[Tribune] Loups ou bergers, le « en même temps » n’est pas possible !

loup

Le 13 octobre 2022, France 3 Alpes rapportait que sept moutons avaient été tués dans la nuit, non loin des habitations au Grand-Bornand (Haute-Savoie). L'éleveur pense que le loup est en cause. Des agents de l'OFB (Office français de la biodiversité) se sont rendus sur place pour constater les blessures des bêtes. Le 14 octobre 2022, dans une interview à BFM TV, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence notait, lui, une hausse des attaques de loups de 32 % en 2022, comparé à 2021 ! Dans un entretien accordé à La France agricole, le 7 octobre 2022, Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, expliquait : « On ne peut pas à la fois nous expliquer que le pastoralisme est une manière très vertueuse d'élever des animaux et faire comme si la présence du loup ne posait aucun problème. » Les mentalités évoluent ! Comme si tout ce petit monde sortait, enfin, de la léthargie. La prise de conscience est bien tardive : la propagation des loups est rapide avec un taux de croissance de 30 à 40 % par an, soit une population doublée tous les 2-3 ans.

Mais d’où viennent ces loups ?

Le mythe écologiste, relayé allègrement par les services de l’État depuis trente ans, nous parle d’un loup qui serait arrivé à pied dans les Alpes française dans les années 90, en provenance des Apennins, au centre de la botte italienne. Il y a tout lieu d’en douter !

S’ils souhaitaient voyager, pourquoi ces loups auraient-ils choisi la difficulté et décidé de rejoindre le parc du Mercantour en traversant les régions industrielles de Turin, Milan et Gênes, plutôt que de traverser la vallée du Pô pour rejoindre la Vénétie, le nord de l’Italie, la Suisse ou l’Autriche ?

Renaud Desgrées du Loû (Enquête loup, Chasses Internationales, décembre 2019), en avril 1991, alors qu’il était en Mongolie, apprenait par le président des chasseurs du pays, M. Buyandelger, que ses équipes capturaient des jeunes loups pour la France ! Une information confirmée sur la page Wikipédia du parc du Gévaudan : « Au début de l'année 1991, la fondation Brigitte-Bardot récupère une centaine de loups de Mongolie braconnés et s'adresse à Gérard Ménatory, son ami personnel, qui en recueille 80 dans le parc. » Sur Wikipédia encore, la fondation Brigitte-Bardot annonce « travailler à la réintroduction de loups dans les Alpes » .

Bruno Lecomte, berger des Vosges, spécialiste de la protection des troupeaux face au loup, enquête depuis longtemps sur ce sujet. Il a notamment demandé à un laboratoire allemand indépendant de réaliser des analyses génétiques. Sa chaîne YouTube est une mine d’informations.

Ses recherches ont prouvé que de 1961 à nos jours, des lâchers de loups ont bien été réalisés en France, qu’on pouvait se procurer des loups sauvages en provenance de France et d’Italie, que l’État français, pour ne pas avoir à indemniser les éleveurs des dégâts du loup, a longtemps refusé d’admettre sa présence dans un certain nombre de régions françaises, puis a sous-estimé leur nombre.

En 2014, dans le Centre du loup italien (Il Centro del Lupo), à Popoli, dans les Apennins, un garde lui apprenait que ses homologues du parc du Mercantour étaient venus chercher trois loups en 2012.

De tout cela, Renaud Desgrée du Loû déduit que si les loups sont arrivés en France dans les années 90, « c’est plus sûrement en camionnette qu’à pied par les Alpes ».

Et désormais que faire ?

La première chose à faire, pour l’État, c’est de reconnaître que l’arrivée du loup en France ne fut pas le moins du monde « naturelle ». La seconde est de ne plus rien cacher sur le nombre des loups et sur les dégâts qu’ils commettent afin que la réponse soit proportionnée aux problèmes qu’ils causent. La troisième, enfin, est d’admettre que si le loup est un animal largement réparti dans les grands espaces de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord, il n’a plus sa place en Europe de l’Ouest.

C’est d’ailleurs curieux que les écologistes le défendent mordicus, car le loup est un destructeur de biodiversité. Il s’attaque à tout et sans aucun discernement. Le biologiste Marcel Züger (biologiste diplômé de l’ETH de Zurich, au départ grand défenseur du retour du loup) met en garde : « Si les loups comprennent qu’ils peuvent aller encore plus loin, ils deviendront alors un véritable danger pour la population et plus particulièrement pour les enfants. »

Instaurer des zones de non-loup

Le prochain plan loup et pastoralisme devra être à la hauteur des enjeux. Il doit se construire autour de deux idées simples. 1) Le pastoralisme et l’élevage extensif en général sont incompatible avec la présence du loup. 2) Le loup n’est pas un vecteur positif de biodiversité.

Une fois que les éleveurs et les acteurs de la biodiversité auront défini avec l’État les très rares zones où le loup est admis, alors, sur tout le reste du territoire, il conviendra d’autoriser sans restriction le tir de défense, la chasse et le piégeage des loups : les loups errants qui s’écartent des meutes pour coloniser de nouveaux territoires, les loups relâchés qui apparaissent ici ou là sortis de captivité.

Enfin, les parcs à loups devront être mis sous surveillance, car la loi n’est pas assez stricte sur ce sujet. Notamment quant à la reproduction.

Yves d'Amécourt
Yves d'Amécourt
Chef d’entreprise, ingénieur de l’Ecole des Mines d’Alès, ancien élu local de Gironde 2004-2021 (conseiller général, maire, président d’EPCI, conseiller régional).

Vos commentaires

34 commentaires

  1. J’ai lu des archives de certaines communes de ma région qui relataient que des habitants de petits villages qui se rendaient à pieds au marché en empruntant des chemins bordés par des bois, faisaient très attention de ne pas chuter à terre car il y avait des agressions de loups lorsqu’une personne tombait. De plus des petits hameaux isolés étaient littéralement assiégés par des meutes qui visaient le bétail et les enfants. Cela date d’environ 150 ans.
    Bobos écolos ou immigrationistes même combat, aucune conscience du trop plein.

  2. Le loup était la avant le verger alors il faut le respecter. Une forêt sans loup, renard, ours , lynx, biche etc… n’est pas une forêt. Les bergers ont des chiens pour protéger les troupeaux et l’état pour les indemniser en cas d’attaque sur le troupeau.

    • Les loups étaient là avant les ecolos. Si ces derniers veulent leur servir de nourriture grand bien leur fasse mais attention il ne faudrait pas que ce soit les loups qui crêvent.

  3. Tout le monde devrait avoir droit d’avoir un loup près de chez lui. Je suis partisan « d’un loup pour tous » . Capturons l’excédent de population dans les territoires surpeuplés et libérons les capturés dans les forêts visitées par les bobos, ma liste n’est que très partielle: Forêts de Fontainebleau, Compiègne, Rambouillet, …. et toute autre forêt domaniale.
    Nous verrons alors qui rira le dernier. Ces écolos sont fous à lier, toujours prêts à défendre le nuisible (loup, rat, écolo, ours, moustique…

  4. On nous bassine avec le «  vivre ensemble » et on est incapable d’accepter la nature telle qu’elle est
    Si le loup a été réintroduit c’est pour préserver la flore et l’environnement des montagnes fortement impactées par les moutons qui s’y promènent en liberté. La nature est avant tout le résultat d’un êquilibre entre les plantes et les espèces.
    Quant à la nocivité du loup elle st fortement exagérée quand la plupart des massacres sont le fait de chiens errants , le loup a mauvaise réputation mais il fuit plus souvent l’homme qu’il ne l’affronte.

    • Vous avez peut-être raison, mais l’espèce la plus nocive est certainement l’homme. C’est lui qu’il faut éradiquer, et nos savants écologistes sont là pour çà !

  5. Ecolos-bobos de France et de Navarre lisez cet article bien documenté, ouvrez les yeux citadin-bobos une fois de plus vous avez été manipulé. Dites moi les écolos avez-vous déjà vu au lever du jour en montagne des troupeaux disséminés qu’i va falloir regrouper, des bêtes blessées avec des morceaux chair pendantes, d’autres tuées, etc.
    Alors les écolos-bobos maîtres de la bien pensance, du politiquement correct, vous êtes manipulés par cette frange politique nauséeuse qui vit de l’argent public, de notre argent.

  6. Du ‘n’importe quoi comme d’habitude .Encore une manière de renier les croyances de notre civilisation …
    Les contes que nous lisions enfant n’avaient pas été écrits par hasard …

  7. La lecture de certains commentaires m’a définitivement persuadé que cette planète se portera beaucoup mieux quand le genre humain aura disparu…

  8. Il remarquable de constater à quel point les boniments développés par le Mouvement pour la ruralité sur le sujet de la présence du loup en France sont insipides ! D’ailleurs les références d’Yves d’Amecourt s’étalent entre un activiste vosgien, dont même les éleveurs semblent avoir désavoué les propos. Entre loup réintroduit, voleur d’enfants et hybrides, ses allégations ont toutes fait séton. Un second, voyageur de l’imaginaire qui nous explique que des loups seraient destinés à la France et un troisième biologiste suisse qui n’a jamais rien publié sur l’espèce ! Se vautrer à ce point dans la mésintelligence est tout aussi remarquable, alors que toutes les études, aux contraires des boniments, nous expliquent que le loup est un trotteur naturel doublé d’un explorateur incessant des territoires, que les phénomènes d’hybridation sont des épiphénomènes et que les interactions négatives envers l’humain sont rarissimes. Peut-on croire que cette tribune tient de la destruction de la diversité de l’information et qu’elle serait orchestrée pour sortir d’un marasme politique notoire ?

    • Vous avez un tel aplomb que l’on doit sans doute vous croire sur parole. Soit vous êtes un vrai scientifique et on aimerait être assuré de vos compétences, soit vous n’êtes qu’un influenceur web professionnel et on aimerait savoir qui vous paye.

  9. Un peu de bon sens paysan au cours des siècles: le loup est l’ennemi des troupeaux et l’ennemi des enfants ou personnes isolées dans la foret. Le loup respectueux cela n’existe que chez les intellos. Une petite nuit en foret autour d’un feu de camp sans fusil leur remettrait les idées en place. Tout intello qui cause sur le sujet a l’obligation d’une nuit dans une bergerie d’alpage à proteger les troupeaux.

  10. En 1992, j’ai vu un loup sur la route entre Séverac-le-Château et Marvejols (un des loups de BB échappé ?). Je m’y connais un peu en mammifères sauvages et je suis sûr de mon fait.
    On nous serine que les loups ont très peur de l’homme, mais on voit tous les jours les animaux sauvages perdre cette crainte : renards, blaireaux, sangliers entrent la nuit, voire le jour, dans les villes et villages, pour faire les poubelles ou les gamelles des chiens. Pourquoi les loups seraient-ils différents ?
    Je pense personnellement que les loups ne poseraient aucun problème sérieux s’ils restaient peu nombreux et très craintifs. J’ai entendu UNE fois UN écolo dire une chose intelligente : il faut que les loups continuent à craindre l’homme, et pour cela il faut les chasser activement dès qu’ils commettent un méfait. Le tir à 300 mètres d’un ou 2 individus d’une meute est une méthode stupide : comment ses comparses pourraient-ils faire le lien avec leurs propres actions ? Gageons que ce brave garçon a eu de gros problèmes avec ses pairs.

    • Les primes au loup étaient juteuses, l’équivalent de 3 mois du salaire d’un ouvrier agricole au 19eme, à tel point que les louvetiers laissaient souvent une femelle dans la tanière quant ils cueillaient les louveteaux, une vraie manne dans les campagnes !

  11. Nos ancêtres ont mis des siècles pour éliminer le loup , tout simplement parce qu’il n’est pas compatible avec nous . Le réintroduire est tout simplement criminel .

    • En 1992, il y a belle lurette que le loup de souche italienne avait engagé des dispersions sur le territoire, le premier tir officiellement connu est daté de 1977, en Lozère donc, puis 1987, sur Fontan également, quant à seriner les gens, vous avez l’air d’un spécialiste du boniment plutôt que du loup?

    • Encore un développement anarchique de la pensée qui s’écoute écrire, qui étaient vos ancêtres ? Des incompatibles à la réflexion et à l’observation sûrement ?

  12. Cette diabolisation du loup est insupportable. Le loup, destructeur de biodiversité ? De qui se moque-t-on ? Le seul destructeur de biodiversité est l’être humain. La nature savait fort bien s’équilibrer toute seule avant l’intervention des « apprentis-sorciers ».
    PS : je ne suis ni écologiste ni antispéciste. Le respect de la vie sur la planète est ma seule motivation, ce qu’on serait en droit d’attendre de tout individu avec un minimum de neurones.

    • Parfaitement, je soutiens votre commentaire. L’être humain est le seul responsable de la mal vie et crimes odieux, grand exploiteur et grand pollueur devant l’Eternel.

    • J’approuve . La France s’est couverte de bien plus grands et plus dangereux prédateurs ces 40 dernières années ! Laissez les braves animaux normaux tranquilles; on leur a déjà « bouffé » assez d’espace vital comme ça !

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