[TRIBUNE] Meurtre de A. Cissé : indécence et irresponsabilité, deux mamelles de LFI

Le meurtre du jeune Aboukabar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau, dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, est une horreur sans nom. Qui, malheureusement, fait suite à de nombreux cas similaires. Faut-il en faire la litanie ? À chaque fois, ce sont des victimes innocentes et des familles brisées. Et le signe d’une société malade.
Une manne électorale
Aussitôt, LFI a enfourché le cheval de bataille de « l’islamophobie », accusé Bruno Retailleau de participer à l’émergence d’une ambiance « islamophobe » en France et s’est lancée dans son habituel exercice consistant à exacerber les fractures françaises. En vérité, LFI se moque pas mal des musulmans mais voit en eux une manne électorale et, surtout, un potentiel révolutionnaire. Anatoli Lounatcharski, le compagnon de Lénine, avait dit un jour : « Ce qu’il nous faut, c’est la haine. » Il s’agit, en effet, d’un excellent ressort révolutionnaire qui peut mener à l’affrontement et au chaos. La gauche a abandonné le monde des ouvriers et des employés parce qu’elle a considéré qu’il ne constituait plus une force révolutionnaire. Et choisi, donc, de se tourner vers les minorités de toute sorte afin de recycler l’habituelle dialectique dominants/dominés, exploiteurs/exploités. La gauche révolutionnaire ne s’intéresse jamais aux « pauvres » pour des raisons d’humanité ou de charité, mais pour des raisons d’action révolutionnaire.
L’exploitation éhontée du meurtre du jeune Malien est à la fois indécente et irresponsable dans sa volonté de dresser les musulmans contre le reste de la population. Cet événement tragique, parce qu’il s’est déroulé dans une mosquée alors que le jeune priait, ne peut qu’évoquer l’assassinat du père Hamel, égorgé dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray. Or, à ce moment-là, personne n’a crié à la christianophobie ni demandé une minute de silence à l’Assemblée nationale. Pas plus que lors de l’assassinat de trois fidèles, deux femmes et un homme, dans la basilique de Notre-Dame de l’Assomption de Nice. Pourtant, dans les deux cas, l’acte terroriste avait pour but de tuer des chrétiens au nom de l’islam. Personne n’a tenté de dresser la communauté catholique contre les musulmans.
Au demeurant, la précipitation avec laquelle LFI a exploité ce crime horrible est d’autant plus indécente que les mobiles du meurtrier présumé, d’origine bosniaque, ne sont pas clairement connus.
À ce sujet — C’est la gaucharognarde, par son idéologie, qui est responsable de la mort d’Aboubakar Cissé
Le fait que l’auteur du méfait soit d’origine bosniaque a été relevé mais peu commenté. La Bosnie-Herzégovine est un exemple parfait de la difficulté de faire vivre en paix des sociétés multiculturelles. Après la guerre qui a ravagé le pays, les accords de Dayton ont créé un équilibre fragile pour cet État confédéral où cohabitent deux entités dotées, chacune, d’un gouvernement : la République serbe de Bosnie et la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Pour avoir été envoyé en mission dans toutes les républiques de l’ex-Yougoslavie, afin de voir comment se reconstituait la société civile dans chaque pays, je ne peux que témoigner de l’extrême difficulté de faire vivre en paix des sociétés multiculturelles. Il ne s’agit pas d’une opinion mais d’une réalité.
Irresponsabilité
Si, dans leur volonté révolutionnaire de monter la communauté musulmane contre le reste de la France, les chefs de LFI sont dangereusement irresponsables, il est clair que tous les gouvernements français font preuve, depuis quarante ans, d’une sidérante irresponsabilité en favorisant la transformation d’une société française homogène en société multiculturelle fragmentée, divisée, opposée.
Instrumentaliser une prétendue islamophobie, c’est faire le jeu des Frères musulmans qui cherchent à victimiser les musulmans pour interdire tout examen critique de l’islam en tant que système religieux, politique et juridique. Les néo-gaullistes, qui ne cessent de trahir leur supposé modèle, feraient bien de méditer ce qu’écrivait André Malraux, en 1956 : « C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine… Le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’État. »
Le « véritable homme d’État » n’est pas à l’ordre du jour, dans la France de 2025, et Mélenchon a choisi son camp. Les finasseries politiciennes, qui sont devenues le lot commun d’un monde politique à la dérive, n’ont pas fini de décourager les Français. Ne nous y trompons pas, la nation ne peut se permettre une alternance « pépère » dans deux ans. Si l’on veut sauver le pays de l’effondrement définitif, il faudra renverser totalement le système et refonder toute notre pensée et notre action politique, avec le courage qui illustrait, autrefois, la France.
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