Taxe GAFA : et hop ! Bruno Le Maire invente une taxe de plus… pour vous

Bruno Le Maire doit sans doute regarder en boucle le célèbre sketch des Inconnus « Rap-tout ». Car le ministre de l'Économie souffre d’une maladie, hélas pas orpheline : la « taxoplasmose aiguë ». Sa dernière trouvaille en date (la taxe sur les GAFA) et ses récentes déclarations à propos d’icelle méritent quelques commentaires, tant on atteint des sommets !

D’abord, cette taxe sera appliquée sur une partie du chiffre d’affaires et non sur les résultats. C’est donc une super TVA et non une hausse de l’impôt sur les bénéfices. Le ministre déclare qu’une taxe de 3 % sur un chiffre d’affaires est destinée à compenser un écart de taux d’imposition de 14 % sur les bénéfices ! On lirait cela dans la copie du plus mauvais élève en fiscalité de bac Pro avec amusement, mais l’entendre de la bouche du ministre des Finances, il faut se pincer.

Et puis une taxe, il faut bien que quelqu’un la paye. Qui la payera ? Le consommateur, bien sûr, puisqu’elle sera inévitablement répercutée sur les prix d’une manière ou d’une autre. Alors, quand le même Bruno Le Maire ose dire que cette taxe sur les prix (qu’est-ce donc qu’une taxe sur un chiffre d’affaires, sinon une taxe sur les prix ?) va augmenter le pouvoir d’achat des Français, on se demande qui peut encore croire à ses bobards.

Au-delà de cette anecdote (le rapport est estimé, selon les chiffres du gouvernement, à 450 millions d’euros cette année, puis 500, avec une perspective de 650 millions en 2022 : une goutte d’eau dans l’océan fiscal !), on peut légitimement se demander si la vision de "la fiscalité du XXIe siècle" de Bruno Le Maire n’est pas beaucoup plus sournoise. Il s’agirait de transformer la fiscalité directe, celle que l’on voit quand on reçoit son avis d’imposition, en fiscalité indirecte, celle que l’on paie sans s’en rendre compte ni avoir le choix chaque fois qu’on achète quelque chose (la TVA, par exemple). En d’autres termes, supprimer officiellement tout un tas d’impôts avec l’impact politique positif que cela implique et les remplacer par des taxes « indolores ».

Avec la révolte des gilets jaunes contre les taxes sur les carburants, au moment où le gouvernement supprimait l'ISF et la taxe d'habitation, il semblerait que cette politique ait trouvé ses limites et que la douleur fasse crier les consommateurs-contribuables. Le gouvernement devrait y réfléchir.

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Patrick Robert
Chef d'entreprise

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