie vision touristique pour notre pays.

L’absence de l’action publique découle de l’absence de vision

L’absence de vision caractérise les gouvernants qui, en quelques décennies, ont poussé les Français à l’exaspération et notre pays au bord du gouffre.

Comment avoir confiance dans l’avenir de notre beau pays avec des énergumènes aux manettes qui proposent comme solution de retirer les sites et monuments emblématiques de la France des plates-formes touristiques ?

Face à ceux qui, aujourd’hui, prônent le repli et la décroissance, nous proposons l’action !

Patricia Chagnon-Clevers
Patricia Chagnon-Clevers
Député européen, délégation française du groupe « Identité et Démocratie »

Vos commentaires

50 commentaires

  1. D’une manière ou d’une autre, le maître mot actuel de nos sbires à la manœuvre est la destruction du pays. Il faut croire qu’ils n’ont rien d’autre à faire.

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