Aux États-Unis, l’American Dialect Society est un organisme linguistique qui distribue des prix aux mots qui marquent une année. Il décerne également un prix spécial récompensant le mot de la décennie. Et surprise, c’est le pronom They qui emporte la compétition, car une grande partie des personnes l’utilisent comme pronom neutre. Comprenez : ne pas utiliser les catégories classiques d’homme et femme, de masculin et féminin, considérées comme « traditionnelles ». Le pronom anglo-saxon était en concurrence avec selfie, climate, Black Live Matters ou encore MeToo. Cela offre un bon panorama de l’orientation idéologique de cette récompense.

They est l’équivalent en France de Iel, une contraction entre il et elle. Il permettrait à tous ceux qui décident de ne pas suivre le genre attribué à leur naissance de parler dans une forme "neutre". C’est un cas particulier, utilisé par une minorité de personnes. Cela n’empêche pas les progressistes de saisir toutes les occasions pour faire croire que leurs expériences d’apprentis-sorciers concernent la majorité de la population.

« Quand une partie fondamentale du langage comme les pronoms devient un indicateur vital des tendances de la société, les linguistes dressent l’oreille », explique le linguiste Ben Zimmer qui a dirigé le vote. Lyrique, mais faux. D’abord, il n’est pas un "indicateur vital", terme on ne peut plus ronflant pour désigner un phénomène marginal. Ensuite, cette récompense explique en grande partie les turpitudes et les contradictions qui se développent dans la société occidentale : à l’heure de « l’écologie », les écolos se vasectomisent pour sauver la planète, on promeut l’avortement au nom des droits individuels et on s’amuse à changer l’altérité homme/femme au nom d’un soi-disant droit de chacun à « se définir » comme il l’entend. Enfin, universitaires, politiciens et une certaine presse créent une émulation autour d’un concept pour le faire grandir, puis, une fois que la sauce est prise, affirment que la société a évolué à grand renfort de sondages…

Malgré tout ce que ces personnes peuvent inventer la nature est très stricte : il faut la complémentarité homme/femme pour perpétuer l’espèce.

Se dire non-binaire, soit ! Mais une femme se désignant comme "un otari" et un homme comme "un hypocampe" pourront toujours dire qu’ils ont engendré un triton. Cependant, la réalité de la chose est que deux êtres humains ont donné naissance à un troisième différent.

Enfin, la langue définit la réalité qui nous entoure : changer l’usage des mots pour les détourner de leur utilité au nom de problèmes personnels risque, à terme de destructurer l’intelligence. Il n'y aura plus de définition générale, permettant le dialogue, mais des mots qui changent de sens en fonction de leur auteur. Et pas de meilleur moyen pour que d’animal raisonnable, l’homme devienne simplement animal !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 20:45.

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08 janvier 2020 à 19:30

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