[Tribune] Le progressisme continue sa route

IVG foetus echographie

Ça y est, nous y sommes : le projet de loi prévoyant de rallonger de 12 à 14 semaines le délai légal de l’interruption de grossesse a été voté par l’Assemblée nationale après un long parcours parlementaire initié en octobre 2020. Les députés impliqués dans ce projet justifient ce rallongement par le manque de praticiens et par la fermeture de 8 % des centres d’IVG depuis dix ans en France. C’est ce constat qui a fait dire à Olivier Véran, le 1er avril 2020, qu’il y avait une « réduction inquiétante du recours à l'IVG ». Cette inquiétude justifiait, pour lui, la mise en place du rallongement de l’IVG et la suppression de la clause de conscience. Cette dernière échappe heureusement à la folie de nos députés dans le texte remanié à l’issue de la navette parlementaire. Mais jusqu’à quand ?

L’expression « réduction inquiétante » utilisée par Olivier Véran a néanmoins de quoi étonner dans la mesure où l’avortement constitue une souffrance pour chaque femme. En quoi serait-il inquiétant que ces souffrances s’atténuent naturellement, qui plus est dans une période de crise qui éprouve déjà beaucoup les Français psychologiquement ? Dans un pays où la croissance démographique est en berne depuis si longtemps, une réduction du nombre d’avortements de confort ne serait-elle pas une excellente nouvelle ? La réduction du recours à l’IVG devrait être un but pour notre ministre et non une inquiétude. Simone Veil, dans son célèbre discours du 26 novembre, l’affirmait elle-même : « Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. » C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle déclarait, dans le même discours : « L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? » Aujourd’hui, l’avortement n’est plus l’exception mais la norme. Il n’est plus question de le tolérer mais de l’encourager.

Rappelons qu’à 14 semaines, la tête du fœtus est déjà ossifiée, qu’il dispose d’un système neuronal et qu’il peut commencer à interagir avec le monde. Cet être innocent n’est d’ailleurs pas le seul à être sacrifié sur l’autel du progressisme, puisque les femmes ayant subi une IVG sont bien souvent victimes du syndrome post-abortif, qu’elles peuvent entrer dans un état dépressif et connaître de graves séquelles psychologiques, voire physiques, jusqu’à connaître des risques de stérilité ou des cancers du sein. Souhaite-t-on vraiment favoriser ces douleurs ? Bien sûr, les défenseurs acharnés de cette loi nous soutiennent que les femmes ne pouvant avorter en France à cause des déserts médicaux auraient tendance à partir à l’étranger. Mais nous n’en sommes plus à des situations tragiques où les femmes désespérées s’avortaient elles-mêmes dans des baignoires dans des conditions atroces. Il ne s’agit aujourd’hui que de frais de prise en charge, de difficultés de déplacement et, somme toute, de confort. Les quelques femmes véritablement concernées par cette loi servent de prétexte à l’instauration d’une loi générale qui va intensifier un processus déjà gravement majoritaire.

Comme d’habitude, nos contemporains fondent leurs décisions sur les cas particuliers et, ce faisant, mettent le pied en travers de la porte, ouvrant la voie aux pires délires progressistes. Ils ont fait de Simone Veil leur icône. Mais on peut s’interroger : est-ce que Simone Veil, pour qui l’avortement ne devait être qu’une exception, ne repousserait pas leurs louanges devant l’ampleur de ces délires ? Les progressistes d’aujourd’hui sont les réprouvés de demain. Ils démolissent les bases solides de nos sociétés et édifient des citadelles idéologiques sur leurs sottises. Demain, ces citadelles s’effondreront et la folie de leur idéologie se manifestera à la face du monde. À moins que, d’ici là, un changement radical ne s’opère. Un changement qui sera la conséquence d’élections présidentielle et législatives plaçant enfin les conservateurs aux manettes de la France.

Jean-Frédéric Poisson
Jean-Frédéric Poisson
Ancien député des Yvelines, président de VIA - La Voie du Peuple

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Des femmes qui sont à mes yeux devenues des criminelles et les godillots de lrem qui ont voté comme des amateurs aussi.
    On refuse de broyer des poussins mais des enfants cela ne cause aucun problème ???
    La contraception est gratuite donc aucune excuse, que les femmes qui disent que c’est à cause de leur compagnon ou conjoint soient obligées d’être accompagnée dans ce cas lors de la prise en charge ou si elle refuse qu’elles payent, assument leur proche choix et ne pleurent pas après.

  2. Il ne fait pas bon d’être enfanter au XXI ème siècle, félicitations à nos députés pour leur absentéisme.

  3. Les députés l’ont approuvé à 135 voix, contre 47 et 9 abstentions.
    Sur 577 députés, quelle lâcheté de la part des absents,
    pour un texte aussi grave on devrait exiger le quorum !

  4. Je pense qu’en effet Simone Veil serait effrayée de voir à quoi son combat est arrivé. C’est une honte d’avoir allongé à 14 semaines la possibilité d’avorter, il aurait été préférable de le ramener à 10 semaines. Je ne comprends pas qu’à une époque où la contraception est devenue aussi facile il y ait encore autant d’avortements.

  5. IL faut éviter d’employer le mot « progressisme » pour parler de ceux qui déconstruisent l’humanité: c’est leur donner une trop belle part !
    Je propose qu’on dise: « les dégluinguistes ».

  6. Des assassinats, la négation de l’humanité.
    Nous allons au devant d’une catastrophe majeure, un apocalypse, pour ouvrir une nouvelle civilisation.

  7. Je propose qu’on aille jusquà au moins 20 semaines, qu’on institue ainsi un droit de rétractation comme il en est pour acheter une bagnole ou un poste de T.V.

  8. … J’ajoute que ce n’est pas bien grave puisque ces enfants à naître qui sont détruits (comme les poussins males en batterie) sont remplacés par de gentils migrants, 200 000 par an ! Tiens, le même nombre que les fœtus jetés aux ordures ! Comme c’est bizarre ! J’ai dit bizarre ?

  9. « Aujourd’hui, l’avortement n’est plus l’exception mais la norme »
    À tel point que s’en est devenu le premier préservatif !! 200 à 220 000 avortements par an ! Excusez du peu. Et « cerise sur le gâteau » : Remboursé par la SECU ! Plus de 15 millions d’euros/an ! Mais « c’est pas » cher puisque c’est la SECU qui paie ! Ben voyons ….

  10. Ce qui m’interpelle en tant que médecin, c’est que malgré la contraception « libre et gratuite », il y ait en France toujours autant d’avortements, qui, pour certaines est devenu une méthode contraceptive avec tous les drames que cela entraine.

    • Certaines et certains, les hommes ont aussi leur responsabilité dans cet acte, combien de femmes avortent sous la pression de leurs compagnons?

    • Je suis une femme et je n’ai eu que les enfants que j’ai désirés, je ne comprends pas qu’autant de femmes se retrouvent enceintes contre leur gré avec la contraception. De plus certains semblent oublier que leur sexe a pour finalité la procréation et n’est pas un simple jouet.

    • Moi je ne suis pas étonnée, car malgré tous les moyens contraceptifs existants les femmes et les hommes jeunes, moins-jeunes sont toujours aussi mal informés. Ils croient savoir, connaître tout sur ce sujet et en discutant on se rend compte que c’est loin d’être le cas. Ceci explique cela

      • Aujourd’hui rien ne confirme qu’il sera réélu. Et j’espère, je souhaite qu’il ne le soit pas: il a assez fait de dégâts.

    • Les femmes ont droit de donner la vie si elles le souhaitent tout comme elles ont droit d’avorter si elles ne veulent pas d’un enfant « par accident » car la contraception n’est pas garantie à 100%.

      • Il faut assumer ses relations sexuelles. De plus l’enfant peut faire le bonheur d’un couple en vue d’une adoption. Ceux qui ne veulent pas d’enfant, il suffit de se protéger, nus sommes en 2022, bon sang de bonsoir

      • En somme les femmes ont le droit « d’effacer » l’enfant qui est en devenir dans leur ventre.
        Mais plus de 200 000 « accidents de contraception » par an, faudrait pas nous prendre pour des buses.

  11. D’un côté ,Deux cent mille avortements par an , au bout de vingt ans , cela fait quatre millions d’habitants en moins , autant dire une ville qui disparaît ! Donc aucune chance n’est offerte à ses futurs enfants d’être adoptés , ni aux pères s’ils veulent l’élever , l’éduquer
    De l’autre côté , on prône PMA, GPA, !

    • Société hyper sécuritaire où le risque n’est plus accepté. Sans contraception, on savait qu’une grossesse pouvait survenir… les femmes sous contraception ont écarté d’avance que ça puisse arriver.

  12. Pour avoir des enfants il faut envisager leur avenir or avec ce qui se passe actuellement en France ça ne donne pas envie de donner la vie, pas envie de voir les filles voilées, les garçons subir la discrimination positive attribuée à certaines communautés.Notre civilisation périclite à cause de 40 ans de mauvaises politiques, faire des enfants aujourd’hui c’est leur donner une vie sans véritable avenir à rembourser les milliards de dettes faites par des présidents inconscients et traîtres.

    • La dette ne vaut que pour ceux qui croient encore à ce système et à ses valeurs. Nos enfants n’auront aucune dette à rembourser, s’ils le décident.

      • Le déni ne sert à rien, nos enfants et petits enfants devront payer car les pays prêteurs réclameront leur du.

    • Si on ne veut pas d’enfants, pas de problème mais on se protège en amont ou on n’attend pas 14 semaines pour broyer la tête d’un enfant qui n’est plus un foetus

    • Entièrement d’accord mais cela ne justifie en aucun cas l’avortement. Si on ne veut pas faire un enfant dans cette société pourrie, il y a la contraception. L’avortement n’est pas une contraception. ( Du moins pas encore)

    • Ne pas faire d’enfants, c’est laisser nos ennemis les faire à notre place.

      Les poilus de 1914 auraient pu dire tout aussi bien qu’ils n’avaient pas envie de prendre le fusil pour défendre les intérêts des banquiers et des industriels.
      Après tout, ils auraient pu laisser les Allemands nous prendre ce qu’ils voulaient.

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